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Les défis scientifiques en Afrique occidentale
Publié le lundi 17 mars 2014  |  République Togolaise


© Autre presse par DR
Octave Nicoué Broohm, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche


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Le ministère allemand de l’Education et de la Recherche organise pendant trois jours à Berlin les Journées africaines de la science et de la recherche. Le thème central est axé sur les changements climatiques.

Le ministre togolais l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Octave Nicoué Broohm, présent sur place, interviendra lundi et mardi sur la thématique des défis scientifiques en Afrique occidentale et dans le monde.

Egalement présent à Berlin, Messanvi Gbeassor, administrateur du WASCAL, le Centre ouest-africain de service scientifique sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres)

Il s’agit d’un programme financé par le Ministère Fédéral Allemand de l’Education et de la Recherche conçu pour répondre au défi du changement et de la variabilité croissante du climat et pour accroitre la résilience des systèmes humains et environnementaux.

Le projet est coordonné par le Centre de recherche pour développement (ZEF) de l’Université de Bonn.

Plusieurs pays africains en sont membres dont le Togo, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Ghana et le Sénégal.

Lire l’intervention de Octave Nicoué Broohm

C’est pour moi à la fois un grand honneur et un réel plaisir de prendre part à cette rencontre de WASCAL, à laquelle je vous souhaite, à mon tour, la plus chaleureuse et cordiale bienvenue.

En cette heureuse circonstance, je voudrais d’abord adresser mes plus vifs remerciements aux autorités allemandes pour l’accueil et l’hospitalité exemplaires qu’ils nous ont réservés.

C’est la preuve, s’il en était besoin, de l’intérêt que porte la République Fédérale d’Allemagne à la coopération diplomatique avec les pays de l’Afrique, ainsi que son attachement particulier à l’édification d’une communauté scientifique universitaire plus performante et plus ouverte au monde.

Je voudrais également souhaiter particulièrement la bienvenue à nos collègues et amis venus d’autres pays d’Afrique et dont la participation à cette rencontre est un gage supplémentaire de son succès, non seulement par le dynamisme des relations d’amitié et de fraternité entre nos Etats, mais aussi par la mutualisation de nos expériences scientifiques et universitaires respectives.

La coopération que nous célébrons ici, il importe de le souligner, est vitale pour notre agir commun. C’est un truisme de noter qu’aucun pays au monde ne peut se targuer de se développer en autarcie.

En effet, dans ses dimensions multiples : politique, économique, sociale, militaire, diplomatique, scientifique, etc., toute coopération s’adapte à l’histoire, aux impératifs du moment, à l’évolution des peuples et aux réalités géopolitiques et géostratégiques.

Mesdames et Messieurs,

Comme nous le savons tous, le continent africain, est aujourd’hui à la croisée des chemins. Au regard de son histoire particulièrement mouvementée caractérisée, à bien des égards, par des crises répétitives qui l’ont pendant longtemps tiré vers le bas, il urge d’élaborer de nouvelles stratégies à même d’aider à le propulser résolument vers l’avant.

L’idée d’une nouvelle politique de coopération fondée sur une meilleure intégration des grands ensembles aussi bien géopolitiques que scientifiques est pertinente et prometteuse.

La coopération scientifique et technique apparaît indéniablement comme la voie royale, si elle s’inscrit dans une démarche intégrée, susceptible de créer de nouveaux liens aussi bien productifs que fédérateurs, avec des chercheurs totalement engagés dans la bataille du développement.

Certes, il convient de noter que la géographie de la coopération scientifique et technique est vaste. Ce qui importe, cependant, c’est d’en arriver globalement à une coopération scientifique et technique plus innovante, plus compétitive, plus partagée, plus ouverte, une coopération gagnant-gagnant.

Je ne peux donc que me réjouir de la vitalité de la coopération dans plusieurs domaines entre nos Etats et la République Fédérale d’Allemagne depuis des dizaines d’années. L’une des illustrations en est, faut-il le rappeler, la coopération scientifique, technique et académique dont la Grande Ecole Doctorale Régionale qui forme en Master, en Doctorat, ainsi qu’un Grand Centre de Compétence pour la Recherche.

Cette première réalisation en Afrique de l’Ouest dans le domaine de la coopération scientifique n’est autre que, comme vous le savez déjà, le West African Science on Climate Change And Adaptative Land Use (WASCAL). Celle-ci est en réalité une composante d’une large plateforme conjointement établie par les différentes parties prenantes. SASSCAL en est l’équivalent en Afrique Australe.

Mesdames et Messieurs,

Il nous faut retenir globalement que le WASCAL s’inscrit dans le cadre d’un partenariat international entre 10 Etats ouest-africains, à savoir le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, le Togo et la République Fédérale d’Allemagne.

Il dispose entre autres :

- d’un programme de formation doctorale dans les domaines, ci-après : eau, biodiversité, agriculture, climat, économie, sécurité humaine, terres en rapport avec les aléas climatiques et leurs impacts sur le développement,

- d’un programme de recherche comportant six axes : climat et temps, dynamique d’utilisation des terres et système écologique et social, systèmes agricoles, marchés et diversification des moyens de subsistance, gestion des risques et évaluation intégrée.

Au Togo, la formation doctorale sur « Les changements climatiques et dimensions humaines (sécurité humaine) », basée à l’Université de Lomé, est l’un des produits de cette coopération.

C’est le lieu de saluer la vitalité de ce partenariat académique empreint de riches expériences de part et d’autre, partenariat qui fait naturellement son chemin et dont nous nous réjouissons, d’ores et déjà, avec enthousiasme, des fruits.

Mesdames et Messieurs,

En matière de coopération, permettez-moi la métaphore, une main est souvent plus forte que l’autre, en tout cas dans le franc jeu des échanges et de partage des expériences.

Aussi, sommes-nous particulièrement impressionnés par la passion, la rigueur dans le travail, le dévouement qui caractérisent la partie scientifique allemande. Nous y trouvons, évidemment, des sources d’inspiration inépuisables pour les pôles de recherche en Afrique.

Qui plus est, les grands centres de recherche universitaires en Allemagne, travaillent dans des domaines très porteurs et canalisent leurs flux vers l’Afrique pour des formations pratiques en cohérence avec nos réalités environnementales. Des projets de recherche soutenus sur le sol africain à l’instar de GLOWA, IMPETUS, BIOTA, AMMA s’inscrivent à juste titre dans le cadre de cette fructueuse coopération entre nos pays et l’Allemagne. Il s’agit, en effet, des transferts de marques et de valeurs, autant d’éléments catalyseurs à même d’aider à édifier plus convenablement la recherche scientifique dans nos pays.

Pour ce qui nous concerne, nous nous réjouissons de ce que l’Afrique dispose d’énormes potentialités qui font d’elle un ensemble de variables propices à la coopération et au partenariat. C’est d’ailleurs ce qui explique les différentes missions effectuées ici et là dans la perspective d’une meilleures consolidation des pôles convaincants de coopération scientifique.

Evidemment, on ne peut pas passer sous silence l’existence des décalages entre pays et zones géographiques de recherche, ainsi que des contrariétés dans le choix des politiques de recherche. Toutefois, on peut se féliciter que durant ces trente dernières années, des traits marquants et quelques signaux forts en matière de recherche scientifique et technique en Afrique résultant des engagements des Etats et des partenariats, méritent globalement d’être mis en relief.

Il est souhaitable qu’à l’avenir et dans la perspective du renforcement de la coopération scientifique avec la République Fédérale d’Allemagne, des rapprochements plus contrôlés et un mode de gestion plus ouvert et plus intégré soient envisagés. Plus concrètement, il s’agit pour les pays, observant avec la République Fédérale d’Allemagne, les programmes WASCAL et SASSCAL de :

- proposer des pôles de recherche contenant des projets conjoints internationaux de coopération scientifique d’équipes de chercheurs africains et allemands, intégrant suffisamment de jeunes chercheurs,

- transférer vers l’Afrique des techniques initiées et des technologies réussies dans le domaine des changements climatiques en Allemagne,

- proposer des mobilités aux titulaires de recherches,

- soumettre un package d’échanges pour une coopération équitable dans laquelle les deux parties gagnent davantage en connaissances et en expériences,

- soumettre des offres de formation de hauts niveaux d’ingénieurs de conception dans les domaines répondant aux atouts et aux potentialités de l’Afrique,

- soumettre des profils de renforcement des compétences et des capacités en place par des provisions d’équipements de mesure pour les centres hydro-météorologiques et d’autres centres océanographiques,

- valoriser les ressources humaines dans les sciences par des formations doctorales de programmes sandwich entre les universités d’Afrique et d’Allemagne,

- valoriser les ressources humaines dans les domaines de technicien de laboratoire et de centres de recherches équipés en technologies de pointe,

- développer des programmes post-doctorat d’échanges et d’accueil de chercheurs junior,

- créer des éditions de publications et de livres de hautes qualités scientifiques pour soutenir la science et l’éducation,

- élargir les infrastructures et les équipements d’enseignement et de recherche,

- promouvoir le genre dans les sciences et technologies, etc.

Mesdames et Messieurs,

Comme on peut s’en apercevoir, les défis sont importants et les enjeux sont de taille. Mais je ne doute pas un seul instant, qu’en mode bilatéral ou régional, notre coopération scientifique avec la République Fédérale d’Allemagne nous aiderait à remonter la pente, à combler les manquements constatés çà et là, bien entendu, par un relèvement plus accru des performances et par l’accompagnement de nouveaux chercheurs bien formés et bien outillés dans les divers domaines de l’environnement, de l’économie, de l’agriculture et bien d’autres secteurs porteurs, à même de répondre de façon efficace et efficiente aux défis actuels du développement en Afrique.

L’inspiration allemande en matière de conception et de rigueur pourrait nous guider dans ce nouvel élan, dans cette nouvelle vision vers une coopération scientifique et technique plus dynamique, plus féconde et plus intégrée. L’idée d’une production conjointe de publications scientifiques par les chercheurs africains et allemands dans le domaine de la formation et de la recherche est donc à promouvoir.

Faut-il le rappeler, les nations sont d’autant plus développées qu’elles disposent de bons chercheurs ; et naturellement, ce sont les grands résultats scientifiques qui font les grandes nations. Les plateformes de colloques scientifiques alternatifs entre les universités allemandes et africaines, les discours scientifiques ouverts aux décideurs et aux sociétés civiles sont, de ce point de vue, des gages d’un développement durable indispensable pour l’Afrique.

La sécurité humaine apparaît, également, comme une dimension stratégique qui doit retenir davantage notre attention commune. Sa meilleure intégration dans nos options scientifiques peut mieux aider à conjurer le spectre des changements climatiques et autres problèmes écologiques qui hypothèquent, à bien des égards, le développement durable de nos pays.

Au total, les expériences en cours au sein de WASCAL et de SASSCAL gagneraient à se renforcer davantage et à se pérenniser au travers des formations doctorales plus ouvertes dans les domaines aussi sensibles que la sécurité humaine, l’eau, la biodiversité, l’économie, le climat, la terre, l’énergie, l’environnement, l’agriculture, et bien d’autres encore susceptibles d’être en consonance avec nos contextes malheureusement encore fragiles.

J’en appelle donc à plus de responsabilité et d’engagement des différents Etats parties prenantes de ce cadre conventionnel bien élaboré et ficelé par d’éminents professeurs pour que chacun, en ce qui le concerne, joue sa partition. Nos promesses doivent être tenues et le mandat honoré à terme échu, au terme de trois ans (2012-2015) de prise en charge pleine et complète du programme WASCAL pour plus d’efficacité et de rentabilité des formations doctorales dans nos pays respectifs.

Ces attentes, sont de véritables défis. Mais je me réjouis de voir de grands universitaires expérimentés, en mission scientifique et académique, provenant de plusieurs pays et de divers horizons disciplinaires, partager la même préoccupation et conjuguer leurs pensées et leurs efforts dans le but d’aider à relever ces défis et à construire dans nos pays des communautés scientifiques plus fiables, plus viables et plus fortes au service du développement.

Puisse, au sortir de nos travaux, la coopération scientifique et diplomatique entre l’Afrique et la République Fédérale d’Allemagne s’affermir et se renforcer davantage.

Vive la coopération scientifique internationale.

Vive la coopération scientifique entre l’Afrique et la République Fédérale d’Allemagne.

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