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Le gouvernement va voler au secours de l’UTB en 2024, pour redresser ses fonds propres

Publié le mardi 6 fevrier 2024  |  Togo First
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© aLome.com par Parfait
Le siège de l’Union Togolaise de Banque, UTB, encore appelé "UTB circulaire".
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D’après la loi de finances 2024, le gouvernement togolais prévoit d’injecter 13 milliards FCFA pour renforcer les fonds propres de l'Union Togolaise de Banque (UTB), une institution bancaire entièrement détenue par l'État et en cours de privatisation.

L'investissement prévu par Lomé viendrait ainsi s'ajouter à une autre allocation de 66,9 milliards de Francs CFA prévue au cours de cette même année, pour l'acquisition des sièges et autres infrastructures liés à la banque publique togolaise, ainsi qu'à IB Bank, anciennement connue sous le nom de BTCI, jusqu'à son acquisition en 2021.

L'UTB est la dernière entité bancaire du Togo à être pleinement propriété de l'État. Depuis près d'une décennie, la banque lutte contre une insuffisance marquée de ses fonds propres, ce qui a entravé ses efforts pour attirer des investisseurs, en dépit des pressions exercées par le Fonds Monétaire International (FMI) et d'autres bailleurs de fonds internationaux.

Cette situation difficile s'explique en partie par la composition de son portefeuille de crédit, caractérisé notamment par une forte exposition (environ un tiers de ses crédits totaux) au gouvernement, ainsi qu’aux industries du coton et du phosphate, toutes deux en quête de revitalisation. De plus, la banque est confrontée à des taux élevés de prêts non performants (PNP), ce qui soulève des préoccupations quant à la viabilité de ses activités de crédit.

Entre 2018 et 2020, le gouvernement togolais, qui avait tergiversé entre une option de renflouement de la banque et sa privatisation pure et simple, avait fini par céder aux pressions du FMI qui privilégiait quant à lui, le choix d'un acteur externe de “référence”, justifiant cette approche par le coût budgétaire que pourrait engendrer un concours étatique. Selon les enquêtes de Togo First, la nouvelle option combinée des autorités togolaises, qui viennent juste de signer un accord de près de 400 millions de dollars sur 42 mois avec le Fonds Monétaire International, soit près de 80 milliards FCFA, devrait aggraver le déficit budgétaire de 1,1 % de PIB.

Néanmoins, le gouvernement anticipe que l'acquisition des sièges des deux banques générera des revenus budgétaires réguliers à moyen et court terme. À ce jour, aucun détail n'a été divulgué sur le plan d’amortissement de l’investissement. Les autorités togolaises estiment toutefois que cette démarche consolidera le secteur financier du pays, surtout que les banques togolaises, comme celles de l'UEMOA, doivent désormais atteindre un capital minimum de 20 milliards de FCFA dans les deux à trois ans.

Pour l'instant, l'annonce de ces deux opérations dans la loi de finances introduit une certaine incertitude, d'autant plus que Sunu Bank et Coris Bank s'étaient positionnées l'année dernière comme prétendants à la reprise de l'UTB. Bien que Sunu Bank se soit retirée plus tard, des sources de Togo First indiquent que Coris Bank reste fermement engagée dans le processus, en compétition avec un autre acteur.

Fiacre E. Kakpo
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