Le Togo se prépare à lancer une série de grands travaux en 2024, dans le cadre du programme régional West Africa Coastal Areas Resilience Investment Project (Waca-Resip), qui ambitionne de renforcer la protection côtière et lutter contre les inondations, avec un accent particulier sur la restauration des écosystèmes. L’information a été donnée vendredi 09 février dernier par la coordination nationale de ce programme régional, lors d’un déjeuner avec la presse locale mobilisée dans le cadre de Radio du Littoral, un programme radio mis en place par le projet pour permettre aux communautés côtières de se faire entendre et de les sensibiliser.
Protection côtière à Gbodjomé-Agbodrafo
La première phase de ces travaux concerne la protection côtière le long d'une étendue de 7 kilomètres entre Gbodjomé et Agbodrafo. Le projet prévoit la construction de 22 épis de différentes longueurs, allant de 65 à 75 mètres, afin de freiner l'érosion côtière. En complément, un programme de rechargement des plages avec 450 000 m³ de sable et la stabilisation des zones lagunaires par la plantation de 10 hectares de cocotiers sont également prévus.
Restauration du chenal de Gbaga
S'étendant sur 23 kilomètres de Agbanakin à Zébé, cette zone humide est confrontée à de multiples défis, notamment l'exploitation excessive des ressources naturelles, la contamination environnementale, l'érosion et l'accumulation de sédiments. L'expansion urbaine, ainsi que les développements humains tels que les barrages hydroélectriques et les installations portuaires, exercent une pression supplémentaire sur cet écosystème fragile. De plus, les impacts du changement climatique, conjugués aux transformations dans l'occupation et l'utilisation des sols, exacerbent les menaces pesant sur la biodiversité et la durabilité de cette région.
Pour assurer la pérennité de cet axe vital, le curage du chenal de Gbaga, que le Togo partage avec le Bénin, a été identifié comme un autre volet crucial du programme de grands travaux. Avec pour objectif, la restauration et la revitalisation de cet important couloir de navigation qui joue un rôle clé dans l'économie locale. Le projet comprend le faucardage des plantes aquatiques invasives et le dragage du chenal pour garantir une navigation fluide en toutes saisons, a indiqué Eusebio Adéwolé César, Ingénieur génie civil/ Côtier senior qui travaille sur le projet.
Concrètement, pour l’étape du faucardage, il s’agira d’enlever les plantes aquatiques invasives. Selon l’ingénieur, ces végétations, lorsqu'elles prolifèrent, peuvent obstruer les cours d'eau, gêner la navigation, affecter la qualité de l'eau et perturber les écosystèmes locaux. L'utilisation d'équipements spécifiques devrait donc permettre de couper, de collecter et de retirer ces plantes de l'eau, afin de rétablir le flux naturel et la santé des habitats aquatiques, soutient-il.
D’un autre côté, le dragage du chenal de Gbaga, lui, devrait permettre d’enlever les sédiments accumulés au fond du cours d'eau, pour augmenter sa profondeur et faciliter le passage des embarcations. Cette opération est importante pour maintenir les voies navigables ouvertes et sécurisées pour la navigation du Bénin jusqu’à Lomé, a rappelé Eusebio Adéwolé César.
Un plan de restauration des écosystèmes environnants, notamment la mangrove qui agit comme une barrière naturelle contre l'érosion, est aussi prévu, destiné à préserver la biodiversité et les moyens de subsistance des communautés locales.
Lutte contre les inondations
Face aux inondations qui affectent régulièrement les préfectures des lacs et de Vo, un ensemble de mesures d'assainissement et de protection est attendu en 2024. Le plan des travaux prévoit la construction de plus de 4 000 mètres linéaires (ml) de caniveaux de différentes dimensions pour faciliter l'écoulement des eaux pluviales et réduire les risques d'inondation. En 2024, le curage des bassins existants et la protection des berges d'Aného, avec la mise en œuvre de travaux sur plus de 2 000 ml de berges, compléteront les interventions du WACA, projet soutenu par la banque mondiale, qui a également bénéficié, l’année dernière, d’une enveloppe additionnelle de l’Agence Française de développement (AFD).