Selon une note de l’Office Togolais des Recettes (OTR) publiée le lundi 19 février 2024, seules les marchandises arrivant par voie maritime au Port de Lomé et déclarées en transit à destination du Burkina Faso, du Mali ou du Niger, bénéficieront de la suspension de la redevance statistique.
Ce prélèvement, appliqué aux importations et exportations, sert à financer les activités statistiques du pays, incluant la collecte, le traitement et la diffusion des données économiques et commerciales. Pour ces pays sans littoral, qui forment désormais l'Alliance des Etats du Sahel (AES), ladite redevance - initialement fixée à 2 % puis ramenée à 1 % dans le cadre du tarif extérieur commun de la CEDEAO - était provisoirement suspendue depuis 1975.
Cette manœuvre semble faite pour décourager les opérateurs économiques qui débarquent leurs marchandises dans les ports voisins et les font transiter par le Togo, avant de suivre le corridor Ouaga-Niamey-Bamako.
La mesure est d'autant plus cruciale pour le Togo, surtout depuis la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Niger, due aux sanctions de la CEDEAO. Les marchandises à destination du Niger sont alors contraintes de passer par Ouaga, dont Lomé est la façade maritime naturelle.
De plus, la menace djihadiste au nord-ouest du Bénin contraint les marchandises à destination du Burkina Faso, depuis le Port de Cotonou, à emprunter la route via Kara, une voie plus sûre que celle passant par Porga, pour rejoindre la capitale burkinabè et les villes avoisinantes. Une opportunité que Lomé entend saisir en redoublant d'efforts, cherchant à rendre le passage plus économique pour les opérateurs économiques, dans un contexte régional marqué par des tensions entre l'AES et la CEDEAO.