Dans un communiqué conjoint, des organisations de la société civile (OSC) ont vivement critiqué la CEDEAO pour sa récente volte-face concernant sa mission au Togo. Initialement présentée comme une mission exploratoire face aux réformes constitutionnelles controversées, cette mission a été transformée en une mission d'information et d'évaluation pré-électorale, évitant ainsi de mentionner le renversement du régime constitutionnel en cours au Togo.
Cette décision de la CEDEAO a suscité l'indignation des OSC togolaises et de la population, qui voient en cela une caution indirecte à l'entreprise anticonstitutionnelle du pouvoir en place. Elles dénoncent vigoureusement cette volte-face et exigent que la CEDEAO prenne une position claire et ferme contre cette procédure de renversement du régime constitutionnel, jugée illégale et illégitime.
Le coup de force constitutionnel opéré par l'Assemblée nationale togolaise en mars 2024, en violation flagrante de la Constitution et des normes de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, est vivement condamné par les OSC. Elles rappellent que toute action visant à renverser le régime constitutionnel est considérée comme un crime contre la nation selon l'article 150 de la Constitution togolaise.
Les OSC appellent donc la CEDEAO à agir avec responsabilité en mettant fin à cette procédure de renversement constitutionnel, en réformant le Protocole sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance pour limiter les mandats présidentiels, et en encourageant l'alternance démocratique au Togo comme un impératif vital pour le pays et pour la région dans son ensemble.