ADDIS-ABEBA-- Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a exprimé lundi sa vive inquiétude face à l'escalade du terrorisme et de l'extrémisme violent sur le continent africain.
"Le terrorisme et l'extrémisme violent sont les plus grands fléaux de notre époque : ils s'étendent aux cinq régions de l'Afrique", a-t-il dit lors d'une réunion de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme qui s'est tenue lundi à Abuja, la capitale nigériane, selon un communiqué de l'UA.
M. Faki a qualifié le fléau du terrorisme en Afrique de "forme de métastase", en soulignant les situations préoccupantes dans la Corne de l'Afrique, la région des Grands Lacs, le Sahel et certaines parties d'Afrique du Nord.
Les données du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme de l'UA indiquent une augmentation substantielle l'an passé de la fréquence et du caractère meurtrier des attaques terroristes.
D'après ce centre, une moyenne de huit incidents terroristes et 44 décès ont eu lieu chaque jour en Afrique au cours de l'année 2023, contre une moyenne de quatre attaques et 18 victimes par jour entre 2017 et 2021.
M. Faki a estimé que cette sombre situation "souligne notre besoin collectif et urgent de réévaluer nos stratégies de lutte contre le terrorisme afin de remédier efficacement à nos vulnérabilités et à nos lacunes face à ce phénomène croissant".
Il a également souligné que les membres de l'UA devaient traduire en actes leurs engagements en matière de lutte contre le terrorisme afin de réaliser pleinement la vision continentale formulée lors du sommet de Malabo sur le terrorisme en 2022.
Le chef de la Commission de l'UA a notamment appelé les pays africains à introduire des approches novatrices et des efforts concertés dans la lutte contre le terrorisme.
"Cependant, nous ne pouvons pas comprendre qu'ailleurs dans le monde, des coalitions de lutte contre le terrorisme aient été mises en place et que des efforts similaires ne soient pas déployés dans au moins une des cinq régions d'Afrique où ce phénomène destructeur ravage les vies humaines, les infrastructures et les institutions", a-t-il déploré.