Sans surprise, la Cour constitutionnelle du Togo a confirmé lundi matin les résultats provisoires des élections législatives du 29 avril, qui donnent une écrasante majorité au parti présidentiel, l'Union pour la République (Unir).
Cent-huit sièges de députés reviennent à l'Unir et cinq sièges ont été remportés par diférents partis d'opposition, a annoncé lundi matin Djobo- Babakane Coulibaley, le président de la Cour constitutionnelle, au siège de l'institution à Lomé, la capitale du Togo.
Les résultats provisoires du scrutin du 29 avril avaient été rendus publics le 4 mai, dans un contexte de vives tensions politiques après l'adoption en avril d'une nouvelle Constitution adoubée par le président Faure Gnassingbé. "La cour a constaté que dans l'ensemble, les opérations de vote se sont déroulées conformément aux procédures établies par le code électoral", a déclaré le président de la Cour constitutionnelle lundi.
Tous les recours de l'opposition ont été rejetés par la Cour.
Dimanche, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l'opposition et d'organisations de la société civile), a dénoncé dans un communiqué le délai "d'à peine trois jours" entre le dépôt des recours et leur examen par la Cour constitutionnelle et fustigé le "rôle partisan" de cette dernière.
Selon cette nouvelle Constitution qui fait passer le Togo d'un régime présidentiel à un régime parlementaire, le pouvoir résidera désormais entre les mains d'un Président du Conseil des ministres, lequel sera automatiquement le chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale.
Ce qui est le cas de Faure Gnassingbé, président de l'Unir, et chef de l'Etat depuis 2005 après avoir succédé à son père resté près de 38 ans aux commandes du pays.
La fonction de Président de la République devient un simple titre honorifique dénué de prérogatives.
Le camp présidentiel afirme que cette modification constitutionnelle assure plus de représentativité, tandis que l'opposition y voit un moyen pour Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment à la tête de l'Etat, alors que la précédente Constitution ne lui permettait que de briguer un dernier mandat présidentiel en 2025. "Il est extrêmement heureux pour notre pays que les institutions jouent leur partition chacune en ce qui la concerne pour que notre démocratie continue de se renforcer", s'est félicitée auprès de la presse Yawa Kouigan, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement.
Après la proclamation des résultats provisoires, l'opposition avait dénoncé une "mascarade électorale" et appelé les Togolais à "se mobiliser" contre le "hold-up électoral", sans préciser les actions envisagées.
Au Togo, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué.