Les autorités nigériennes ont décidé de prendre de nouvelles mesures concernant l’enlèvement du fret depuis le Togo, une activité désormais réservée exclusivement aux véhicules immatriculés au Niger et au Togo. Une mesure destinée à consolider la coopération avec Lomé, a soutenu Niamey, alors que les tensions avec le Bénin s’intensifient.
Le ministère nigérien des Transports et de l’Équipement, qui a annoncé cette décision, insiste sur l’importance de respecter ces nouvelles directives. "Ces mesures sont conformes à l’accord bilatéral de transport routier entre la République du Niger et la République togolaise," a déclaré le Colonel Major Salissou Mahaman Salissou, Secrétaire général du ministère, dans un communiqué publié le 11 mai.
Cependant, des exceptions seront possibles en cas de forte demande. "Sur autorisation exceptionnelle du ministre des Transports et de l’Équipement, les véhicules immatriculés au Burkina Faso, au Mali et au Ghana pourront également participer à l’enlèvement du fret," précise le communiqué.
"Tout contrevenant s’exposera aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur," a averti le ministère.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions régionales. Depuis les sanctions imposées par la CEDEAO, notamment la fermeture des frontières, le Niger a utilisé le port de Lomé pour faire transiter ses marchandises via le Burkina Faso, en les déclarant à destination du pays des Hommes intègres avant de les acheminer à destination. Mais depuis la levée des sanctions, les autorités nigériennes et togolaises ont renforcé leur coopération, plusieurs facilités ayant ainsi été offertes aux opérateurs nigériens.
Niamey, en revanche, a maintenu ses frontières fermées avec le Bénin, autrefois son principal port, en raison des tensions politiques consécutives au renversement de Mohamed Bazoum par le Général Tiani. En réponse, la semaine dernière, le Bénin a bloqué l’embarquement du pétrole nigérien au port de Sèmè-Podji, exigeant que les nouvelles autorités nigériennes normalisent d’abord les relations bilatérales en rouvrant les frontières avant toute expédition du brut, ressource cruciale pour le budget nigérien.
Si cette mesure semble une riposte aux autorités béninoises, le Togo, lui, peut se frotter les mains. Cette situation lui offre une opportunité de dynamiser les échanges commerciaux avec le Niger. Avant les récents bouleversements dans la sous-région, le Niger ne représentait que 5 % du transit via le port de Lomé, une part que Lomé a toujours cherché à augmenter.