Le drame s’est produit samedi vers 2 heures du matin quand le Commandant de la brigade de la Gendarmerie nationale de la ville de Bassar a été informé de l’arrivée imminente d’un véhicule rempli d’essence de contrebande. « Ce sont les gens de Kétao qui vont souvent livrer de l’essence à Bassar. Dans cette nuit de vendredi à samedi, deux véhicules ont pu arriver à destination et livrer les commerçants locaux. Ce n’est que plus tard que le CB a été renseigné sur l’arrivée d’un autre véhicule. Accompagné d’un des gendarmes, le CB est parti à la rencontre des contrebandiers dans les montagnes de Malfakassa. Quand les deux voitures étaient face-à-face, les convoyeurs n’ont pas obtempéré et ont ouvert le feu. C’est lors des échanges de tirs que le CB a été atteint », affirme une source jointe au téléphone.
Le régiment para-commando de Kara a été appelé à la rescousse et le lieu a été ratissé. De cette opération, trois trafiquants ont été abattus trois autres appréhendés. Mais notre source révèle que celui à qui les produits pétroliers sont livrés à Bassar, serait porté disparu.
Il nous revient par ailleurs qu’il y avait eu un antécédent entre les commerçants d’essence de contrebande et le lieutenant dirigeant la compagnie de Bassar et que cette affaire aurait été réglée par les autorités locales. Mais depuis, les trafiquants se sont juré d’avoir sa peau. « Dès qu’ils ont vu la voiture du CB, ils ont cru qu’ils avaient affaire avec le lieutenant en question et ils ont ouvert le feu », ajoute la même source. Et il faut rappeler que ce n’est qu’après cette opération que ceux qui allaient au marché de Bassar ce samedi-là, ont pu le faire.
Dans un communiqué rendu public samedi, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile est largement revenu sur cette tragédie née du commerce illicite de l’essence. « Alors qu’ils effectuaient une patrouille de routine dans la localité de Bassar, des éléments de la gendarmerie nationale ont tenté d’intercepter des trafiquants de produits pétroliers en leur intimant l’ordre de s’arrêter. Ces derniers au lieu d’obtempérer aux injonctions à eux faites ont ouvert le feu sur les gendarmes aux moyens de fusils d’assaut automatiques avant de prendre la fuite. La riposte des gendarmes et les échanges de coups de feu qui s’en sont suivis, ont occasionné sur les lieux quatre (04) morts par balles dont le commandant de brigade de la gendarmerie de Bassar et trois trafiquants. Des opérations de ratissage menées après l’incident ont permis de mettre la main sur trois présumés trafiquants « fuyards » et trois véhicules», rapporte le communiqué.
Vu les nombreuses pertes de vies humaines qu’engendre la répression du commerce illicite des produits pétroliers, n’est-il pas impérieux de faire une halte et repenser ce combat ? Rappelons que dans la soirée du mercredi 26 février 2014, un véhicule de la Gendarmerie de Kara poursuivant un taxi transportant du carburant de contrebande s’est renversé et a fini sa course dans le ravin après avoir ramassé un taxi-moto. Quatre personnes dont deux gendarmes ont trouvé la mort dans cet accident.
En outre, il y a lieu de rappeler que la famille du CB de Bassar doit être très malheureuse actuellement puisqu’elle a perdu tous ses biens dans un incendie le mercredi 5 mars dernier..
