Une vague de protestations a secoué le centre-ville de Lomé ce dimanche 30 juin, comme l’avait annoncé l’opposition il y’a quelques semaines, dans le cadre de dénoncer la nouvelle Constitution promulguée le 6 mai 2024.
Répondant à l’appel des organisateurs, une foule nombreuse s’est rassemblée dans l’après-midi pour témoigner de son soutien à l’opposition minoritairement élue lors des récentes élections. Ce moment de communion a été un moyen de sensibilisation qui s’est transformé en une arène de protestation. Des citoyens et des leaders ont exprimé leur mécontentement, dénonçant une modification constitutionnelle imposée sans concertation préalable. Bertin, étudiant à l’université de Lomé, a déclaré : « Nous sommes missionnaires et notre mission est désormais d’éveiller les consciences encore endormies, d’encourager les consciences éveillées, et de combattre pour la justice et la liberté ».
Les syndicats et les citoyens présents ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme un affront à la démocratie. Malgré les tentatives des autorités de justifier le projet à travers des rencontres avec des associations et des chefs traditionnels, la nouvelle Constitution reste largement rejetée. Le professeur David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo-Debout, a dénoncé « un régime soi-disant parlementaire qui cache tout simplement une volonté d’un régime de s’éterniser, de ne jamais accepter une alternance ».
Le professeur Dosseh a assuré que l’opposition prépare des stratégies pour contrer cette nouvelle Constitution. « Nous allons faire barrage contre la forfaiture », a-t-il affirmé. Publiée juste avant l’installation de l’Assemblée nationale issue des élections législatives d’avril 2024, la nouvelle loi fondamentale inaugure la Vᵉ République togolaise, avec un régime désormais parlementaire.
Cette manifestation marque un tournant dans la lutte pour une véritable démocratie et une alternance politique au Togo. Les organisateurs ont promis de continuer à mobiliser la population et à organiser des actions de sensibilisation jusqu’à ce que leurs revendications soient entendues. Dans les jours à venir, une intensification des protestations est prévue, alors que la société civile et l’opposition continuent de défendre leurs droits et leur vision d’un Togo véritablement démocratique.