L’opposition togolaise a demandé "pardon" au peuple togolais pour ses "erreurs" et "divisions" qui l’ont conduite à des "échecs" politiques dans son combat en faveur d'une alternance politique.
"Le peuple a tout donné, mais les leaders de l’opposition ont péché, raison pour laquelle nous lui demandons pardon", a déclaré à l’AFP Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, à la fin d’une conférence-débat mercredi sur la nouvelle constitution contestée.
La rencontre était organisée par la coalition "Touche pas à ma Constitution", un regroupement de partis et d’organisations de la société civile conduit par M.Olympio.
La nouvelle constitution, adoptée définitivement le 19 avril et promulguée le 6 mai, a fait basculer le Togo d'un régime présidentiel à un régime parlementaire, et dans une Vème République où le pouvoir sera désormais concentré entre les mains d'un Président du Conseil des ministres, sorte de super-Premier ministre.
Ce Président du Conseil ne sera pas élu mais le poste reviendra automatiquement au chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale.
Or c'est le parti de l'actuel président Faure Gnassingbé, à la tête de l'Etat depuis 2005, qui a largement remporté les dernières élections législatives en avril avec 108 sièges sur 113.
Pour l'opposition, ce changement constitutionnel est une manière pour Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir, et de perpétuer la dynastie familiale car il a succédé à son père qui avait dirigé le pays pendant près de 38 ans.
"Nous demandons pardon au peuple pour notre division, notre promesse non tenue. Le peuple a été trahi par les leaders politiques de l’opposition parce que nous avons poursuivi des objectifs partisans, personnels, et nous nous sommes écartés de l’intérêt général", a
précisé M.Olympio.
"Nous disons aux Togolais que nous avons pris une nouvelle orientation dans la sincérité et dans la cohérence pour renforcer notre crédibilité", a promis M.Olympio.
L’opposition togolaise est fortement divisée, car minée par des querelles internes, et peine à mobiliser les citoyens, y compris ses partisans.
D'autant que les manifestations sont interdites dans le pays depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué.