Lomé, Le Comité de coordination pour les filières café et cacao (CCFCC) a organisé, les 16 et 17 juillet à Lomé, en partenariat avec l’Organisation interafricaine du café (OIAC), un atelier technique sur le revenu vital prospère du producteur dans le secteur café.
Les assises visent à définir une stratégie nationale et régionale pour réduire l’écart entre le revenu actuel du producteur et le revenu vital prospère. Il s’agit d’approfondir les connaissances des acteurs nationaux, régionaux et internationaux sur le concept de revenu vital et de mettre en place une stratégie pour réduire l’écart entre le revenu vital et le revenu actuel des producteurs. Il est également question de rechercher l’alignement entre les origines africaines sur les principaux défis et solutions dans la filière café.
Selon les organisateurs, un revenu vital est un revenu minimum permettant aux familles de vivre décemment. Cela permet de financer les besoins alimentaires, les services essentiels, entre autres, l’éducation, la santé, l’habillement ou encore un loyer ou un prêt pour financer l’achat d’un logement, et les frais (supplémentaires) imprévus.
Cet atelier fait suite à une étude sur le revenu vital pour les zones rurales du Togo, axé sur les ménages producteurs de café de la préfecture de Wawa. Cette enquête a été réalisée par NewForesight en collaboration avec le Comité de Coordination des Filières Café Cacao (CCFCC) et l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) commandée par l’Organisation internationale du Café (OIC) et son groupe de travail public-privé sur le café (CPPTF) dans le cadre de la feuille de route du groupe de travail 2020-2030. D’après cette étude, le revenu de référence pour le Togo rural en avril 2023 est de 247,621 CFA (411 USD) par mois alors que le salaire vital brut pour un travailleur à temps plein est de 164,026 CFA (272 USD). C’est pour réduire cet écart que les acteurs du café se sont retrouvés pour trouver la stratégie propice.
La veille, les travaux ont permis de tenir une session virtuelle avec les pays d’Afrique de l’Ouest sur le concept de revenu vital et l’élaboration d’une stratégie nationale/régionale de revenu vital pour le café. L’agenda s’est poursuivi avec les étapes du guide du revenu vital, notamment « Comment effectuer une analyse de l’écart entre revenu vital et le revenu actuel puis des facteurs déterminants ; Stratégies et interventions, proposition de valeur et réglementations ». La rencontre s’est aussi enrichie avec les rôles et responsabilités des acteurs.
L’ouverture officielle de l’atelier a été présidée par le secrétaire général de la CCFCC, Enselme Gouthon en présence du Dr Célestin Gatarayiha, directeur de la Recherche et du Développement de l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC). Des partenaires de l’OIAC en provenance d’Abidjan (Côte d’Ivoire), notamment M. Dosseh Assiongbon, directeur des Affaires économiques par intérim de l’OIAC et d’un consultant international des Pays-Bas, Joost Backer de « NewForsight » ont également pris part à cette rencontre.
Producteurs, maillon fondamental de la chaine de valeurs
M.Gouthon a relevé que les producteurs constituent le maillon fondamental de la chaine de valeurs de tout produit agricole. A ce titre, leur bien-être demeure une préoccupation majeure pour les gouvernants et les techniciens. « Il est vrai que l’étude sur le revenu vital prospère du producteur a porté sur le café mais les résultats méritent d’être exploités pour les autres spéculations en commençant, bien sûr, par le cacao », a poursuivi le secrétaire général de la CCFCC.
M. Gouthon a rappelé que quand l’OIAC a pris l’initiative de réaliser cette étude pilote dans quatre pays africains dont le Togo, « nous y avons marqué spontanément notre accord, étant donné que nous étions dans la dynamique de l’élaboration d’un plan de développement pour chacune des filières café et cacao. Les résultats de l’étude sont venus concrétiser les efforts déployés par les parties prenantes ». Il a souligné que ce travail réalisé dans une localité du Togo, répond parfaitement aux aspirations de l’Agence des cafés robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM) et de l’Organisation internationale du Café (OIC) dont il a l’honneur d’assumer la présidence. « Nous sommes certains que les compétences réunies dans cette salle, travailleront en synergie pour aboutir à des stratégies susceptibles de nous amener à réduire significativement l’écart entre le revenu actuel et le revenu vital et a évolué vers le revenu prospère du producteur de café », a conclu M. Gouthon.