Kara– Les responsables et agents pénitentiaires, ainsi que les détenus de la prison civile de Kara, ont été entretenus sur les phénomènes de la corruption et de la torture dans les prisons du Togo, le mardi 23 juillet à Kara.
Cette initiative de l’association Solidarité mondiale pour les personnes démunies et les détenus (SMPDD) intervient dans la mise en œuvre du projet : ‶Contribution à la lutte contre la torture et la corruption dans les lieux de détention″. C’est un projet financé par le fonds spécial du Protocole facultatif à la convention des. Nations Unies contre la torture (OPCAT). Cette sensibilisation fait suite à celle organisée à l’intention des mêmes acteurs de la prison civile de Kpalimé la semaine dernière.
L’objectif est de sensibiliser les participants sur la pénalisation et la prohibition absolue de tout acte de corruption et de torture en milieu carcéral. Il s’est agi de renforcer leurs connaissances sur le cadre juridique de protection des droits de l’Homme et de lutte contre la torture au Togo. L’occasion a permis de les informer sur l’interdiction de la corruption sous toutes ses formes en lien avec la torture, puis de sensibiliser les agents pénitentiaires de Kara, sur leur rôle et responsabilité.
Les échanges, beaucoup plus techniques, avec le personnel ont porté sur le ‶lien entre la torture et la corruption″ et ‶la prévention de la torture et de la corruption dans le système carcéral″. Ils ont permis d’analyser les risques de ces phénomènes en milieu carcéral, d’identifier les vulnérabilités existantes, puis de définir de nouvelles stratégies pour renforcer la lutte dans les prisons. Ces échanges avec les détenus ont aussi permis de les éclairer sur les droits de l’Homme en milieu carcéral, leurs droits et les devoirs, le lien entre la torture et la corruption, ainsi que la prévention et la procédure de dénonciation.
Le chargé de programmes à la SMPDD, Ali Essoham a souligné que la persistance de la corruption et les actes de torture dans les lieux de détention est liée à plusieurs facteurs dont l’ignorance des détenus de leurs droits et devoirs. « La corruption dans un milieu de détention tel que la prison, peut impacter la vie des détenus par des mauvais traitements. D’où la nécessité de contribuer à améliorer la gestion des prisons, à travers la promotion d’une éthique professionnelle, la culture de transparence et surtout la vulgarisation des droits et devoirs des détenus », a-t-il relevé.
Le régisseur de la prison civile de Kara, Yata Ayaba Agora, a noté que ces échanges vont contribuer à redynamiser les exigences constantes de l’éthique et de la déontologique au sein de l’administration pénitentiaire, afin de combattre à fond ces fléaux dans les prisons.
La SMPDD, l’un des partenaires privilégiés de l’administration pénitentiaire au Togo, est une organisation qui œuvre pour la promotion des droits de l’Homme, surtout en milieu carcéral au Togo.