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TOGO: Yark et Gourdigou ont effectivement falsifié les résultats du concours de recrutement dans la police
Publié le vendredi 21 mars 2014  |  togo.infos


© L’Union par DR
Le Col Yark Damehane ministre de la sécurité et de la protection civile


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Il se pose un problème sérieux d’éthique et de morale dans la conduite des affaires de l’Etat au Togo. Personne ne peut objectivement le nier
aujourd’hui. Le plus grave, reste la tendance de nos autorités à nier cette évidence des faits.

L’article
publié par le quotidien Liberté sur les magouilles et irrégularités qui
ont entaché les résultats du concours de recrutement des commissaires,
officiers de police et gardiens de la paix, a le mérite d’être précis et
méthodique.

A
partir d’une démarche comparative des listes des admissibles, puis des
admis publiées par le quotidien national Togo Presse, il s’avère
qu’environ 45 noms publiés dans la liste définitive des admis ne
figuraient pas dans celle des admissibles.

Or logiquement et de tout bon sens, c’est de la liste des admissibles que doit découler celle des admis définitifs.

Alors
qu’est-ce que Yark et son ami Gourdigou, tous les deux originaires des
savanes ont tenté de démontrer au cours de leur conférence de presse ?

Que
les 45 personnes frauduleusement introduites dans la liste définitive
aient eu à composer ou non, toujours est-il qu’elles n’ont pas franchi
la première étape de la sélection.


Alors, si leurs noms se retrouvent par alchimie sur la liste définitive
des admis, c’est qu’il y a forcément eu fraudes, magouilles et
favoritisme, c’est évident.

C’est
aussi vrai qu’ayant été pris de court par ces accablantes révélations
du quotidien privé, les deux ministres n’avaient pas de choix que de
réagir même s’ils savent, en leur âme et conscience, qu’ils ont
réellement été pris la main dans le sac. Tant la magouille a été trop
flagrante, trop grave pour que sa révélation laisse indifférent.

Disons-nous
franchement la vérité, Yark Damehane ou Kolani Gourdigou peut-il
résister à une sollicitation d’une dame de fer comme Mme Dogbé qui est
l’oreille même de Faure Gnassingbé, ou d’un puissantissime ministre
comme Ayassor ?

Tout
le monde sait comment ces genres de concours sont gérés dans notre
pays. Ils constituent et ont toujours constitué de nobles occasions pour
les hauts placés, ministres, directeurs généraux, officiers supérieurs…
d’insérer leurs connaissances qui les dérangent tous les jours de leur
chercher du boulot.

Qui
ne sait pas cela ? Qui n’a pas vécu cela au Togo pour que nos deux
pauvres ministres soient encore tentés d’aller se faire ridiculiser
devant la presse par un démenti qui ne tient vraiment pas la route ?

Yark
et Gourdigou veulent-ils que les journaux publient les noms des
personnes qui ont indûment bénéficié de cette magouille et de ce
favoritisme ?

Inutile
de gesticuler chers ministres. Il vaut mieux tirer la leçon de
l’incident et comprendre qu’à l’avenir, il faudra se montrer plus soft
et plus organisés si vous êtes encore tentés de voler des résultats.

Ces 45 noms en question figureraient sur la liste des admissibles que personne n’aurait fait attention à la magouille.

Mais
la manière grossière et brute avec laquelle l’on a cru devoir les
imposer à la liste définitive laisse naturellement à désirer et confirme
malheureusement le sentiment de désarrois que les jeunes ont
aujourd’hui à savoir que seuls ceux qui ont les « bras longs » peuvent
trouver un job au Togo. C’est triste.

Nous
nous proposons d’ailleurs de reprendre l’article publié par notre
confrère Liberté et qui fait tant jaser les deux « ministrons ».

Les résultats définitifs entachés de nombreuses irrégularités et magouilles

Concours de recrutement dans la Police nationale

. Une quarantaine de personnes n’ayant pas composé, se retrouvent sur la liste définitive des admis

Lorsque
les tripatouillages atteignent des secteurs censés incarner des valeurs
morales, c’est tout le système de recrutement au Togo qui est remis en
cause.

Nous
avions annoncé les signes précurseurs d’une magouille qui se
préparerait en rapport avec le dernier concours de la Police nationale.

Aujourd’hui,
les faits nous donnent raison. La vérification de la liste des admis au
concours de la Police nationale pour le recrutement de Commissaires,
Officiers de Police et Gardiens de la Paix, a révélé qu’au moins 45 noms
d’admis ne figurant pas dans la liste des admissibles publiée par le
quotidien national le 15 novembre 2013 sont déclarés admis comme par
enchantement.

Les
9 et 10 septembre 2013, ils étaient plus de 8.000 candidats à concourir
pour des postes de Commissaires, Officiers de Police et Gardiens de la
Paix dans deux centres que sont Lomé et Kara. Et le 15 novembre de la
même année, les résultats des candidats admissibles à passer la visite
médicale pour juger de leur aptitude à exercer la fonction étaient
tombés.

Au total, 2588 candidats étaient retenus et devraient passer cette visite quatre jours plus tard, soit le 19 novembre.

Dans
la parution N°1609 du 7 janvier 2014, LIBERTE avait tiré la sonnette
d’alarme sur le retard anormal que prenait la publication des résultats
définitifs de ce concours conjointement organisé par le ministère de la
Fonction Publique dirigé par Gourdigou Kolani et celui de la Sécurité et
de la Protection Civile ayant à sa tête le Col Yark Daméhame.

Dans
ce numéro, nous nous étonnions que près de cinquante jours après la
visite médicale, les résultats ne soient toujours pas proclamés.

Nous avions même contacté le ministre Yark Daméhame qui, en ce temps, avait répondu que « le
retard est dû à l’indisponibilité actuelle du Centre national
d’Instruction qui serait occupé par des recrues militaires en formation.
Or, les capacités de ce centre ne dépassent pas 1500 places, raison
pour laquelle les résultats sont retardés puisqu’après la proclamation,
les candidats admis devront intégrer les locaux de formation ».

Or, nous avions des informations selon lesquelles une ministre très proche du chef de l’Etat chercherait à « placer ses pions » alors que ceux-ci n’auraient même pas déposé de dossiers.

Les
informations font état de ce que ceux-ci n’auraient pas passé les tests
ni subi les analyses, leur âge ayant dépassé la norme requise. La
proclamation des résultats définitifs vient confirmer aujourd’hui nos
appréhensions d’hier.

En
effet, dans le N° 9238 du quotidien national en date du 5 mars 2014, un
communiqué conjoint des deux ministres a acté la réussite de 1038
candidats à l’issue de la visite médicale : 125 Commissaires, 160
Officiers de Police et 753 Gardiens de la Paix.

Rappelons
que la veille de la publication, nous nous sommes rendus au ministère
de la Sécurité où le chargé de la communication nous a juré que la liste
des admis n’a fait que transiter à leur niveau et qu’elle se trouve à
la Fonction Publique.

Nous
étions retournés au ministère de la Fonction Publique où on nous a
expliqué que dans ces genres de concours conjointement organisés, ils
n’ont qu’un droit de regard et que dans le cas d’espèce, c’est le
ministère de la Sécurité qui détient les résultats.

Nous
avons finalement compris que seuls les médias publics avaient le droit
absolu de publier ces résultats et que les privés n’étaient pas les
bienvenus. Mais ce constat était loin de tiédir notre ardeur à « voir clair » dans la liste des admis.

C’est
ainsi qu’une fois la liste publiée par le quotidien national, nous nous
sommes livrés à un travail de fourmi qui consiste à comparer chaque nom
de candidat définitivement admis publié dans la parution N°9238 avec la
liste des candidats admissibles du N° 9162 du 15 novembre 2013 du
quotidien national « Togo-Presse ».

Point
n’est besoin de vous dire que le travail fut fastidieux, mais au bout
du compte, nous avons compris que le jeu valait la chandelle. Au total,
ce sont au moins 2 commissaires, 8 Officiers de Police et 35 Gardiens de
la Paix dont les noms ne figurent pas dans la liste des admissibles qui
sont déclarés admis. Autrement dit, ils n’étaient pas déclarés
admissibles, mais par une alchimie métaphysico-spirituelle, ils se
retrouvent dans les admis définitifs.

Les
deux ministres voudront-ils peut-être expliquer que comme lors des
examens, il y aurait eu une session des malades dont les admissibles ne
seraient pas connus du quotidien national et qui se seraient ajoutés à
la liste définitive bien après ?

Les
informations faisant état de partialité, de favoritisme, de népotisme
dans les concours de recrutement dans la fonction publique, ne datent
pas d’hier. Il fallait justifier toute sortie médiatique qui mettrait en
cause quelque ministère que ce soit.

Nous
nous sommes employés à exploiter exclusivement les résultats que les
deux ministres ont conjointement signés et remis au quotidien national
pour publication. Et l’intelligence n’étant pas l’apanage d’un seul
homme ou groupe d’hommes, nous avons jugé utile de comparer ce qu’ils
avaient signé le 15 novembre 2013 et le communiqué du 5 mars.

De
là à se demander si les responsables qui ont géré ce concours n’ont pas
fait preuve de partialité vis-à-vis d’une frange des candidats, la
réponse se trouve dans l’interrogation.

Aujourd’hui,
c’est au sein de la Police nationale que la magouille s’est sue. Et
pourtant, les concours d’entrée dans la Fonction Publique et autres
écoles de formation telles l’ENA, l’ENAM, l’ENI, l’ENES, l’ENSF, l’INFA
sont légion.

Comment les citoyens doivent-ils s’y prendre pour démasquer ce qu’il est convenu d’appeler une « bassesse intellectuelle » lors des différents concours sur l’étendue du territoire ? Retenons simplement que « le poisson pourrit toujours par la tête ». Affaire à suivre.
Abbé Faria

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