Au Togo, la nouvelle année académique a officiellement repris lundi 16 septembre sur toute l’étendue du territoire. En tout, plus de trois millions d’apprenants, toutes catégories confondues, ont repris le chemin des classes.
A l’orée de ce nouveau cycle scolaire, le gouvernement, déjà engagé dans une politique d’amélioration du secteur, s’est fixé sept priorités. Objectif, transformer en profondeur le système éducatif togolais.
Ecoles-projets
Évoqué ces dernières années, le premier point d’attention de l’exécutif sera celui des écoles-projets.
Concrètement, chaque établissement scolaire devra élaborer un projet qui est la résultante des apprentissages. Entre autres projets indexés par le ministère des enseignements primaire et secondaire, le montage et l’installation de l’énergie solaire pour l’éclairage d’une salle de classe au moins, avec la mise en application des manipulations en électricité, la fabrication de filtre à eau pour faire face au déficit d’eau potable après les activités d’EPS, la création de jardin potager, le reboisement d’espèces végétales appropriées, ou encore la programmation de cours d’informatique pour les établissements ayant été dotés d’ordinateurs.
Les projets bénéficieront d’un accompagnement, avec la mise à disposition de documentations de synthèse, de matériel et de personnes ressources. “Chaque école doit assumer ses responsabilités”, a insisté le ministre, Dodzi Kokoroko, à l’endroit des responsables éducatifs.
Déploiement optimal et efficient du personnel enseignant et administratif
La deuxième priorité gouvernementale sera le déploiement optimal et efficient du personnel enseignant et administratif. Dans ce sens, la numérisation des outils de gestion aboutira, dès cette rentrée, à des alertes et à un suivi plus affiné des allocations.
Également, les pertes du temps d’apprentissage des élèves seront réduites par les mécanismes d’alerte et le personnel d’encadrement, qui sera déployé en nombre dans toutes les circonscriptions pédagogiques, et doté d’outils spécifiques.
Pérennisation de la formation initiale
La formation initiale sera pérennisée avec la poursuite du recrutement et de la formation des élèves-professeurs d’écoles (EPE). D’ailleurs, il est prévu pour décembre 2024, l’enrôlement d’une nouvelle promotion.
Evaluation
Pour améliorer l’élaboration des stratégies éducatives, un système d’évaluation sera mis en place. De façon concrète, il s’agira de doter le secteur éducatif d’outils basiques d’identification de besoins d’apprentissages, comme le fichier d’immatriculation des élèves, la notation par notion, ou encore la fiche de performance des élèves.
Des actions ont d’ores et déjà été menées en amont par les responsables régionaux de l’éducation et leurs démembrements, pour une mise en œuvre immédiate du système.
Formation continue
La formation continue sera renforcée, avec notamment un recours à la digitalisation. Il est ainsi envisagé un schéma directeur à divers niveaux, pour prendre en compte les besoins des élèves et des enseignants, de manière générale et spécifique.
L’ambition pour le gouvernement est de combler définitivement le gap d’effectif des enseignants (estimé à 7% actuellement et projeté à 0% après le récent concours de recrutement).
Implication des acteurs et partenaires
Pour mener à bien les différents chantiers, le gouvernement entend poursuivre et renforcer l’implication des différents acteurs et partenaires du secteur éducatif.
Dans ce sens, le ministère, les directions régionales et les inspections poursuivront les échanges avec les communes et les régions, dans la mise en œuvre des plans locaux de développement et d’aménagement du territoire. Ceci, afin de faciliter notamment par les infrastructures (pistes, routes, ponts…), le ralliement des localités, supprimant ainsi la nécessité de construire de nouveaux CEG ou lycées. La collaboration sera également accentuée, sur la sécurisation des domaines fonciers pour la mise en œuvre de la carte scolaire, ainsi que sur la mobilisation de personnes ressources pour des conférences d’actualité au profit des apprenants.
“L’objectif est d’ancrer davantage l’école dans l’environnement local et national pour relever les défis communs”, explique le ministre.
Concrétisation des 10 orientations de l’année 23-24
Enfin, la dernière des priorités gouvernementales sera de concrétiser les dix orientations édictées pour la précédente année scolaire (2023-2024).
Dans cette optique, la disponibilité des manuels (sciences humaines et citoyenneté) dans les sections du préscolaire et les classes du primaire sera effective. En outre, l’élaboration des manuels se poursuivra pour les autres niveaux.
Sur le plan de l’accompagnement et de la discipline, le nouveau rôle des surveillants généraux, formés en avril dernier et devenus des Conseillers principaux d’éducation (CPE), sera effectif. De fait, leur nouvelle mission sera d’assurer la discipline et l’autodiscipline, ainsi que l’accompagnement de l'élève dans la réussite de son projet scolaire personnel. Ce qui devrait, selon les prévisions, contribuer à réduire l’échec scolaire, les violences de toutes sortes et la déperdition.
“Les actions entamées pour une école moderne se poursuivront. Nous sommes confiants que la mise en œuvre de ces différents axes permettra à notre système éducatif de poursuivre sa modernisation, et de répondre, tant aux attentes de nos populations qu’aux exigences de développement dans un environnement durable dans lequel la cohésion nationale, les valeurs citoyennes, la culture scientifique et les NTIC sont primordiales”, a assuré Dodzi Kokoroko.