Lomé (ATOP) – Vingt-cinq animateurs du Bureau d’accueil, d’information et d’orientation des justiciables (BAIOJ) ont été officiellement installés au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Lomé, le lundi 7 octobre, dans le cadre du renforcement de la transparence, l’efficacité des services judiciaires et la lutte contre le démarchage judiciaire.
Cette cérémonie est à l’actif de la Solidarité mondiale pour les personnes démunies et les détenus (SMPDD) en collaboration avec la direction de l’accès au droit et à la justice. Elle est présidée par le ministre de la Justice et de la Législation, Garde des Sceaux, Mipamb Nahm-Tchougli en présence, entre autres, du procureur de la République, Mawama Talaka, de l’ambassadeur de France au Togo, Augustin Favereau, des acteurs de la justice et des organisations d’insertion sociale des détenus.
Les 25 animateurs ont pour mission d’accueillir, fournir les informations et aider les justiciables dans leurs démarches pour l’acquisition des services de la justice et de les orienter vers les bureaux adéquats en fonction des faits. Ce bureau sera animé par des para-juristes formés à la tâche. Il aura pour objectif l’éradication du démarchage sous toutes ses formes.
La cérémonie a été meublée par un sketch montrant les stratagèmes et manipulations des démarcheurs pour arnaquer les justiciables, la visite du BAIOJ et la fermeture des portes du tribunal. Cette fermeture a pour but de réduire l’accès au TGI et de permettre aux justiciables de passer par le BAIOJ.
Le ministre Mipamb Nahm-Tchougli a rappelé la vision du Président de la République qui est celle d’une justice de qualité, efficiente et accessible à tous. Le ministre a déclaré que « Démystifier la justice peut sembler inadéquat pour le professionnel de la justice, mais pour les citoyens c’est bien une urgence. M. Nahm-Tchougli a relevé que le démarchage judiciaire est devenu un véritable fléau. Les juridictions, dit-il, sont devenues des centres d’affaires, des centres de marchandage où des transactions sont effectués sans scrupule, le tout au détriment des justiciables. C’est pourquoi, il a recommandé qu’il faudrait faire du lieu de jugement un endroit où le citoyen est attendu, respecté et servi.
Le procureur de la République, Talaka a indiqué que le BAIOJ a été installé à l’entrée du tribunal afin d’accueillir, d’informer et d’orienter toute personne qui est en quête de la justice. Il a poursuivi que « Les animateurs installés pourront diriger les judiciaires vers leurs juges, plutôt que ces personnes se fassent intercepter par des intermédiaires que je qualifierais de véreux ». Il a ajouté que la collaboration avec les animateurs va être agissante. « En fait, on travaillera en complémentarité. Ces animateurs vont travailler avec les surveillants de l’administration pénitentiaire, déjà à l’entrée », a conclu le procureur de la République.
Le coordonnateur de SMPDD, Joël Kessouagni a rappelé que la justice au TGI est confrontée aux phénomènes de démarchage, des individus malveillants qui se transforment en acteurs de la justice pour pouvoir aider les justiciables naïfs à avoir plus rapidement de justice. « La justice sera beaucoup plus accessible, ne sera plus une bête étrange, incompréhensible à n’importe quel individu lambda. Et donc aussi, nous allons permettre, à travers ce service, de pouvoir arrêter ce phénomène de démarchage où les individus se font arnaquer avec des sommes conséquentes », a conclu le coordonnateur.
La SMPDD a pour mission de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des personnes démunies et des détenus à travers des services d’assistance, d’insertion et de réinsertion socio-économiques et des plaidoyers dans une approche collaborative avec tous les acteurs du développement.