Lomé- Renforcer la protection des enfants dans les procédures d’adoption internationale. C’est l’objectif de l’atelier régional ouvert, lundi 12 novembre 2024 à Lomé et qui réunit des experts venus de douze pays africains et de la France.
Axée sur le thème : « Retour d’expériences sur la mise en œuvre effective de la Convention de La Haye du 29 mai 1993 en Afrique », cette rencontre vise à partager les meilleures pratiques et à analyser les défis actuels de l’adoption internationale pour une meilleure défense des droits de l’enfant.
Les procédures d’adoption, complexes et multiformes, soulèvent de nombreuses questions transfrontalières, notamment en matière de succession, de résidence de l’enfant, de légalisation de documents, de contribution alimentaire, et de respect des droits de visite et d’hébergement.
Selon Mme Kossiwa Zinsou-Klassou, ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, l’adoption internationale doit s’adapter à un monde en constante mutation, où le principe de subsidiarité prend une place croissante.
« Le contexte international est aujourd’hui marqué par des troubles sociopolitiques qui compliquent les adoptions internationales dans certains pays d’origine. La fermeture des organismes agréés dans les pays d’accueil et la question de la recherche des origines des enfants adoptés rendent ce sujet d’autant plus complexe. De nombreux scandales liés à des adoptions illicites font surface à travers le monde », a-t-elle souligné.
L’atelier de Lomé s’inscrit donc dans une démarche de réflexion et de recherche de solutions pratiques face à ces défis, tout en s’appuyant sur les principes de la Convention de La Haye.
Durant trois jours, les discussions permettront d’évaluer les dispositifs actuels, d’identifier les ajustements nécessaires et de formuler des recommandations concrètes. Ces dernières seront consolidées dans une feuille de route qui engagera chaque acteur à respecter et appliquer les résolutions adoptées, garantissant ainsi une meilleure protection des enfants.
« Lorsque l’adoption internationale respecte le cadre de la Convention, de nombreuses garanties sont en place pour préserver l’intérêt supérieur de l’enfant. Les abus constatés proviennent souvent de procédures qui échappent à ces règles. Il est donc crucial que davantage de pays ratifient la Convention et assurent son respect strict », a fait savoir Christophe Bernasconi, Secrétaire général de la Conférence de La Haye de droit international, coorganisateur de cet atelier.
Le Togo, signataire de la Convention depuis 2008, est honoré d’accueillir ce forum de haut niveau. Le pays espère en retirer des enseignements précieux.
« La tenue de cet atelier au Togo souligne le rôle de modèle que joue notre pays en matière d’adoption internationale dans la sous-région. Le domaine évolue rapidement, et le Togo s’efforce de rendre ses textes conformes à la Convention de La Haye », a affirmé Abd-Nafiou Mamanh, président du Comité national d’adoption d’enfants au Togo.
Pour rappel, la Convention de La Haye de 1993 sur l’adoption internationale regroupe aujourd’hui plus de 100 pays, dont le Togo.