Lomé– Un colloque international en hommage au Gal Gnassingbé Eyadema, Père de la nation togolaise s’est déroulé, le lundi 3 février à Lomé, dans le cadre de la célébration du 20ème anniversaire du décès de cet homme d’Etat qui a marqué l’histoire du Togo.
Les travaux, placés sous le patronage du président de la République, Faure Gnassingbé, ont été ouverts par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Kanka-Malik Natchaba en présence du Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé.
« Le but de ce rendez-vous est de répondre aux préoccupations des chercheurs et le souci des organisateurs de réfléchir sur l’œuvre du Gal Eyadema et son engagement en faveur de la paix, du progrès économique, afin que les générations futures puissent s’approprier ce pan de l’histoire commune », a déclaré le président du comité scientifique du colloque, Prof Kadanga Kodjona. Il s’agit donc de revisiter sur les grands moments de l’engagement de cet Homme d’Etat en faveur de la paix au plan national et régional ; d’analyser sa contribution dans le développement socioéconomique du Togo.
Pour atteindre ces objectifs, les chercheurs ont appréhendé les différentes problématiques à travers deux axes. Le premier portant sur « Gnassingbé Eyadema et les enjeux de paix en Afrique » été animé par le modérateur, Me Robert Dossou ancien bâtonnier, ancien ministre des Affaires étrangères du Bénin. Le deuxième axe ayant trait à « Gnassingbé Eyadema : Du soldat à l’homme politique » a été modéré par Prof Kokou Folly Hétchéli enseignant chercheur à l’Université de Lomé.
Des personnalités venues, entre autres, du Bénin, du Burkina-Faso, de la République du Congo, du Tchad, de la Côte d’Ivoire ont apporté leurs témoignages sur les engagements du Père de la nation à travers des sous-thèmes comme « L’œuvre de paix de Gnassingbé Eyadema en Afrique ; Gnassingbé Eyadema et ses pairs africains et la Médiation de Gnassingbé Eyadema dans les crises du Libéria et de la Sierra Leone. Elles ont, également, débattu sur des thématiques telles que « Gnassingbé Eyadema : du soldat à l’officier général ; Gnassingbé Eyadema et le sport : une politique de cohésion nationale ainsi que Gnassingbé Eyadema et l’intégration régionale ».
Les réalisations de ce grand homme
Les échanges ont permis au public de découvrir les réalisations de ce grand homme d’Etat depuis le 14 avril 1967 au 5 février 2005.
Selon Prof Kadanga Kodjona pour comprendre Gnassingbé Eyadéma dans sa philosophie et ses œuvres, il est important de remonter, un tant soit peu, à certains repères qui fondent la nation togolaise. Le Général Gnassingbé, a-t-il dit, « au regard des divisions profondes de la société togolaise, a amorcé une politique de réconciliation et de relance de l’économie du pays qu’il a poursuivi tout au long de son parcours politique ».
Au plan socio politique, poursuit le président du comité scientifique du colloque, « le Père de la nation dans sa quête permanente de réconciliation, ramena la sérénité et la cohésion nationale au sein de la population ». Au plan socioéconomique, affirme Prof Kadanga, Gal Gnassingbé Eyadema se lança dans la politique de construction de grandes infrastructures administratives et industrielles, planifiées selon des plans quinquennaux. Sur le plan extérieur, Gnassingbé Eyadema, à travers sa vision stratégique et sa diplomatie, contribua de manière décisive à la consolidation de l’intégration sous-régionale. D’après lui, il fut l’un des initiateurs de la création de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un projet ambitieux qui vise à renforcer les liens économiques et politiques entre les pays d’Afrique de l’Ouest. Le traité de Lagos signé le 28 mai 1975, consacra cette initiative ».
Dans la résolution des conflits en Afrique
Le ministre Natchaba et le président du comité scientifique du colloque, ont mentionné le rôle prépondérant que cet illustre disparu a joué dans la résolution des conflits en Afrique, entre autres, en 1972, au lendemain de la guerre du Biafra entre les présidents de la République fédérale du Nigéria et du Gabon. En décembre 1974, il joua un rôle décisif, pour une solution négociée du différend frontalier entre le Mali et la Haute-Volta (actuel Burkina Faso). En 1976, il décrispa la brouille survenue entre le Gabon et la Côte d’Ivoire. En juillet 1977, il permit à l’Égypte et à la Libye d’éviter un affrontement en faisant le voyage de Tripoli et du Caire et présida au projet d’accord pour la normalisation des relations entre les deux pays.
Ils ont, aussi, rappelé les interventions de feu Eyadema en 1996, au Libéria, qui, grâce à sa diplomatie et ses efforts, réussit à faire créer une plateforme de négociations permettant d’aboutir à un cessez-le-feu, et la mise en place d’un gouvernement de transition. A partir de 1991, ont-ils dit, la Sierra Leone ravagée par la guerre civile, en tant que médiateur régional, il contribua à orienter les négociations de paix qui aboutirent à l’accord de paix de Lomé en 1999 et en 2002, en Côte d’Ivoire, lors de la crise politico-militaire, il participa activement à la négociation ayant abouti aux accords de Marcoussis en 2003.
Le ministre Kanka-Malik Natchaba a salué la mémoire de l’illustre disparu et exprimé sa gratitude au président de la République, Faure Gnassigbé pour avoir autorisé la rencontre qui contribuera à enrichir l’histoire du pays.
Des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, des députés, le gouverneur du district autonome du Grand Lomé, des représentants du corps diplomatique et des institutions internationales ainsi que des préfets, maires, conseillers régionaux et municipaux, des représentants des partis et associations politiques, des enseignants-chercheurs et des étudiants ont assisté au colloque.