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Liberté N° 1661 du 21/3/2014

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TOGO: Une source policière : « Le communiqué affirmant que les trafiquants avaient des armes automatiques était faux »
Publié le mercredi 26 mars 2014  |  Liberté




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Quelques heures après les fusillades dans lesquelles le Commandant de Brigade de la Gendarmerie de Bassar et trois autres personnes ont trouvé la mort, il nous revient que c’est le lieutenant dirigeant la compagnie de Bassar, Palou Pehezi qui aurait tué son collègue. Il est actuellement en taule à Lomé.

Le drame s’est produit samedi 15 mars dernier vers 2 heures du matin au niveau du mont Malfakassa. « Alors qu’ils effectuaient une patrouille de routine dans la localité de Bassar, des éléments de la gendarmerie nationale ont tenté d’intercepter des trafiquants de produits pétroliers en leur intimant l’ordre de s’arrêter. Ces derniers au lieu d’obtempérer aux injonctions à eux faites, ont ouvert le feu sur les gendarmes aux moyens de fusils d’assaut automatiques avant de prendre la fuite. La riposte des gendarmes et les échanges de coups de feu qui s’en sont suivis, ont occasionné sur les lieux quatre (04) morts par balles dont le commandant de brigade de la gendarmerie de Bassar et trois trafiquants.

Des opérations de ratissage menées après l’incident ont permis de mettre la main sur trois présumés trafiquants « fuyards » et trois véhicules », a indiqué le communiqué rendu public par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile.

Mais dans les faits, c’était une bavure qui a été transformée en bravoure. De plus, notre source à Bassar qui nous a confié quelques heures après cet incident qu’il y avait de la part des autorités togolaises une volonté manifeste de brouiller les pistes, a vu juste.

Pour lui, la version selon laquelle les trafiquants auraient ouvert le feu avec des fusils d’assaut automatiques ne tenait pas la route, car l’arme favorite des vendeurs de carburant de contrebande reste la corruption. Aujourd’hui, les enquêtes révèlent que c’est le patron de la compagnie de Bassar, le lieutenant Palou Pehezi qui a tiré sans le savoir sur le CB Laré.

« Le lieutenant était sorti sur la route avec un policier. Ils étaient avec un Aladji, un convoyeur de carburant vers la préfecture de Bassar. Le carburant allait à Kabou et le lieutenant était déjà au courant. Comme d’habitude, les convoyeurs lui ont donné beaucoup d’argent. Informés de la crevaison de la voiture, le lieutenant et le policier étaient restés près des convoyeurs. Là, ils ont interpellé vers 1h deux hommes qui ont acheté une moto. Après les échanges, la moto a été saisie et garée près d’eux.

Et ce sont ces deux hommes qui sont partis à la brigade réveiller le CB pour lui dire qu’il y avait des braqueurs sur la route. Il faut signaler que le lieutenant n’était pas en tenue », relate une source policière.

Le CB embarque dans sa voiture avec un adjudant et se rend sur les lieux. « De loin, ils ont vu une voiture garer, poursuit cette même source. Le policier a vu le canon de l’arme dans la voiture du CB et a voulu tirer mais le lieutenant l’a dissuadé. Comme ils ont vu une voiture garer et comme on leur a dit que c’étaient des braqueurs, l’adjudant qui était dans la voiture avec le CB, a tiré. Comme ils sont en train de tirer, le lieutenant a répliqué en tirant aussi. Il a tiré premièrement sur le chauffeur qui n’est que le CB qui conduisait. Et il a reçu une balle dans la tête. Le lieutenant ne savait pas que le CB était dans la voiture.

Il était mort mais on ne savait pas. Ce fut la confusion. Quand les bérets rouges sont venus de Kara, eux aussi ils ont tiré en désordre. Ils ont largué l’arme « douze sept » en désordre. Quant aux trois autres convoyeurs tués, ils étaient six à être arrêtés et c’est le lieutenant qui a ordonné qu’on les tue. Ils ont réussi à tuer trois. Il voulait qu’on tue les trois autres, mais c’est le commandant des bérets rouges qui a refusé en disant qu’on devait au moins faire les enquêtes.

Donc, trois personnes ont eu la vie sauve. C’est par panique qu’ils ont tiré entre eux. On a arrêté le lieutenant et l’adjudant qui sont actuellement à Lomé. Quand les gens amènent le carburant, c’est lui qui prend de l’argent. Tout a été dit lors des enquêtes. Le communiqué affirmant que les trafiquants avaient des armes automatiques était faux ».

Selon les informations en notre possession, le lieutenant et l’adjudant sont mis en taule pour
avoir occasionné un bain de sang inutile. Dans ce cas, n’est-il pas nécessaire que le ministère de la Sécurité publie un nouveau communiqué pour situer davantage l’opinion nationale et internationale de l’évolution des enquêtes ?
R. Kédjagni

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