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TOGO:Le PAIPJA, un instrument de propagande UNIR et de dilapidation des fonds alloués pour aider les jeunes artisans en fin de formation
Publié le mercredi 26 mars 2014  |  Liberté hebdo




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La semaine dernière, nous vous
relations les dérives du Directeur de Cabinet au ministère du
Développement à la Base et vous avions promis d’autres crus sitôt que
nous en aurions contrôlé la véracité. Le Projet d’Appui à l’Insertion
Professionnelle des Jeunes Artisans (PAIPJA) constitue un gouffre
financier et un instrument de propagande de par les méthodes de gestion
qui y ont cours. Entre amateurisme, improvisation et gestion à vue, la
ministre Victoire Tomégah-Dogbé donne l’absolution à son directeur de
Cabinet pour « foutre le bordel » avec la certitude de ne devoir rendre
de compte à personne. Et pourtant, le PAIPJA était au départ un bon
projet.
Juste un mot sur le bâtiment au sein du
ministère dont la dalle coule en temps de pluie. Nous apprenons que
l’architecte aurait pesté contre le plan et les prescriptions qui
diffèrent de ce qu’il a conçu. Mais M. Yawotse Vovor aurait fait
pression pour que la réception se fasse malgré les réserves de
l’architecte, autrement, « nous allons perdre beaucoup d’argent »,
aurait prévenu le directeur de Cabinet (DC). Etant aussi PCA du
PROVONAT, le DC aurait recruté un jeune sans concours, mais l’aurait
intégré au ministère par le biais du programme. Lors de ses sorties, M.
Yawotse Vovor, Inspecteur des Finances de son état, dit à qui veut
l’entendre que « seuls les comptables publics peuvent détenir les fonds du ministère ».
Mais curieusement, c’est à une volontaire, sociologue de formation, que
le DC et la ministre confient la caisse du ministère. Allez-y
comprendre !
Au commencement était le PAIPJA dont
l’objectif, selon la vision du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, était
d’aider à l’installation des jeunes artisans nouvellement sortis de
formation. Mais chemin faisant, le projet s’apparente de plus en plus à
une institution de propagande du régime et coûte très cher aux caisses
de l’Etat. Parce que le PAIPJA est mal exécuté et la ministre en charge
du ministère semble être atteinte de cécité puisque n’ayant plus de
vision pour booster le projet. Ainsi, pour des cérémonies de remise de
matériels à Niamtougou par exemple, l’Etat rassemble aux frais du
contribuable des jeunes artisans de Kpalimé, Lomé, Atakpamé et Notsé à
Niamtougou. Leurs frais de déplacement sont pris en charge et à la fin
de la cérémonie, les frais de retour et de transport du matériel pour
chaque artisan sont payés par le projet. Simplement amorale comme
initiative !
A voir la facilité avec laquelle les
fonds sont dépensés, on est tenté de dire que les responsables créent
des dépenses pour justifier et cacher des détournements. Tenez par
exemple, le 17 février dernier à Aného, 1000 jeunes artisans sur
l’étendue du territoire ont été regroupés pour une prétendue formation
en entrepreneuriat. Et pendant 6 jours, ces jeunes ont été déplacés,
nourris, logés avec en prime 5.000 FCFA par jour comme bonus. Le comble a
été que chaque jeune artisan n’ayant pas encore son entreprise, a
bénéficié d’un cahier journal pour la durée de la formation alors que ce
cahier n’est utile que pour quelqu’un déjà installé. Or, un cahier de
ce genre coûte près de 2.000 FCFA. A vos calculatrices !
La question qui brûle certaines lèvres
est de savoir les critères de sélection de ces jeunes artisans. Nous
sommes allés aux informations et il en ressort que la sélection des
bénéficiaires réunit tous les critères sauf celui de la clarté. Puisque
le comité de sélection dans les préfectures est composé d’un président
préfectoral de la chambre des métiers et d’un représentant du ministère.
Et dans ce dernier cas, c’est soit le préfet ou son obligé qui
représente le ministère. Lorsqu’on connaît tout l’amour que les préfets
vouent aux jeunes dont la tendance politique ne rime pas avec Unir, on
devine aisément la coloration politique des jeunes sélectionnés dans les
préfectures.
Le PAIPJA est un projet lancé depuis
2011 à Tsévié par le ministère du Développement à la Base suite à des
financements de bailleurs. Chaque année, on rebat les oreilles des
citoyens avec des cérémonies de remise par-ci par-là. Que sont les
artisans de 2011 et 2012 devenus ? Comment la population saura-t-elle
que l’impact de ces projets dont le nombre risque de dépasser l’effectif
du personnel au ministère du Développement à la Base, est réel et
quantifiable ? Pas une fois l’initiative n’a été prise par les
gestionnaires de ces projets de faire un bilan au vu et au su des
citoyens dubitatifs sur leur qualité de conception et d’exécution,
histoire de montrer que l’argent du contribuable n’est pas jeté par la
fenêtre.
Des voix s’élèvent de plus en plus pour
dénoncer le caractère partisan des procédures de recrutement instaurées
par la ministre et son DC. Et si rien n’est fait pour rassurer la
population, celle-ci risque d’enlever le peu de crédibilité qui reste
encore à l’actif des projets pilotés par ce ministère.
Abbé Faria
LIBERTE HEBDO

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