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Togo : Education en péril L’irresponsabilité du gouvernement entraîne une nouvelle grève des enseignants
Publié le mercredi 26 mars 2014  |  lalternative-togo.com


© L’Union par DR
Florent Maganawé, ministre des enseignements Primaire et secondaire


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Après le moratoire assorti de leur désir de ne plus avoir comme interlocuteur leur ministre de tutelle, Florent Maganawé, les enseignants annoncent une nouvelle grève de quarante huit heures les 28 et 29 novembre 2013. Simplement le prix de l’irresponsabilité du gouvernement.

La crise dans l’enseignement secondaire peine à trouver une solution pour que les cours se déroulent en toute quiétude. De rencontres en rencontres et malgré les promesses de certaines personnalités et institutions, les lignes ne semblent pas bouger. Même après la fermeture et la réouverture des établissements scolaires.

Dans notre parution N°282 du 19 novembre dernier, nous titrions un article: « Les enseignants toujours sur l’offensive : Un moratoire de dix jours donné à Florent Maganawé déjà indésirable », la manière criarde dont les autorités politiques gèrent la crise dans l’éducation secondaire laissant à désirer. « L’année scolaire 2013-2014 qui a connu une seconde rentrée officielle le 14 novembre dernier après celle du 16 octobre peut-elle aller jusqu’à terme ? En tout cas l’inquiétude est assez grande chez les parents », écrivions-nous. Malgré ce cri d’alarme, jusqu’aujourd’hui, c’est toujours le statu quo.



Une nouvelle grève de 48 heures annoncée

Un moratoire de dix jours a été, disions-nous, donnée au gouvernement. Dans la foulée, une nième discussion a eu lieu entre les enseignants et le gouvernement en milieu de semaine dernière. Une assemblée générale a été organisée le samedi dernier en guise de restitution des dernières tractations. Une remarque s’impose, le gouvernement est toujours resté campé sur sa position, à savoir qu’il n’est en mesure de payer que dix et huit mille FCFA comme prime selon les catégories. Ce que les responsables syndicaux ont refusé. Il leur a été demandé au cours des discussions de faire de nouvelles propositions de sortie de crise. Ils ont ainsi suggéré au gouvernement d’accepter les dix et huit mille FCFA jusqu’en 2014, mais qu’en 2015, leur prime atteigne 40% de la valeur de leurs salaires au plafond. Proposition rejetée par le gouvernement. Après, ce fut le tour des députés de l’Assemblée nationale de recevoir la délégation des enseignants. Mais ces derniers non plus n’ont pu rien faire, si ce n’est de les conseiller de mettre balle à terre.

En assemblée générale, la base a exigé une nouvelle grève de quarante huit-heures. Elle commence donc le jeudi prochain. C’étaient des enseignants déterminés à avoir gain de cause qui étaient présents ce samedi. Ils demandent également la démission de Florent Maganawé.



L’éducation en péril

Les problèmes de l’éducation, surtout ceux du primaire et du secondaire sont connus du gouvernement. Mais au lieu de trouver les solutions idoines, on fait du dilatoire et on s’abrite derrière des subterfuges pour évoquer des problèmes de trésorerie. Depuis la reprise des classes, on a déjà assisté à deux rentrées officielles. Le comble, le gouvernement a décidé la fermeture des établissements le 4 novembre 2013. Etant dos au mur, il les a rouverts le 14 sans avoir résolu le problème. Les enseignants, eux ne fléchissent pas. Ils sont régulièrement en grève dans l’unique optique d’obtenir satisfaction à leurs doléances. Le déroulement normal des cours en ressent les coups. Les élèves sont démotivés. Les enseignants considèrent les cours qui devraient être donnés les jours de débrayage comme faits.

C’est évident qu’aucune relève de demain ne peut être assurée dans ces conditions. Il n’est pas exagéré de dire que l’éducation est en péril au Togo, au regard des conséquences qu’ont ces grèves répétitives. A cette allure, on risque de former des générations d’élèves avec un niveau qui frise la médiocrité. La faute aux gouvernants qui refusent de prendre les mesures qui s’imposent pour sortir l’éducation de la léthargie.

La menace de mort pèse sur les responsables syndicaux « frondeurs »

C’est un secret de Polichinelle qu’à chaque fois que les autorités politiques ou administratives togolaises font face à des interlocuteurs intrépides, ils usent de la célèbre formule « diviser pour mieux régner ». Dans le cas des enseignants qui revendiquent de meilleures conditions de vie et de travail, cette formule est pour le moment improductive. A en croire Ferdinand Abalo Akéta, l’un des responsables de l’Union des syndicats de l’éducation togolaise (Uset) qui est le chantre de la lutte, des menaces de mort sont proférées à leur encontre. Par des sms et des appels anonymes, on leur intime l’ordre de faire accepter à leur base les propositions du gouvernement. En voulant s’entêter, ils risquent de trouver « malheur en chemin », reçoivent-ils depuis quelques jours. Mais à voir la détermination des enseignants, tout porte à croire que même si leurs représentants venaient à être mouillés pour la mauvaise cause, la lutte, elle, continuera sans eux jusqu’à satisfaction des revendications. Voilà qui promet.

Certains établissements de l’intérieur déjà en grève

Il est de notoriété publique que lorsqu’un mouvement de revendication dure de trop, il peut déboucher sur des désaccords entre le sommet et la base. Selon ce qui a été acté le samedi dernier en assemblée générale, les enseignants ne devraient faire la grève que les jeudi et vendredi prochains. Mais à l’intérieur du pays, le mouvement de débrayage a déjà commencé depuis hier. Problème de communication entre les délégués et la base ? C’est ainsi qu’on apprend qu’à Sokodé, les élèves du primaire, du collège et du lycée ont été renvoyés à la maison et même les établissements confessionnels ont suivi le mouvement. Les enseignants de l’intérieur viennent de confirmer ce que leurs collègues de la capitale pensent d’eux, à savoir qu’ils observent scrupuleusement les consignes, mais cette fois-ci avec une longueur d’avance.

Il est au demeurant temps que les dirigeants togolais arrêtent l’hémorragie en résolvant une fois pour de bon l’équation des enseignants. On ne doit pas attendre que le mouvement de débrayage atteigne son paroxysme avant d’agir, le spectre de Dapaong hante toujours les esprits.

Fabrice KA

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