Ils sont pour l’instant huit officiers dont, un commandant, trois capitaines, deux lieutenants et deux sous lieutenants, affectés à la gendarmerie nationale togolaise. Les nouvelles affectations dont nous venons d’avoir écho au niveau de la gendarmerie sont à n’en point douter suspectes et laissent perplexe. Le pouvoir de Faure Gnassingbé est visiblement décidé à faire les choses de travers. Au moment où les autorités togolaises sont éclaboussées par les fraudes et les magouilles qui entachent le concours d’entrée à la police nationale et que malgré les explications laborieuses des ministres Yark et Kolani, l’opinion reste convaincue que cette compétition est tout sauf équitable pour tous les candidats, nous voilà en face d’une autre manigance.
En effet, il n’est pas interdit que le tout puissant nouveau Chef d’Etat Major, Abalo Félix Kadanga, fasse ce qu’il veut en plaçant ses hommes où il veut surtout qu’il jouit d’une impunité no limit malgré qu’il reste un personnage controversé à juste titre aux yeux de l’opinion pour s’être illustré de la plus vilaine des manières dans bon nombres de dossiers, notamment l’attaque du domicile de son beau frère, le député Kpatcha Gnassingbé ou encore l’incendie du Goethe Institute et pour d’autres dossiers altérés pour lequel il est cité dans des rapports officieux comme officiels.
C’est ainsi qu’il se susurre que ce sont les éléments du nouveau Chef d’Etat major qui vont intégrer la gendarmerie nationale. A un an de l’échéance présidentielle de 2015 où les togolais rêvent d’alternance après presque 50 ans de monopolisation du pouvoir par une seule famille, il est opportun de se demander pourquoi ses affectations fantaisistes qui ne répondent à aucune règle alors que pour tous les pays de tradition francophone, pour qu’un officier intègre la gendarmerie il faut au moins un concours ou une évaluation. Qu’est ce qui empêche le tout puissant Chef d’Etat major d’organiser cette évaluation conformément « aux habitudes de la maison » et de faire passer ses protégés ?
Dans un article antérieur nous avions déjà relevé les plus et les moins du nouveau patron de la gendarmerie, le lieutenant colonel Awoki Panassa, qui ne serait trop imbibé dans les réseaux mafieux qui régentent le pays. Il est un croyant avec une certaine crainte de Dieu et reste légaliste quoique fondu dans le moule du système cinquantenaire et donc n’est pas un enfant de cœur. Puisque seules deux catégories existent dans les produits de la dictature les pires et les mauvais. En plus jusqu’à une période assez récente certains apparatchiks lui ont reproché d’avoir eu de bons rapports avec le ministre François Boko, pour qui le pouvoir de Faure Gnassingbé à une haine viscérale.
Veut on mettre deux capitaines ou plusieurs capitaines à bord du navire de la gendarmerie pour des contre ordres ou l’exécution des ordres sordides qui sortent du cadre légal en matière de répressions, de la conduite des enquêtes ou autres? L’avenir nous dira mais il faut d’ores et déjà noter que parmi les personnes affectées, l’une d’elle a participé à l’attaque à l’arme lourde du domicile du député Kpatcha Gnassingbé. Par ailleurs, le Commandant Bawoula actuellement en mission au Darfour dès son retour va officier à la gendarmerie au même titre que ses 07 autres collègues.
La machine de la répression tous azimuts pour pérenniser le pouvoir quoique usé se met en place. Après tout, ce sont des fantassins comme on les appelle dans le jargon militaire, qui ont fait leur application et qui sont affectés à la gendarmerie, à moins d’un an de la présidentielle, la question mérite d’être posée.
Il faut relever que le Chef d’Etat major est actuellement en tournée pour prodiguer sans doute « d’utile conseils », il était ce jeudi à la gendarmerie nationale avec à ses côtés le nouveau directeur général de l’ANR qui n’est pas le colonel Massina Yotrofei que beaucoup de victimes ont doigté comme un tortionnaire hors série.