Cinquante-deux ans après sa création en 1962 à Libreville au Gabon, l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) s'est dotée d'un nouveau siège à Yaoundé en témoignage à son ambition d'oeuvrer à permettre à l'invention d'impulser le développement socioéconomique du continent, édifice inauguré vendredi en présence des autorités camerounaises. D'un coût de plus de 4 milliards de francs CFA (8 millions de dollars américains), le nouveau bâtiment formé de sept étages, trois sous-sols et un rez-de-chaussée est un ensemble de 9.600 m² de superficie, à côté de l'ancien siège, selon la description officielle.
Lancés en mai 2011, ses travaux de construction ont duré près de trois ans, pour une architecture dite de lumière. Pour Paulin Edou Edou, le directeur général de l'OAPI en poste depuis juillet 2007, cette infrastructure symbolise "un nouveau de cadre de travail adapté (aux) besoins" à cette organisation panafricaine, originellement connue sous le nom de l'Office africain et malgache de la propriété intellectuelle (OAMPI), aujourd'hui composée de dix-sept pays membres sur les 55 que compte l'Afrique.
"L'organisation doit avoir les moyens de sa politique. C'est alors que l'invention jouera son rôle de transformation de la société", a déclaré le Gabonais, élevé à l'occasion à la dignité de chevalier de l'ordre de la valeur du Cameroun par le ministre, secrétaire général adjoint de la présidence de la République Peter Agbor Tabi, au nom du président Paul Biya.
Présenté comme un des projets phares du Plan d'action et d' orientation stratégique de l'OAPI, le nouvel immeuble-siège vient remplacer un cadre de travail ancien devenu inadapté, vétuste insuffisant pour les contenir les effectifs et exposé aux intempéries qui y provoquaient des infiltrations d'eau de pluie, source de dommages à une partie des archives, a expliqué M. Edou Edou.
Le secrétaire général adjoint de la présidence de la République camerounaise a salué une réalisation assurée de permettre à l'OAPI, reconnue pour son apport à l'atteinte des objectifs de développement de ses Etats membres, d'accroître ses capacités d' intervention et d'améliorer la qualité de ses prestations.
En 52 ans d'existence, cette institution se charge de protéger les inventions par le brevet ou le modèle d'utilité, mes marques de produits et de services, les dessins et modèles industriels, les noms commerciaux, les indications géographiques, les obtentions végétales et els schémas de configuration de circuit intégré.
Au 31 décembre 2013, le catalogue dévoilait 79.700 marques, 96. 860 noms commerciaux, 17.490 brevets et 4.480 dessins et modèles industriels. Une première en Afrique, deux produits agricoles camerounais, le poivre de Penja et le miel d'Oku, ont pu accéder au cours de cette année-là au registre des indications géographiques protégées (IGP). Une mutation institutionnelle est en cours pour le passage vers l'Organisation panafricaine de la propriété intellectuelle (OPAPI), un projet débattu lors d'une réunion tenue fin février à Addis- Abeba, siège de l'Union africaine (UA) en Ethiopie.
