Opération « dégagement » pour la propreté de la ville de Lomé/ Contre-Amiral Fogan ADEGNON raisonne : «Pour s’installer dans la voie publique, il faut une autorisation»
Togo -
Dans la ville de Lomé et ses environs, comme dans tous le pays d’ailleurs, pour les gagne-pains quotidiens, les populations togolaises ont installé sur les abords des boulevards et grandes artères des étalages, des appâtâmes et même des cabarets. Mais, cette situation n’est pas du goût de la municipalité de Lomé. Elle estime que ces dispositifs encombrent les voies, causent des accidents de circulation et ne sont mêmes pas autorisés.
Une opération est donc en cours dans la capitale et dans la préfecture du Golfe, opération qui consiste à tout casser pour rendre attrayante la ville de Lomé. Pour en parler nous nous sommes approchés du président de la délégation spéciale de la ville de Lomé, le Contre-amiral Fogan Adegnon qui nous donne des explications sur cette opérations incomprises des Loméens et Loméennes. Lecture !
On vient à peine de célébrer la journée internationale de la femme. Et on a assisté un peu partout dans la capitale, à certaines destructions sur les bordures des boulevards ou des grandes artères. D’abord, Est-ce que vous nous confirmez que c’est une opération de la mairie et en quoi cette opération est-elle essentielle pour vous ?
Merci pour cette préoccupation. Je voudrais juste rappeler aux uns et aux autres, qu’il y a un mois de cela, nous avions, dans un communiqué conjoint signé par le président de la délégation spécial de la préfecture du golfe et moi-même, président de la délégation de la commune de Lomé, annoncé aux uns et aux autres, qu’on va procéder au désencombrement des abords de nos artères. Le communiqué précisait bien, qu’il s’agissait de dégager les abords des voies, pour permettre aux piétons de pouvoir circuler librement. Pour dire aussi à ceux qui se sont installés de façon anarchique que, pour s’installer dans la voie publique ou dans les abords de la voie publique, il faut aussi une autorisation. C’est une invite à une prise de conscience citoyenne, que, quand on est dans la cité, pour mener une action, il faut s’adresser aux autorités de la cité, faire les procédures administratives nécessaires, et on vous autorise en ce moment à faire votre installation en bon et du forme. Que les gens ne se lèvent pas pour faire ce qui leur passe par la tête, parce qu’ils ont envie de faire. Nous avons des règles dans la cité qu’il faut respecter. Je vous dis, je vous confirme que c’est une opération de la municipalité et des responsables de la préfecture du Golfe, parce que, c’est tout l’ensemble du Grand Lomé que nous voulions couvrir pour donner un peu plus de lisibilité sur nos grandes artères.
Monsieur le Président, vous venez de dire que, pour s’installer sur des abords, il faut des autorisations. Est-ce à dire que depuis vendredi où cette opération a commencé, ceux qui ont effectivement ces autorisations n’ont pas été balayés ?
Si quelqu’un a une autorisation, qu’il nous l’exhibe, on l’épargne. En ce moment, nous revenons à nos services techniques pour poser la question, comment se fait-il que, tel a eu l’autorisation pour s’installer à ce niveau ? Ca aussi, c’est une question. Ce que vous venez de poser comme question, est une question piège. C’est une question piège, parce que, je ne suis pas le seul signataire au niveau de la commune de Lomé. Les services techniques peuvent aussi nous induire en erreur en nous présentant un dossier à problème et que nous allons signer, parce que nous ne sommes pas souvent sur le terrain. Mais, c’est ce que je répète, si quelqu’un a une signature de la municipalité, qu’il nous l’exhibe, on avise.
Maintenant, si c’est dans ce cas précis que l’opération est déjà passée et qu’on constate que quelqu’un a une autorisation, est-ce que la Mairie repart sur le terrain pour lui installer son étalage ? Puisque, tout a été cassé.
Monsieur, nous sommes venus dans un cadre bien donné. Vous me demandez si l’opération qu’on est entrain de mener, est une opération officielle. Je vous ai répondu que c’est une opération officielle. Maintenant, les autres considérations, vous m’excusez, je ne vous répondrez pas.
Quel est l’objectif au fait de cette opération ?
Je viens d’expliquer au départ qu’il s’agit de désencombrer les abords de nos artères. Ce désencombrement permet aussi aux piétons, de pouvoir circuler librement et éviter d’être victime, parce que, la chaussée n’est pas prévue pour les piétons.
Autrement dit, ceux qui veulent faire des commerces, vous les renvoyez directement dans les marchés ?
Ce n’est pas ce qu’on a dit. Ce n’est pas ce que je dis. Nous disons que les abords des voies doivent être désencombrés. Mais il n’est pas dit que, nous n’autorisions pas certains à s’installer suivant une certaine distance et suivant des normes. Celui qui a une autorisation, que nos agents technique auront été voir que, non, cela ne gène pas la circulation des piétons, et on pourra l’autoriser de s’installer. Nous n’avons pas demandé de dégager tout le monde. Ca dépend des limites réglementaires qu’il faut observer.
Alors, informez-nous, pour ceux qui ne le savent pas, quelles sont ces limites réglementaires, et à quelles conditions par exemple ?
Il faut s’approcher, je viens de le dire Monsieur, des services techniques. Dans la commune de Lomé, il faut avoir une autorisation. On ne va pas s’installer de façon anarchique. Et en s’approchant des services techniques, ils vous diront, si vous êtes dans les normes ou si vous n’êtes pas dans les normes.
Vous dites que cette opération ne concerne pas seulement la ville de Lomé, c’est exact ?
Je confirme. Je conforme qu’elle ne concerne pas seulement la commune de Lomé, elle concerne tout le Grand Lomé, y compris la préfecture du Golfe.
Est-ce qu’elle va s’étendre jusqu’à l’intérieur du pays, cette opération ?
Là, je ne peux pas parler à la place des autres. Mais dans ma juridiction, notre manière de faire, c’est ce que nous faisons. Mais, si une bonne action est constatée, on peut toujours s’en inspirer.
Votre préoccupation aujourd’hui, est la propreté de la ville de Lomé !
Je répète, notre souci, c’est de rendre la ville de Lomé agréable à vivre. C’est la propreté dans son ensemble, non seulement aux abords des artères, y compris les caniveaux qui sont bouchés, où les gens attendent seulement que ce soit la municipalité qui vienne réagir, alors que chacun d’entre nous, peut balayer devant chez lui. Et si chacun le fait, nous allons avancer. Des gens vont amener des détritus et venir jeter dans les caniveaux. Des gens vont enlever des dalettes devant leurs portes pour y jeter les eaux usées. Mais, non ! Si chacun d’entre nous prenait sur lui, de conserver les ouvrages qui sont mener par les travaux publics, nous auront un cadre de vie agréable. Parce que, ces détritus qui sont dans les caniveaux tout au tour de chez nous, peuvent amener des maladies graves. Aujourd’hui on ne parle que de choléra, mais il ne faut pas oublier que, dans l’histoire, il y a eu la peste, et la peste, ce sont les rongeurs qui amènent la peste. Hors, les rongeurs viennent d’où ? De ces caniveaux. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait la peste dans notre pays.
Quand on était tout petit, on faisait Lomé ville propre, où on amenait toute la population à participer à la propreté de la ville. Est-ce qu’il ne serait pas important de ramener des projets comme ça ou des programmes comme ça, pour faire participer tout le monde à la propreté de la ville ? Est-ce que ça ne serait pas plus judicieux ?
Merci beaucoup. Mais, je suis surpris que vous me posiez cette question. Parce que nous, on l’a fait. Quelles n’ont pas été nos surprises ? Nous avons seulement les agents de la ville, de la municipalité, de la voirie, qui se retrouvaient avec les tracteurs. Mais nous avons aussi seulement quelques agents des forces de l’ordre qui nous accompagnaient.
Il faut en faire un principe, Monsieur le Maire !
Je suis désolé de dire la vérité. Le reste de la population s’enfout. C’est comme si on les obligeait à faire quelque chose. Ils disent mais, ce n’est pas leur travail, c’est le travail de la municipalité .Oui, c’est vrai, nous dépensons d’énorme sommes. Pour l’année dernière, nous avons dépensé un milliard quatre centre quatre vingt dix millions de francs CFA, non seulement pour l’enlèvement des déchets solides urbains. Et environ, neuf cent millions pour le balayage des rues. Vous allez me dire, mais, tout ces sous là, ça va où ? Oui, nous les avons dépensés. Mais nous contrôlons. Celui qui n’a pas bien fait son travail, on le décompte. Il est pénalisé. Ca ne suffit pas. M’inviter maintenant à faire Lomé ville propre, nous allons recommencer, puisque vous nous le demandez. Mais, je voudrais juste vous dire que, ce n’est pas à votre demande que nous lançons l’opération ville propre. Nous l’avons commencé déjà depuis 2009 où nous sommes arrivés, je ne sais pas combien de fois. Mais, on n’a pas eu un écho favorable. Si vos médias peuvent nous appuyer pour qu’il y ait un écho favorable de la population, de nos concitoyens, pour que tout le monde se sente impliquer, là, je peux applaudir. Parce que, ce serait un sursaut national qui va revenir. Et on en a besoin. Que ce ne soit pas l’affaire de Adégnon et de sa bande comme certains osent le dire. Ce à quoi je voudrais inviter mes concitoyens, c’est bien, les premiers responsables sont les premiers responsables, mais, nous devons nous sentir impliquer dans la gestion de cette propreté là.
Après avoir dégagé les abords des routes, quelle serait la prochaine étape ?
Nous avons d’autres actions. Nous sommes entrain de travailler là-dessus. Je ne peux pas étaler publiquement ce que nous sommes entrain de faire, et qui doit être approuvé par notre hiérarchie. Si ma hiérarchie approuve ce que nous sommes entrain de faire, je reviendrai à vous, pour vous dire, voilà, voilà quelle autres actions nous sommes entrain d’envisager de mener.
Contre Amiral Faogan Adégnon, merci !
C’et moi qui vous remercie pour l’intérêt que vous portez à la gestion de la ville de Lomé et sa propreté et le souci permanent aussi que vous avez de faire comprendre à nos concitoyens le pourquoi de certains actes que nous posons.