Tout le monde le savait depuis des mois que le vrai tendon actuel d’Achille du pouvoir de Faure Gnassingbé reste la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) dont les leaders lui donnent du tournis et du fil à retordre.Pour ce qui est des politiciens, les moyens de fraudes et d’achat de conscience ont permis naturellement de les anéantir un tant soit peu au cours des élections du 25 juillet. Mais le volet des revendications syndicales reste toujours délicat et très redouté dans la sphère du pouvoir tant les jeunes meneurs de la cause des travailleurs se sont montrés pertinents, efficaces et surtout unis.
Aucune possibilité donc pour le pouvoir de les dissuader, de les distraire par des manœuvres dilatoires. Les Dr Tsolényanou, Walla et la Coordinatrice Lawson Nadou sont restés vigilants et particulièrement alertes.
Que faire devant de tels gens avertis alors que la pouvoir n’a pas les moyens de satisfaire aux revendications légitimes des travailleurs ? Il faut les décrédibiliser, les diffamer à travers des campagnes d’intoxications qui ne reposent sur rien de pertinent ni de fondé.
C’est ainsi que s’est instauré, au cours de la semaine écoulée, un débat puérile et stérile sur les supposées accointances entre les responsables de la STT et ceux du CST ou d’autres formations politiques. Il est question pour les initiateurs de cette polémique d’instaurer un amalgame et une confusion sur la crédibilité et la bonne foi les nouveaux meneurs de la lutte syndicale au Togo.
Il est alors évoqué avec désinvolture, la présence des membres du CST aux manifestations de la STT, il est surtout dit que le Dr Tsolényanou, porte-parole de la STT aurait eu une rencontre avec Harry Olympio au Gabon qui, à son tour aurait introduit le jeune syndicalistes aux experts syndicaux au Gabon. Vraiment puéril comme débat !!!!
Une question simple se pose, les revendications de la STT sont-elles légitimes et fondées ou non ? Qu’y a-t-il de mal à ce qu’un togolais utilise un autre togolais fut-il politicien comme passerelle pour nouer des contacts hors du pays ?
Heureusement que les meneurs de ce débat reconnaissent au moins que le Dr. Tsolényanou a été introduit aux experts syndicaux et pas aux politiciens du Gabon. Il faut juste leur rappeler que dans tout domaine où l’on s’exerce, il faut toujours apprendre chaque jour à mieux faire. Et pour le faire, l’on doit nécessairement s’appuyer soit sur des écrits soit alors sur ses devanciers.
Rien de mal à un tel exercice, au contraire, il conforte le désir d’évolution et la volonté de mieux faire ce que l’on fait déjà. Plutôt que de chercher à diffamer le jeune docteur, l’on devrait plutôt l’acclamer du fait qu’il connaît ses limites et qu’il manifeste clairement son désir de puiser dans le savoir-faire des autres pour mieux se faire valoir.
Est-il nécessaire de rappeler que pour « canaliser » la lutte syndicale qui devenait particulièrement dangereuse pour le régime, l’Etat togolais a déboursé des dizaines de millions pour faire débarquer l’ancien président polonais au Togo.
Ce dernier a fait un séjour d’une semaine au Togo au cours de laquelle il s’est entretenu avec les syndicats pour leur infuser son expérience dans la lutte syndicale avant de s’exhiber à la finale des luttes Evala à Pya aux côtés du Chef de l’Etat.
Qui, à l’époque avait crié au scandale ? Personne. Même s’ils avaient des raisons de suspecter cette visite, les responsables syndicaux ont tout de même tenu à rencontrer leur hôte et l’ont écouté avec beaucoup d’intérêt.
Que l’on arrête alors de chercher à distraire les togolais avec débats sans fond ni intérêt.
Au moment où le gouvernement s’apprête à définir les lignes directrices du budget 2014, il est question, pour les travailleurs togolais de savoir si leurs revendications légitimes seront prises en compte ou non ? C’est à ce niveau que doit se situer le débat et non ailleurs.