Les 2 et 3 avril, les dirigeants de l'Afrique et de l'Union européenne se réuniront à Bruxelles. Au coeur des débats, les questions de l'immigration et de la sécurité, mais aussi les partenariats économiques.
C'est une Union européenne (UE) rongée par de multiples crises qui s'apprête à accueillir le quatrième sommet UE-Afrique les 2 et 3 avril à Bruxelles. Une crise économique majeure d'abord, qu'elle a du mal à résorber. Une crise politique ensuite, avec à l'est l'Ukraine, tournée vers l'Occident, qui voit une partie de son territoire, la Crimée, annexée par une Russie intransigeante et menaçante. Dans un tel contexte, que peut espérer l'Afrique de ce sommet ?
Dans un premier temps, un nouveau discours. En 2010, lors de la troisième édition du sommet, organisée à Tripoli (où les chefs de l'exécutif de la France, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne avaient brillé par leur absence), les droits de l'homme, la démocratie, l'immigration ou le changement climatique avaient constitué des points d'achoppement. Mais le pragmatisme semble avoir pris le dessus. En quatre ans, le monde a évolué, en particulier l'Afrique. Son économie progresse de 5 % en moyenne annuelle. Et l'Europe ne veut plus que les nouveaux géants (Chine, Inde ou Brésil), moins regardants sur les droits de l'homme ou sur les questions d'environnement, lui grignotent des parts de marché.
Les interventions militaires extérieures se sont multipliées pour tenter d'apaiser une région en pleine ébullition.
Entre-temps, certains des régimes les plus durs ont volé en éclats : Tunisie, Libye, Égypte... le Printemps arabe a poussé les partenaires historiques à revoir leur copie, à faire leur mea culpa pour les relations qu'ils ont pu entretenir avec les dirigeants de ces États, devenus des pestiférés. Le terrorisme a également changé la donne, et la sécurité est désormais au coeur des préoccupations. Golfe d'Aden, Soudan, Mali, Centrafrique et, bientôt, golfe de Guinée : les interventions militaires extérieures se sont multipliées pour tenter d'apaiser une région en pleine ébullition. Mais ces opérations sont rarement placées sous pavillon européen.... suite de l'article sur Jeune Afrique