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Piraterie maritime : Robert Dussey appelle l’UE et les pays du Golfe de Guinée à une action "concertée" pour lutter "efficacement contre ces gangs armés qui attaquent, pillent les navires et tuent parfois"
Publié le jeudi 3 avril 2014  |  Savoir News


© Autre presse par DR
Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères


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Le ministre togolais des affaires étrangères et de la coopération Robert Dussey a appelé mardi à Bruxelles (Belgique) l’Union européenne (UE) et les pays du Golfe de Guinée à une action "concertée" pour lutter "efficacement" contre la piraterie maritime, aujourd’hui en "pleine expansion dans le Golfe de Guinée".

"La problématique de la piraterie maritime a besoin d’être prise au sérieux et doit susciter une synergie d’action de la part de Tous. Il est donc important que l’Union Européenne et les pays du Golfe de Guinée s’activent à présent de manière concerté à la mise en œuvre de la stratégie qui nous est proposée", a déclaré M.Dussey lors d’une rencontre axée sur la paix et à la sécurité qui a regroupé des ministres africains et européens.

Cette rencontre s’est déroulée en marge du quatrième sommet UE-Afrique qui s’ouvre ce mercredi à Bruxelles.

La piraterie maritime a pris de l’ampleur ces dernières années, surtout dans le Golfe de Guinée.

Selon les récentes statistiques du Bureau International Maritime (IBM), les attaques attribuées à des pirates à travers le monde sont passées de 439 à 297 en 2011. La chute est particulièrement spectaculaire sur les côtes somaliennes. En 2012, elles sont passées de 160 à 49 sur des navires croisant en mer.

En revanche, le phénomène prend de l’ampleur en Afrique de l’Ouest. Plus de 40 attaques ont eu lieu en Afrique de l’Ouest lors des neuf premiers mois de 2013 et 7 bateaux y ont été pris en otage sur un total de 10 dans le monde, affichent les chiffres de l’IBM.

Pour venir à bout de ces pirates, des chefs d’Etats d’Afrique centrale et occidentale ont opté en juin dernier, lors d’une réunion à Yaoundé (Cameroun), pour une "approche collective".

Le ministre togolais des affaires étrangères a réaffirmé l’adhésion totale du Togo à cette approche. Selon lui, la lutte contre la piraterie passe par quatre axes principaux. : (i) Le partage d’un consensus sous régional sur la menace et la volonté commune de la combattre, (ii) La mise en place d’administrations maritimes fortes, dotées de capacité d’intervention, (iii) La construction d’une économie forte et prospère afin de donner une capacité de résilience aux états et aux communautés les plus fragiles et (iv) Le renforcement de la coopération régionale sous régionale en prenant des mesures qui s’imposent.

"La piraterie maritime est en pleine expansion dans le Golfe de Guinée. Un fléau que si l’on n’y prend garde, risque de mettre en péril la sécurité, la stabilité et l’équilibre économique de ces pays et donc impacter négativement sur leur développement", a averti M.Dussey.

"Lutter efficacement contre ces gangs armés qui attaquent, pillent les navires et tuent parfois les membres des équipages, exigent des moyens et des ressources dont ne disposent pas nos Etats. Les marines européennes (France, Pays-Bas, Grande Bretagne) ont organisé des formations et exercices militaires avec certains de leurs homologues de la région. Mais tout cela reste insuffisant face à l’ampleur du phénomène qui, ajouté à la menace djihadiste qui pèse déjà sur cette partie du continent africain, risque de la déstabiliser pour longtemps", a-t-il précisé.

Le chef de la diplomatie togolaise n’a pas manqué de souligner les efforts menés ces dernières années par l’Etat togolais pour assurer la sureté et la sécurité maritime dans ses eaux.

"Le Togo s’est doté de moyens importants pour assurer la sécurité de ses côtes. Le Togo dispose d’un centre de surveillance maritime créé en 2007. Ce centre surveille les eaux territoriales du Togo ainsi qu’une partie de la Zone Economique Exclusive (ZEE). Ces stratégies ont permis de contenir la piraterie", a-t-il indiqué.

Deux patrouilleurs ont été commandés par le gouvernement togolais sur les fonds propres de l’Etat. L’un de ses patrouilleurs sera livré début avril.

"La rade de Lomé abrite en moyenne plus de 70 navires par jour. Ces navires choisissent les espaces maritimes du Togo pour leur sécurité et les opérations de transbordement de carburant à la mer. Les nombreux bateaux qui atteignent parfois près de 100 bateaux attirent les pirates et les brigands de mer", a ajouté M.Dussey. FIN

Junior AUREL

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