La Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT), successeur de la défunte Sotoco, se dit confiante quant à l’avenir du coton. Objectif maximal de production à l’horizon des années 2020 : 200.000 tonnes de coton-graine avec 95% de qualité de premier choix, sur près de 140.000 hectares, à en croire le colonel-ministre Ouro-Koura Agadazi, qui ne donne jamais dans la nuance…
En réalité, il s’agit d’un objectif minimaliste. Du temps de la Sotoco, les surfaces cultivables passèrent de 14 603 hectares en 1974 à 198 851 hectares en 2004-2005. Soit 50.000 hectares de plus que l’objectif fixé par le colonel-ministre. C’est dire qu’une diminution des surfaces est en cours, en faveur des cultures vivrières.
L’optimisme quant au futur du secteur est à la base du tocsin de la mobilisation que sonne la NSCT depuis février 2014. Il est vrai qu’après avoir chuté à 39.000 tonnes en 2005, suite à la gestion calamiteuse de la Sotoco, la production est repartie péniblement à la hausse. Et elle ne porte pas vraiment à un optimisme réel. Par exemple, la campagne de 2009-2010 a donné 28000 tonnes de coton-graine, alors même que l’Etat mettait sur pied la NSCT. Elle est tout de même passée à 46800 tonnes en 2010-2011, puis à 79510 tonnes au titre de la campagne 2011-2012, et 100.000 tonnes en 2013. Des hausses mesurées et continues qui s’expliquent par le paiement des arriérés dus aux cotonculteurs et à un regain de la confiance dans leur camp.
Cependant, le tableau n’est pas aussi reluisant que le présente la NSCT et le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (MAEP). Dans un document publié l’année dernière, le Mouvement Martin Luther King a dénoncé des pratiques frauduleuses et un système d’exploitation des masses paysannes par la NSCT et le MAEP.
Le système est basé par la fourniture d’intrants agricoles à des prix exorbitants, l’achat au kilo du coton aux paysans à des prix très bas- par exemple 230 Cfa contre 350 Cfa proposé par les paysans, occasionnant ainsi leur endettement, le déclassement de la qualité du coton.
Des pratiques qui peuvent retarder l’embellie du secteur.
Le coton est le 2ème produit d’exportation après le phosphate, et principale source de revenus agricoles du Togo. Il représente près de 50 % des recettes d’exportation et contribue au PIB entre 2,4 et 4,3%. Le secteur emploie 275.000 contonculteurs, selon la SNCT.