Spectaculaire cérémonie de prestation de 750 volontaires du programme de promotion du volontariat national au Togo (PROVONAT), ce matin au Palais des Congrès de Lomé. Il s’agit de la 7ème vague engagée depuis 2011, ce qui porte le nombre à 4280 volontaires.
La cérémonie a été faite en présence de Mme Victoire Dogbe-Tomegah, ministre en charge du Développement à la base, artisane de ce programme de volontariat, et de M. Richard Dictus, le responsable du programme Volontaire des Nations Unies (VNU).
Près de 3.500 volontaires ont bénéficié du PROVONAT et 28% ont trouvé un emploi. 7 milliards ont été consacrés par l’Etat au développement de ce programme. Le PROVONAT est un moyen d’accélérer l’atteinte des objectifs de la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE).
Mais le PROVONAT est un programme controversé. Il est reproché au PROVONAT de sous-payer les volontaires, contrairement aux recommandations des bailleurs de fonds. Les volontaires ont un salaire moyen de 60.000 CFA alors que, selon les dispositions de l’Union Européenne, les salaires devraient être de 90.000 CFA. Le salaire minimum au Togo est de 38.000 CFA.
En plus, il s’agit en réalité d’un faux programme de lutte contre le chômage des jeunes. Les volontaires sont généralement des jeunes diplômés qui viennent en appui sur le plan technique à des organismes publics ou à des projets de développement nationaux. Ce qui n’est pas le cas du PROVONAT, qui fournit aux entreprises privées et aux ONG du personnel payé au rabais qu’elles sont censées recruter. Et ces jeunes éjectés au bout de quelques mois se retrouvent dans le chômage. La preuve, à peine 28% d’entre eux arrivent à être intégrés dans une entreprise.
L’Etat a investi 7 milliards pour renforcer ce programme. Une subvention énorme, qui investie à bon escient dans d’autres projets créateurs d’emplois, aurait pu contribuer plus efficacement à réduire le chômage.
Le PROVONAT est le cache-sexe de l’incapacité d’un gouvernement à trouver les solutions aux vrais problèmes du chômage.