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TOGO: Faure ou la diplomatie du boycott des sommets
Publié le vendredi 4 avril 2014  |  Liberté hebdo


© AFP
Le président togolais Faure Gnassingbé en visite officielle en France
Le président togolais Faure Gnassingbé avec le président François Hollande


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Entre Faure et les sommets internationaux, est-ce le désamour ? Le week-end dernier à Yamoussoukro, au 44ème
sommet de la Cédéao, le chef de l’Etat togolais avait brillé par son
absence. A Bruxelles, le 4e sommet Union Européenne (UE) -Union
Africaine (UA) qui s’est ouvert hier n’a pas intéressé non plus le
Prince. Même s’il est connu qu’au sommet de Bruxelles, plusieurs Chefs
d’Etats africains ont choisi d’être aux abonnés absents, l’absence de
Faure est particulièrement surprenante. Boycott, annulation, absence
motivée… ? La rétention de l’information – sport favorite – du service
de communication de la présidence de la République ne permet pas de
l’affirmer avec précision.
Qu’à cela ne tienne, pour le pigeon
voyageur qu’est le président togolais, rater coup sur coup deux sommets
en une semaine a de quoi interpeller. Car Il y a bien longtemps que les
Togolais se sont habitués, avec résignation, aux voyages ininterrompus
et quelque peu agaçants parfois, de leur président. Même lorsque son
Premier ministre, Ahoomey-Zunu était assommé par sa péritonite aigue,
luttant contre la mort à Paris, Faure n’a pas manqué de partager sa vie
entre deux avions, selon l’expression consacrée. Laissant à maintes
occasions, le pays sans Premier ministre et sans chef d’Etat.
Nous sommes à quelques semaines du
sommet Etats-Unis – Afrique, auquel Faure Gnassingbé est bel et bien
invité. A cette allure, la seule question qui brûle les lèvres aux
observateurs de la scène politique togolaise est: le président togolais
va-t-il également décliner aux derniers instants l’invitation de la
Maison Blanche ? Surtout s’il faut aller entendre le président du plus
puissant pays au monde, lui remonter les bretelles sur son refus
manifeste de quitter le pouvoir, Faure pourrait sans doute, se désister.
Mais rien n’est moins sûr.
A un an de la présidentielle togolaise
qui focalise tous les regards, il parait difficile, voire impossible,
pour un chef d’Etat qui n’a que légitimement quelques mois encore à la
tête de son pays, de supporter les regards, sinon les remontrances de
ses pairs, lui dire les quatre vérités au sujet de son indécision et de
sa duplicité quant à sa participation ou non à cette élection.
En vérité, cette absence mystérieuse de
Faure aux sommets internationaux ces derniers jours n’est que le masque
qui recouvre ici son inconstance sur la crise politique profonde que
traverse le Togo. Une crise relative essentiellement aux réformes
institutionnelles et constitutionnelles et la très sensible question de
la limitation du mandat, qui reste indiscutablement, la question
centrale. Le refus d’aller aux réformes, ne serait-ce que la plus petite
qui soit pour l’instant constitue à bien des égards, le blocage pour le
pays et fort probablement le blocage aux voyages du Prince.
C’est pourquoi Faure doit mettre un
terme à l’expression de toute ambition politique individuelle nuisible
autant pour le pays que pour lui-même.
Ivan Xavier Pereira
liberte hebdo

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