Togo - Jeter un nouveau regard sur le partenariat UE Afrique, mettre en avant certains des résultats obtenus et explorer de nouveaux domaines de coopération entre le continent Africain et celui européen, c’est le socle du sommet UE- Afrique qui se déroule en ce moment à Bruxelles. Près de 80 dirigeants africains et européens y prennent part.
Ce sommet de deux jours qui consacre le retour de la Centrafrique dans le concert des nations, doit permettre de relancer le partenariat économique entre les deux continents.
Naturellement les APE qui tirent leurs sources de l’accord de Cotonou, sont à nouveau au rendez-vous après le sommet des chefs d’état et de gouvernement des pays membres de la CEDEAO à Yamoussoukro.
Mais parler économie avec à terme, l’éradication de la pauvreté, conformément aux objectifs de développement durable et d’intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale, suppose aussi de parler sécurité des biens et des produits aussi bien sur le continent que sur ses côtes.
Ainsi, en marge et à la veille du sommet UE-Afrique les 02 et 03 Avril 2014, toujours à Bruxelles, le ministre des affaires étrangères du Togo, M. Robert Dussey a entretenu les participants à une rencontre sur la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée sur les efforts du Togo en la matière et la sur la nécessite d’assurer la sécurité sur nos côtes.
L’Union Européenne ayant adopté une stratégie le 17 mai dernier sur le Golfe de Guinée, confirmant sa volonté d’accompagner les pays membres du golfe de guinée selon l’esprit des conclusions de la conférence de Yaoundé les 24 et 25 juin 2013 et conformément aux résolutions 2018 et 2039 du Conseil de Sécurité, le ministre Robert Dussey a réaffirmé l’adhésion du Togo a cette stratégie. Parce que déclarait mardi le ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo devant l’assistance « le Togo pense que la lutte contre la piraterie passe par le partage d’un consensus sous régional sur la menace et la volonté commune de a combattre ; la mise en place d’administrations maritimes fortes, dotées de capacité d’intervention ; la construction d’une économie forte et prospère afin de donner une capacité de résilience aux états et aux communautés les plus fragiles et le renforcement de la coopération régionale sous régionale en prenant des mesures qui s’imposent à ce égard.
La piraterie maritime en pleine expansion dans le Golfe de Guinée reste un fléau à prendre au sérieux au risque de mettre en péril la sécurité, la stabilité et l’équilibre économique des pays membres du golfe de guinée et donc impacter négativement sur leur développement. Le ministre des affaires étrangères togolais a plaidé pour une lutte efficace contre ces gangs armés qui attaquent, pillent les navires et tuent parfois les membres des équipages. Selon l’IBM, plus de 40 attaques ont eu lieu en Afrique de l’Ouest lors des neuf premiers mois de 2013 et 7 bateaux y ont été pris en otage sur un total de 10 dans le monde. En Afrique de l’Ouest, les attaques sont beaucoup plus agressives. Les navires sont détournés. Les bandes criminelles s’attaquent surtout aux cargaisons contenant du pétrole et autres produits dérivés de l’or noir. Selon un rapport de l’ONU, le pétrole ainsi dérobé pourrait rapporter jusqu’à 30 millions de dollars aux pirates chaque année sur le marché noir.
Pour Robert Dussey, la lutte efficace passe avant tout par la mise à disposition des moyens et des ressources dont ne disposent pas nos Etats.
Les moyens, le Togo en a vraiment besoin pour continuer à mener cette lutte. La rade de Lomé abrite en moyenne plus de 70 navires par jour. Ces navires choisissent les espaces maritimes du Togo pour leur sécurité et les opérations de transbordement de carburant à la mer. Les nombreux bateaux qui atteignent parfois près de 100 bateaux attirent les pirates et les brigands de mer.
Robert Dussey a émis le vœu que l’Union Européenne et les pays du Golfe de Guinée s’activent à présent de manière concertée à la mise en œuvre de la stratégie qui est proposée et que la rencontre de Bruxelles soit le point de départ de cette nouvelle dynamique.