A la suite de la saisine de la HAAC par l’ANC par une lettre en date du 25 mars, l’UFC tient à «recadrer » ses anciens cadres dissidents en leur donnant les leçons suivantes de droit, de démocratie et de psychanalyse :
Avec l’opération médiatique de dénigrement et de diabolisation de l’UFC et de son Président National depuis quatre ans dans la presse écrite et audio-visuelle togolaise et internationale, avec des insinuations, des accusations sans la moindre preuve, et des manipulations dignes de la « radio des milles colles » ayant attisé les braises du génocide rwandais, les dirigeants de l’ANC ne sont pas les personnes les mieux placées pour se plaindre aujourd’hui auprès d’une institution qu’ils ont toujours vilipendée et diabolisée des critiques dont ils sont l’objet de la part de journalismes dans l’exercice de leur métier et de leur fonction de représentants du « quatrième pouvoir » et d’éclaireurs des consciences, surtout celles qui sont victimes de tromperies et de trahison de la lutte héroïque du peuple togolais pour l’alternance politique pacifique au « Pays de nos Aïeux ». Qu’il nous soit permis d’inviter les dirigeants de l’ANC à méditer sur la loi implacable de la vie ainsi rappelée par l’évangile : « qui tue par l’épée périra par l’épée ».
Ayant toujours prétendu défendre la liberté de la presse et des journalistes au Togo face aux abus de pouvoir du pouvoir togolais et de la HAAC, il est curieux que les dirigeants de l’ANC s’érigent aujourd’hui en « grands inquisiteurs » de la presse togolaise et des journalistes togolais et veulent transformer la HAAC en un « tribunal de l’inquisition » qu’ils saisissent pour réclamer des « sanctions exemplaires » contre une radio togolaise, tout en continuant à exiger la levée des « sanctions exemplaires » contre deux autres radions togolaises. Qu’il nous soit permis de leur conseiller, au lieu de lancer des menaces de mort contre des journalistes, d’utiliser plutôt et simplement leur droit de réponse sur la radio qu’ils incriminent pour répondre enfin de manière convaincante, démocratique et pacifique aux critiques qui leur sont adressées et qui sont en plus moins virulentes et diffamatoires que celles qu’ils ont eux-mêmes portées contre le Président National de l’UFC sur tous les médias togolais et sur de grands médias internationaux.
Après avoir envoyé des miliciens agresser un leader politique togolais bien connu pour sa liberté de ton vis à vis de tous les autres leaders politiques togolais dans les locaux mêmes de la radio qu’ils incriminent, avec des armes qui ne laissent aucun doute sur leur intention criminelle, les dirigeants de l’ANC ont poussé le cynisme et le machiavélisme dignes des méthodes staliniennes jusqu’à accuser la radio qu’ils incriminent de « trouble à l’ordre public » pour mieux exiger de la HAAC contre cette radio des « sanctions exemplaires » qui donnent aux électeurs togolais une idée des méthodes liberticides et dictatoriales pires que celles qu’ils dénoncent de la part du pouvoir semi-séculaire togolais et que le dirigeants de l’ANC n’hésiteront pas à mettre en œuvre s’ils devaient diriger un jour, non plus seulement un parti, mais tout le Togo.
Ce comportement des dirigeants de l’ANC vis-à-vis de la presse togolais et des journalistes togolais est d’autant plus préoccupante et inquiétante qu’il trahit un atavisme de la culture de la confrontation, non pas d’idées, mais dans la violence, qui s’est déjà manifestée par l’attentat contre le Président National de l’UFC le 17 avril 2010, alors que ce dernier était venu apporter son soutien à son Secrétaire Général au terme d’une marche de protestation contre la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de mars 2010, pour l’inciter à mettre en application le conseil politique qu’il n’a cessé de lui prodiguer et qu’il a fini par reprendre à son compte quatre ans plus tard dans son interview sur RFI le vendredi 7 février 2014 : «marcher, c’est bien, marcher et négocier, c’est mieux ! »
C’est cet atavisme de la culture de la confrontation dans la violence que trahit également le saccage du siège de l’UFC en marge de la manifestation du SCT du 13 juin 2012 et le saccage d’un bus de militants de l’UFC le 27 avril 2013 par un groupe de militants de l’ANC, alors que quelques mois plus tôt, les militants de l’ANC avaient eux-mêmes été victimes des « sauvageries d’Adewi » que des militants de l’UFC ont vigoureusement dénoncées dans un article des Ablode Viwo consacré à ce triste épisode de la vie politique mouvementée togolaise.
En fin de compte, cet atavisme de confrontation violente, ce passage à l’acte dans la volonté du « meurtre du père », non seulement par l’attentat du 17 avril 2010, mais aussi par la tentative avortée d’exclusion de l’UFC de son Président-Fondateur le 30 mai 2010, au mépris de la légalité et de la moralité, cette obstination à nier des révélations qui sont des « secrets de polichinelle » dans le cercle du pouvoir togolais, cette prétention à se draper dans le silence de la dignité au lieu de donner des explications convaincantes dans un débat démocratique pacifique, cette fuite en avant dans l’intimidation, la menace et la violence de la part des dirigeants de l’ANC ne s’expliquent que comme des symptômes révélateurs de troubles psychiatriques dont la source principale est ce que le père de la psychanalyse a appelé « le complexe d’Oedipe » des dirigeants de l’UFC vis-à-vis de leur père et mentor politique, qui est aussi leur bienfaiteur politique et humain à qui ils doivent tant, sinon tout.
Les dirigeants de l’UFC ressentent le devoir moral d’attirer l’attention de la majorité écrasante du Peuple togolais aspirant à l’alternance politique pacifique au Togo comme en Afrique du Sud sur cette dimension psychanalytique et morale de sa lutte héroïque pour cette alternance en vue de « bâtir la cité togolaise » et faire du « Togo chéri l’or de l’humanité », pour que cette majorité se garde des « faux prophètes de l’alternance politique au Togo », des « marchands d’illusions », des personnes « sans foi ni loi », promptes à renier leurs engagements moraux sur prestation publique de serment comme celle du 30 août 2007 relative aux élections législatives d’octobre 2007, et à monnayer en valises de billets bien garnies ou en gros chèques l’alternance politique pacifique au Togo, en n’hésitant pas à profaner la mémoire des centaines voire des milliers de « martyrs de la démocratie togolaise » de mars-avril 2005, sacrifiés sur leur incitation sur l’autel du pouvoir politique, en soutenant jusqu’à ce jour « le pire bourreau de la démocratie togolaise », principal instigateur, principal parrain, et principal co-auteur des massacres de 2005.
(*) ABLODE VIWO est à l’origine le nom d’un groupe de réflexion et d’action, constitué «d’intellectuels engagés » togolais et de « gardiens du temple de l’UFC ». Ces derniers ont décidé de s’impliquer dans le débat politique togolais et de faire œuvre de pédagogie et de clarification, sur les stratégies politiques pour une alternance politique pacifique et une démocratisation véritable sans exclusion. Depuis le tournant de l’année 2012 décisive pour la démocratie togolaise, les ABLODE VIWO aspirent à devenir un « mouvement de masse » pour sensibiliser et mobiliser efficacement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Togo, donc au-delà des limites de l’UFC, pour apporter ainsi leurs contributions citoyennes à l’avènement de l’alternance politique pacifique à la faveur de l’élection présidentielle de 2015, conformément au message des ABLODE VIWO au peuple togolais pour le Nouvel An et le 13 janvier 2011.