Dakar (Sénégal) - Les États africains doivent donner aux producteurs les possibilités d'accroître leur production agricole en minimisant l'utilisation des pesticides et des produits chimiques, a plaidé lundi à Dakar, Vincent Martin, représentant de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) au Sénégal.
"Il faut offrir aux producteurs des possibilités d'atteindre les objectifs de production notable tout en minimisant les risques phytosanitaires, sanitaires et environnementaux des pesticides pour une agriculture saine, durable et résiliente. Cela contribuera grandement à assurer la sauvegarde et la préservation de la santé humaine, de la santé animale et de l'environnement", a notamment dit M. Martin.
Il s'exprimait à l'ouverture d'une réunion sous régionale pour le renforcement de la coopération entre le Comité sahélien des pesticides (CSP) et les Autorités nationales désignées (AND) dans la mise en œuvre de la Convention de Rotterdam dans les pays du Comité permanent inter Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS).
Le fonctionnaire de la FAO a estimé que les agriculteurs sont bien en mesure de comprendre qu'une bonne maîtrise du processus d'intensification durable de l'agriculture peut entraîner des avantages nets liés à la productivité.
"La diversification dans l'exploitation agricole et l'application de bonnes pratiques agricoles offrent aux agriculteurs des possibilités de reconstruction des capacités productives des sols et une amélioration des rendements des cultures", a poursuivi Vincent Martin.
Selon Aida Seck, représentante du ministre de l'Environnement et du Développement durable du Sénégal, les Etats doivent adopter des réglementations fortes contre les pesticides et produits chimiques, dans ce monde "où les échanges entre pays croissent à une vitesse sans commune mesure".
"La nature de ces échanges, a-t-elle ajouté, particulièrement dans le domaine des produits chimiques où il est noté la circulation de plus de 100 mille substances à travers le monde, ne pourrait être influencée que par les réglementations internes aux États et par des comportements des acteurs économiques".
D'une durée de quatre jours, la réunion sous régionale sur la convention de Rotterdam regroupe 30 participants provenant des 13 pays membres du CILSS : Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
Les participants auront l'opportunité de confronter leur processus national avec ceux des pays voisins.
La rencontre vise, entre autres objectifs, le renforcement de la collaboration et l'échange d'information entre les Autorités nationales désignées (AND) et le Comité sahélien des pesticides (CSP), comme autorité d'homologation qui prend des décisions relatives à l'utilisation des pesticides dans l'espace du CILSS.