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TOGO: Un gendarme tente d’étrangler une dame soupçonnée de vendre du carburant de contrebande
Publié le mardi 8 avril 2014  |  Liberté hebdo




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Une femme a échappé, le dimanche
30 mars 2014, à une tentative d’étranglement de la part d’un gendarme.
Elle est soupçonnée de vendre du carburant de contrebande parce que
devant sa maison, se trouvaient des bidons dont elle se sert pour vendre
du « tchouk ».
La traque de la vente illicite de
carburant se poursuit avec son lot de zèle, de violences, d’abus
d’autorité et tout autre crime imputable aux corps habillés. Ces
derniers mois, il ne fait plus bon de circuler avec des bidons de
couleur jaune car le risque de se faire matraquer comme un vulgaire
voleur ou brigand n’est plus à démontrer.
L’« Opération Entonnoir », comme le nommait si fièrement l’ex-chef
d’Etat-major, le Général Atcha Titikpina, n’a pas eu le succès voulu par
ses initiateurs. Et pour cause, elle enregistre de nombreuses victimes.
Le cas de l’une des victimes a attiré notre attention. Sa faute, c’est
d’avoir en sa possession des bidons jaunes de 25 litres, comme ceux
utilisés par les convoyeurs d’essence.
Nous sommes à Vakpossito Logomé, un
quartier de la banlieue nord de Lomé, et ce dimanche 30 mars de l’an
2014, cinq gendarmes dont trois en tenue militaire débarquent chez Mme
Abna Likiloun, vendeuse de « tchouk ». Elle était avec son fils dans la cour de la maison. Les cinq gendarmes leur demandent où ils pouvaient trouver « la revendeuse de carburant ».
Naturellement, Mme Abna Likiloun et son fils répondent qu’ils ne
connaissent aucune revendeuse de carburant. Les gendarmes sortent de la
maison et y reviennent quelques minutes plus tard par une deuxième
porte. Alors qu’elle revenait s’asseoir – car elle s’était levée pour
fermer la première porte laissée ouverte par les gendarmes – elle se
retrouve nez-à-nez avec les fouineurs. Malgré ses efforts pour leur
expliquer que ni elle ni ses enfants ne se livrent à la vente illicite
de carburant, l’un des gendarmes, poussé par on ne sait quoi, lui bondit
dessus, se saisit de son cou et tente de l’étrangler. Son fils
intervient et arrive tant bien que mal à la tirer des griffes – au sens
premier du terme – du « furieux gendarme ».
Comme s’ils n’en avaient pas assez fait
de débarquer dans une maison et de violenter les occupants, l’un des
gendarmes, assis dans le véhicule demande qu’on embarque la pauvre
victime. Mais c’est sans compter avec la résistance de cette dernière.
Elle s’en sort avec deux profondes
griffures sur le côté droit de son cou et des douleurs musculaires dont
elle a souffert plus de 72 heures après l’altercation avec les
militaires. Pour soigner ces griffures, elle s’est rendue à l’hôpital et
a reçu des piqûres antitétaniques. Au total, elle a déboursé près de
20 000 FCFA.
Pour ne pas laisser cet abus impuni,
elle se rend le jour même au camp pour exposer l’affaire aux supérieurs
hiérarchiques des gendarmes, auteurs de cette bavure digne d’un autre
siècle. Le lendemain lundi, elle rencontre le commandant et dans la
confrontation avec les militaires, ces derniers « déversaient un torrent de mensonges ». « Nous
avons vu des traces de carburant et des bidons. Son fils nous a même
confié qu’ils venaient de finir la vente. Nous avons le droit de
fouiller dans leur maison », a déclaré l’un des gendarmes impliqués dans cette énième violence au nom de la lutte contre le trafic illicite de carburant.
Si la plupart des victimes de violence
policière se résignent par peur de représailles, Mme Abna Likiloun ne
semble nullement intimidée et ne compte pas en rester là. « Le
gendarme qui a tenté de me tuer doit être puni. Si j’étais morte, on
n’aurait rien dit et ce serait fini pour moi. Tout le monde se
débrouille pour manger parce que personne ne veut mendier », a-t-elle confié. « Et
même si je vends du carburant, ils n’ont pas à se comporter comme ils
l’ont fait. Ils doivent être punis afin que ces actes ne se répètent
plus », a réitéré Mme Abna Likiloun avant d’ajouter qu’« ils n’ont cessé de me répéter que je peux aller voir Faure Gnassingbé, rien ne leur sera fait ».
G.A.

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