Petit-à-petit, l’on s’approche de l’échéance de juin 2014 donnée en début d’année par l’opposition togolaise pour voir les élections locales se tenir. Et
chose bizarre aucun signe à l’horizon et difficilement dans les discussions politiques, l’on évoque désormais cette question des élections locales avant la présidentielle de 2015.
De retour d’une tournée européenne, le président du CAR, parti membre
de la Coalition Arc-En-Ciel, Me Dodji Apévon dit avoir rencontré des
partenaires du Togo qui ont manifesté leur volonté de voir se tenir ce
scrutin aussi rapidement. « Ils tiennent beaucoup à l’organisation
des élections locales chez nous. Ils ont martelé la chose. Parce que ce
n’est pas normal qu’après tant d’année où on a parlé d’élections
locales, on ne puisse pas renvoyer le problème de développement à la
base pour élire des élus locaux dans notre pays pour que nos localités
se prennent en charge. Ils disent ne pas comprendre cela », a rapporté Me Apévon. Toujours d’après lui, ces partenaires « ont
promis qu’ils feront tout pour que l’on tende vers l’organisation de
ces élections locales, mettre tout en œuvre pour obtenir le minimum de
réformes qu’on doit faire pour que le consensus se dégage pour qu’on
aille à la présidentielle de l’année prochaine dans un climat apaisé ».
Il situe ce retour devant la cellule en charge des questions africaines
au Quai d’Orsay, dans la démarche d’un rappel d’un certains nombres de
choses arrêtées l’année dernière et qui n’ont pas connu leur effectivité
jusqu’à aujourd’hui. « Nous sommes retournés au Quai d’Orsay pour
leur dire que l’année dernière, nous avons parlé des réformes, ces
réformes n’ont pas été faites. Nous avons parlé des élections locales,
jusqu’à aujourd’hui, personne ne parle plus de ces élections locales.
Nous leur avons rappelé quel est le rôle qu’ils doivent jouer. Nous ne
voulons pas une démocratie au rabais », a-t-il martelé. Faut-il
prendre ces promesses faites à Me Apévon et sa suite comme parole
d’évangile ? A chacun de se faire sa petite idée en se référant à
l’histoire du Togo et les multiples promesses faites par le passé à
l’opposition togolaise par les partenaires pour accompagner le pays dans
les processus de démocratisation.
Chrono !
Si l’opposition est envoyée sur le terrain des réformes
constitutionnelles et institutionnelles, à discuter au cours d’un
dialogue qui peine à s’ouvrir, tout porte à croire que du côté du
pouvoir UNIR (Union pour la République), l’on joue au chrono et se sente
arranger par la tournure des choses.
Ainsi, le parti de Faure Gnassingbé peut profiter de l’occasion pour
continuer sa consolidation aussi bien politique que structurelle. Ce qui
peut se faire à travers le congrès constitutif à la mi-avril, et
quelques retouches qui pourront être apportées au mode de scrutin dans
le cadre de ce dialogue engagé avec l’opposition.
Et tout porte à croire que les élections locales prévues pour cette
année ne seront pas d’actualité avant l’après-présidentielle. Ceci, ce
ne serait pas pour raisons politiques mais bien budgétaires. Rien ne
laisse dire que le budget de cette année 2014 porte une ligne d’ailleurs
consacrée à ce scrutin. Et si c’est bien le cas, il faudra se rapporter
sur l’année 2015 pour s’attendre à voir les communes du Togo se doter
de directions élues par les administrés.