Depuis le mois de novembre dernier, le peuple ukrainien fait son possible pour définir son avenir. Ce faisant, il est devenu un symbole de courage et de changement pacifique pour le monde entier. La communauté internationale demeure unie pour l’Ukraine, dans le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, et en donnant aux citoyens l’espace et le soutien voulus pour les aider à déterminer eux-mêmes la manière dont leur pays sera dirigé et les choix qu’ils feront.
En novembre dernier à Kyiv, un petit groupe de gens se sont rassemblés pour dire à leur président qu’ils voulaient être entendus.
Ce dernier avait pris une décision politique, celle de ne pas signer un accord d’association avec l’Union européenne. Ils n’étaient pas du même avis, et ils le lui ont dit publiquement. Cette protestation publique a pris de l’ampleur et rallié des dizaines de milliers de personnes. Leurs voix se sont élevées pour protester contre quelque chose qui dépasse le cadre d’une simple décision politique.
Tout au long d’un hiver froid, les citoyens de tout le pays se sont massés sur Maïdan pour demander instamment la fin de la corruption dans leur pays, une plus grande participation économique, à la place des louches tractations secrètes des milieux d’affaires, pour les citoyens qui travaillent dur, et de véritables protections constitutionnelles.
Il ne s’agit pas simplement de l’Ukraine. Il s’agit des principes de base qui gouvernent les relations entre les nations au XXIe siècle. Comme l’a dit le président Obama en Belgique le 26 mars, c’est une « période éprouvante pour l’Europe et les États-Unis, et pour l’ordre international que nous nous employons à construire depuis des générations ».
Cet ordre repose sur un ensemble de principes fondamentaux qui incluent le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. Ce n’est pas parce que la Russie est unie de longue date à l’Ukraine par les liens de l’histoire qu’elle devrait pouvoir dicter l’avenir de l’Ukraine.
Le 27 mars, cent pays ont serré les rangs à l’Assemblée générale de l’ONU à l’appui des principes fondamentaux de la charte des Nations unies, à l’appui de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et contre les actions illégales de la Russie.
Autre point important : le militantisme politique en Ukraine aujourd’hui, comme sur Maïdan tout l’hiver, fédère toutes les nationalités et toutes les religions qui sont représentées dans une Ukraine multi-ethnique. Les habitants de l’Ukraine – qu’ils soient de langue ukrainienne, russe ou tartare – ont le droit de déterminer leur avenir en tant que nation souveraine et démocratique.
Les médias sociaux nous donnent un accès qui nous permet de comprendre ces opinions sans intermédiaire. Il suffit de regarder leurs vidéos, de voir leurs photos, de lire leurs blogs qui circulent à travers le monde par le canal de médias sociaux dynamiques et ouverts.
Un Internet libre et sans entraves a donné une portée mondiale aux voix des Ukrainiens, si bien que même ici, au Togo on peut voir, entendre et lire par nous-mêmes ce que les citoyens de l’Ukraine s’efforcent de réaliser.
Le président, contre qui la première manifestation de petite envergure avait été organisée, a disparu pendant sept jours et a ultérieurement quitté le pays.
Les représentants démocratiquement élus du peuple de l’Ukraine ont pris des mesures pour combler le vide créé par la couardise de Ianoukovitch, mettant en place un gouvernement technocratique temporaire, par intérim, et la préparation d’élections, dans un avenir proche, organisées de manière responsable.
En avril, ce gouvernement par intérim proposera des réformes économiques et politiques qui garantiront une voix à tout citoyen de l’Ukraine. En mai, la population élira un nouveau président qui aura pour mandat de construire l’avenir de l’Ukraine que son peuple tout entier appelle de ses voeux.
En attendant, en Crimée, la Russie a détruit et rejeté l’ordre légal international et a mis au rancart le concept même de l’État de droit. Un prétendu référendum, forcé, précipité et illégal, avec une intervention militaire étrangère en toile de fond, a servi à justifier une saisie de territoire flagrante par un pays voisin. On ne peut pas laisser passer ce précédent. La Crimée est l’Ukraine. La frontière reconnue dans la constitution ukrainienne est la frontière de l’Ukraine souveraine.
Le monde n’est pas dupe : il ne croit pas qu’un référendum manigancé par la Russie justifie d’une manière ou d’une autre ce qui est tout simplement une prise de territoire par la force. Nous agissons ainsi non pas pour rabaisser la Russie, mais parce que les principes qui ont eu une telle importance pour l’Europe et le monde doivent être rehaussés. Il est dans l’intérêt des États-Unis, du Togo, et du monde que la Russie soit forte et responsable, et non faible.
Dans les semaines et les mois à venir, de Kyiv à Washington et à Lomé, le monde doit continuer à défendre les droits des personnes de courage, où qu’elles se trouvent, qui tiennent tête à un dirigeant corrompu et autoritaire. Les citoyens de l’Ukraine ont demandé notre soutien tandis qu’ils s’unissent pour définir leurs réformes et organiser leurs élections.
Par égard pour une Europe entière, libre et en paix, nous devons tous nous mobiliser, unis pour l’Ukraine.