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Résurrection ou diversion au tour de l’APG : Et si l’Accord Secret était mis en branle…
Publié le vendredi 11 avril 2014  |  Le Républicain


© aLome.com par Parfait
Jean Pierre FABRE, Président de l’ANC


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Togo -
Après des années, des controverses, après tant d’atermoiements, le chef de file de l’opposition et président national de l’ANC, Jean Pierre Fabre, a rencontré le 05 Mars 2014 le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Véritables enjeux, les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Déjà, d’aucuns parlent d’un accord secret qui serait intervenu plusieurs mois plus tôt entre les deux hommes à l’image de celui de Saint ’Egidio qui a définitivement cloué le bec à l’opposant historique Gilchrist Olympio. A l’époque, on pensait à une suprématie de Gilchrist Olympio sur le jeune président. Les évènements détermineront plus tard que c’était plutôt Faure Gnassingbé qui traçait son avenir politique face à un leader usé par tant d’années de lutte. L’histoire est-elle encore de se répéter avec une retraite politique anticipée de Fabre après la présidentielle de 2015. Il est susurré que le grand voisin du nord aurait pesé de tout son poids pour que l’opposant mette suffisamment de l’eau dans son vin.
Pour le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé, les réformes doivent se faire dans le cadre de l’Assemblée nationale. Il l’a d’ailleurs notifié au leader de l’opposition. L’Assemblée nationale est « le cadre de la loi de la majorité. L’accord politique global, qui demande ces réformes, préconise un consensus entre les acteurs politiques », rétorquera le président de l’ANC. Pourquoi la classe politique s’intéresse aujourd’hui à l’Accord Politique Global, APG ? Alors que les discussions tournaient au tour de l’organisation des élections locales, la polémique sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles surgit d’un coup avec à la clé un nouveau dialogue entre les acteurs politiques.

Remontons dans le temps pour rappeler que le dialogue inter togolais qui a conduit à la signature de l’APG avait fait couler tant d’encre et de salive. Le Président du Burkina Faso, nommé médiateur avait relevé le défi et un accord définitif dit Accord Politique Global a été signé le 20 août 2006 à l’Hôtel Corinthia 2 Février à Lomé.

Suite à l’euphorie et à la solennité qui ont accompagné la signature de cet accord tant attendu, il est temps de se replonger dans le document qui nous a été offert par les acteurs politiques du Togo et nous demander jusqu’où peut nous amener cet accord.

Du déclenchement du processus démocratique le 5 Octobre 1990 jusqu’à cet Accord Politique Global auquel a abouti le XIIème Dialogue Inter togolais, le premier de l’ère Faure, les acteurs de la vie politique togolaise n’ont jamais cessé de signer des accords. On dirait même que la vie politique togolaise est faite de crises et d’accords. Les accords ne sont jamais des fins en eux-mêmes. Ils constituent des directives à suivre pour atteindre un but donné. Ainsi la joie et l’enthousiasme qu’ils suscitent paraissent toujours prématurés car les inconnus sont trop nombreux sur la voie de la mise en œuvre de ces accords.

Qui au Togo n’a pas souvenance des nombreux accords signés pour promouvoir une démocratie apaisée dans ce pays ? Que ce soient les multiples accords de Ouagadougou, ceux de Colmar en France ou mieux encore l’Accord Cadre de Lomé, ils visaient tous à donner aux Togolais l’occasion de renforcer la démocratie naissante et promouvoir l’Etat de droit. Chacun de ces accords était qualifié « d’accord de la dernière chance » et jamais aucun ne l’a réellement été. Et pourtant, à chaque rencontre des concessions avaient été faites et de beaux discours avaient été prononcés.
Par exemple, au cours du mois de Juillet 1999 tous les Togolais avaient cru qu’une nouvelle page de l’histoire de leur pays allait être tournée. Les grands acteurs politiques les y avaient vraiment encouragés.

A l’ouverture du dialogue inter togolais de cette époque, le Premier Ministre d’alors, Eugène Koffi Adoboli disait : «... Notre ambition, Mesdames et Messieurs, au cours de cette rencontre, est de refaire de notre pays la nouvelle Suisse, un pays de paix, de sécurité et de stabilité, étant convaincus que ces préalables créeront les conditions d’un développement harmonieux et durable pour le bonheur de notre peuple… Nous n’avons pas le droit d’échouer. Notre devoir est de libérer notre peuple de cette souffrance et de cette misère qu’il ne mérite pas. »

Malheureusement nous avons lamentablement échoué et la crise s’est encore aggravée et a accentué la misère et la souffrance du peuple. Cependant à la clôture de cette même rencontre le feu Président Eyadema avait donné une belle leçon de morale dans son discours : « … Le Togo est un pays dont l’histoire passée et récente invite à la modération, au pardon, à la tolérance, à l’acceptation des uns et des autres et à la réconciliation générale... Liés par le même destin, c’est ensemble que nous pourrons bâtir le Togo que l’incompréhension et l’intolérance ont retardé dans ses efforts pour la construction de l’unité nationale… L’acte que nous posons ce jour, est un pacte, un contrat social et politique et le début d’une nouvelle page de l’histoire de notre pays. »

Les comportements divers affichés au cours de la signature de ces multiples accords et ceux qui avaient présidé à leur mise en œuvre exigent de nous une analyse beaucoup plus approfondie de la situation et du climat qui prévalent dans le pays aujourd’hui. Qu’est ce qui a manqué aux accords signés jusqu’à ce jour au Togo ?

Nous pouvons dire sans risque de nous tromper que le succès de l’Accord Politique Global aurait pu dépendre du patriotisme des acteurs politiques togolais. Mais dommage !
En effet, comme Eusope le disait, « la langue est la meilleure et la pire des choses », de même cet accord aurait pu se révéler le meilleur et le pire des accords que les Togolais n’aient jamais signés au cours de leur quête de la démocratie. Document indicatif et guide, un accord n’est efficace et effectif que si les signataires en font une bonne mise en œuvre.

Agbeyome Kodjo, un combattant infatigable du RPT et aujourd’hui président de OBUTS, fabriqué de toutes pièces par Eyadema, en avait fait la triste expérience.
« Bien étant Ordonnateur du budget, il m’a été impossible de donner des instructions pour le paiement des salaires sans le contreseing du Président de la République. Les ressources de l’Etat sont gérées de façon opaque, ce qui au passage un système dans lequel le Premier Ministre et le ministre de l’économie des Finances et des Privatisations sont dépourvus de tout pouvoir d’initiative, le premier privé de la maîtrise du processus de décision… »

Ce qui peut sauver le Togo c’est le patriotisme et non un simple document. Bien que pessimiste comme approche, cette attitude est guidée par les résultats passés car le « le chat échaudé craint l’eau froide ».
En somme, le Chef de l’Etat sous la houlette de son parti UNIR saura-t-il s’engager jusqu’au bout pour permettre à toutes les réformes institutionnelles et constitutionnelles de se réaliser même si son parti se trouve acculé ? C’est souvent au stade de la mise en œuvre des accords que naissent les difficultés qui en sonnent souvent le glas. Les exemples font légion dans l’histoire politique du Togo.
L’opposition qui a démobilisé ses partisans par ses comportements saura-t-elle s’inoculer une dose de patriotisme ? Il lui est reproché d’avoir trop souvent agi pour sauver ses intérêts partisans au détriment des intérêts des populations.

Les acteurs de la vie politique togolaise ont l’impérieux devoir de se remettre en question pour mieux servir leur pays en vrais patriotes. Ce faisant ils vont réussir à conduire le peuple Togolais à refaire du Togo, notre pays, l’Or de l’Humanité.

Ben KITEGI (Le Républicain)

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