Les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale ont débuté en début de semaine à Washington. La délégation togolaise dirigée par le ministre de l’Economie et des Finances, Adji Otéth Ayassor.
Ce rendez-vous bi-annuel se déroule dans un contexte international marqué par un renforcement de l’activité économique dans les pays avancés et un ralentissement dans les économies émergentes tandis que l’activité demeure robuste dans les pays à faible revenu. Globalement, les perspectives de la croissance mondiale pour 2014 et 2015 se sont améliorées.
C’est ce qu’indique le Togolais Kossi Assimaidou dans la tribune qui suit. Il est l’administrateur du Fonds monétaire international pour 23 pays africains, dont la RDC, le Sénégal, Djibouti, le Gabon, le Congo, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Togo.
‘Il est crucial pour nos pays de mettre en œuvre des politiques et des réformes économiques qui visent à favoriser la diversification et la transformation structurelle de leur base de production et d’exportation. Il s’agit notamment d’améliorer les infrastructures et les réseaux commerciaux ; investir dans le capital humain ; encourager l’approfondissement financier ; et réduire les barrières à l’entrée des nouveaux produits’, souligne-t-il.
Voici la tribune de Kossi Assimaidou, Administrateur du FMI
Les réunions de printemps 2014 des institutions de Bretton Woods se tiennent à Washington DC du 11 au 13 avril dans un contexte international marqué par un renforcement de l’activité économique dans les pays avancés et un ralentissement dans les économies émergentes tandis que l’activité demeure robuste dans les pays à faible revenu. Globalement, les perspectives de la croissance mondiale pour 2014 et 2015 se sont améliorées.
Les politiques monétaires accommodantes dans les pays avancés ont permis à la croissance économique mondiale de se redresser pendant le second semestre de 2013 pour se situer à un taux de 3% pour toute l’année contre une prévision de 2,9 %. Elle pourrait s’améliorer davantage en 2014 en réalisant un taux de 3,6 % provenant essentiellement de la reprise dans les économies avancées. Cependant, malgré ces bonnes perspectives, la croissance mondiale reste encore fragile et pourrait être confrontée à un nombre important de risques de détérioration. Dans les pays avancés, ces risques pourraient provenir du faible niveau de l’inflation et de la possibilité d’une récession prolongée notamment dans la zone euro et au Japon.
La croissance des économies émergentes sera modeste. Ces économies devront s’ajuster à un environnement extérieur plus difficile avec les perspectives d’une normalisation de la politique monétaire dans les économies avancées. Déjà leurs monnaies sont soumises à de rudes épreuves et certains de ces pays affichent des déficits internes et externes importants.
Quant aux pays d’Afrique au Sud du Sahara, la croissance pour la période 2014-15 est projetée à 5,8% contre 5% en 2013 et serait supportée par la reprise de la demande extérieure provenant des pays développés, l’exécution des projets d’exploitation de matières premières et l’expansion de la demande privée intérieure. Cependant, les économies de nos pays demeurent vulnérables aux chocs, y compris la baisse des prix des produits de base et le ralentissement économique des pays émergents.
Plus de flexibilité dans les limites d'endettement
Compte tenu de l’importance que nos gouverneurs accordent à cette question, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a engagé au cours de la période sous- revue des discussions sur la diversification et la transformation structurelle des pays à faible revenu. Le Conseil a aussi poursuivi la revue sur les limites d’endettement applicables aux pays à faible revenu dans le cadre des programmes soutenus par les ressources du FMI.
Concernant la diversification et la transformation structurelle, les administrateurs ont été d’avis qu’elles ont des implications macroéconomiques importantes et jouent aussi un rôle considérable dans les performances des pays à faible revenu notamment la diversification vers de nouveaux produits et de nouveaux partenaires commerciaux, ainsi que l’amélioration de la qualité des produits existants. La diversification est également associée à une plus faible volatilité de la production et une meilleure stabilité macroéconomique.
Le FMI a entamé depuis mars 2013 l’examen de sa politique des limites d’endettement applicables aux pays qui sont en programme avec l’institution. L’objectif recherché est d’introduire plus de flexibilité dans ces limites d’endettement sans pour autant aggraver les risques de surendettement.
Les propositions qui ont fait l’objet de délibérations au Conseil d’administration en mars 2013 incluent, d’une part, l’élimination du plafond sur les emprunts non concessionnels pour introduire un plafond unique relatif à l’ensemble des emprunts (concessionnels et non concessionnels) et, d’autre part, l’assouplissement du cadre actuel en tenant compte principalement du risque de surendettement auquel font face les pays concernés.
Après deux réunions du Conseil et de multiples concertations, les administrateurs n’ont pas encore trouvé de consensus.
Au titre des relations de nos pays avec le FMI, Christine Lagarde, Directrice générale du FMI a effectué du 8 au 10 janvier 2014 sa première visite au Mali et a eu des entretiens avec les autorités, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement.
Par ailleurs, il convient de souligner la reprise le 12 mars 2014 de la coopération entre Madagascar et le FMI suite au retour à l’ordre constitutionnel marqué par l’organisation d’une élection présidentielle démocratique. Le 18 mars 2014, le nouveau Président S.E.M. Hery RAJAONARIMAMPIANINA a rendu visite au FMI et a eu de fructueux entretiens avec la Direction générale.
S’agissant des rendez-vous à venir, le FMI organise en fin mai 2014 à Maputo, au Mozambique, une Conférence Afrique-FMI de haut niveau sur le thème « l’Essor de l’Afrique : Bâtir pour le Futur ». Cette conférence permettra de faire le point sur les bonnes performances économiques de l’Afrique, sa résilience aux chocs et les principaux défis liés aux politiques économiques. La Conférence réunira des dirigeants d’Afrique et d’ailleurs, des représentants du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire, des fondations privées ainsi que, la direction générale du FMI.