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Quand la certification des forêts améliore la vie des Africains
Publié le dimanche 13 avril 2014  |  RFI


© aLome.com par Parfait
Le jardin botanique de l`université de Lomé
Ecole supérieure d`agronomie


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La certification forestière, née au début des années 1990, permet d'assurer aux consommateurs que les produits à base de bois (meubles, parquets, papier...) qu'ils achètent proviennent d'une forêt aménagée et exploitée de façon durable et responsable. Pour la première fois, les impacts sociaux de la certification FSC (Forest Stewardship Council) ont été évalués dans le bassin du Congo*.


Pour une gestion responsable des forêts


Le label FSC - Forest Stewardship Council (Conseil de bonne gestion de la forêt en français) a été créé en 1993, suite au Sommet de la terre à Rio, par des entreprises de la filière bois, des organisations écologistes comme le WWF - Fonds mondial pour la nature - et des mouvements sociaux (communautés locales, syndicats... ). Le but : protéger les forêts face à une importante déforestation. FSC a donc pour objectif d'encourager les initiatives socialement, économiquement et environnementalement responsables dans la gestion forestière. Pour obtenir ce label, une entreprise doit présenter, sur une surface forestière spécifique, un dossier répondant à 10 critères sociaux et environnementaux identiques au niveau mondial.


Certification et critères sociaux


Parmi les critères sociaux sont mentionnés les droits des peuples autochtones, les relations communautaires et les droits des travailleurs. La certification FSC devrait donc avoir un impact social. Mais jusqu'ici, peu d'études ont été menées sur ce thème, en particulier dans le bassin du Congo, dont l'histoire de la certification est encore jeune puisque le premier certificat a été accordé en 2005. Bien que le bassin du Congo accueille aujourd'hui la plus grande surface certifiée au monde - 5,3 millions d'hectares en 2013 -, elle représente seulement de 7 à 13% de l'ensemble des forêts de la sous-région.


Cadre et objets de l'étude


Cette étude a eu pour objet d'évaluer, dans neuf entreprises certifiées et neuf non certifiées, au Cameroun, au Gabon et en République démocratique du Congo, si la mise en œuvre de la certification a des effets positifs sur les conditions de travail et de vie des salariés et de leur famille. Ont été également étudiés l'impact de la certification sur l'efficacité et la légitimité des institutions qui régulent les relations entre les sociétés forestières et les communautés avoisinantes, ainsi que sur les droits et usages coutumiers des populations locales.


En interne, des résultats positifs


Dans la majorité des cas, les résultats de l'étude montrent que la certification constitue une incitation à se conformer à la loi et que dans les entreprises certifiées, les conditions de travail des salariés sont bien meilleures que dans les autres. Dans les premières, 100% des salariés bénéficient d'un économat pratiquant des prix satisfaisants, de systèmes individuels de douches et de toilettes, d'équipements de sécurité, de l'électricité, d'assurances et de centres de santé locaux, ainsi que de structures associatives actives et de procédures pour la collecte et le traitement des déchets.


En externe, des relations complexes

L'étude montre que les mécanismes d'indemnisation des populations rurales fonctionnent avec 100% des entreprises certifiées contre seulement 25% dans les autres. En revanche, les populations villageoises qui côtoient les forêts certifiées se plaignent des contraintes associées à la gestion planifiée des ressources naturelles, qui fait percevoir la certification comme un obstacle à la chasse et aux cultures, pour respectivement 80% et 43% des personnes interrogées. Par contre, les sites sacrés se révèlent beaucoup mieux protégés dans les zones forestières certifiées que dans les zones non certifiées où ils sont simplement ignorés.

Des efforts à faire

Les entreprises opèrent dans des contextes différents, avec des défis logistiques, sociaux, économiques variés. Et bien qu'il y ait une norme et un logo FSC uniques, les résultats sur le terrain ne sont pas homogènes ; des formations régionales des acteurs locaux pourraient permettre d'unifier réflexion et action, par exemple pour la résolution des conflits professionnels ou les relations avec les institutions locales. Les entreprises forestières devraient également mettre en œuvre des stratégies pour engager des femmes et former régulièrement de jeunes directeurs à la norme FSC, tout en ajoutant à la norme des indicateurs sur ces thèmes.

Retombées économiques

Par rapport à un passé où les entreprises forestières étaient toutes-puissantes sur les territoires, il règne aujourd'hui une meilleure équité socio-économique dans les exploitations FSC. Pour autant, l'interaction avec les lois forestières nationales est variable en fonction des situations et les populations locales se tournent encore souvent vers les entreprises, plutôt que vers l'Etat, pour récolter une redistribution des taxes forestières.

Une amélioration sociale significative

Les résultats semblent indiquer néanmoins que la certification apporte une amélioration sociale significative. Pour autant, l'étude ne peut pas démontrer que ces entreprises n'auraient pas amélioré leurs pratiques sans certification. Néanmoins, on constate de façon assez remarquable que dès qu'une entreprise décide d'obtenir la reconnaissance FSC, des retombées sociales et sociétales bénéfiques se font très rapidement sentir. Reste à qualifier et quantifier ces améliorations de façon plus formelle, afin de pouvoir les utiliser dans la norme de certification comme de nouveaux outils de référence.

* Cette étude a été financée par le Fonds mondial pour la nature (WWF), le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et le CGIAR Research Program on Forests, Trees and Agroforestry (FTA).

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