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Le pouvoir de Faure Gnassingbé lance la vision Togo 2030 sans s’interroger sur l’essentiel
Publié le jeudi 17 avril 2014  |  Togo Infos


© Autre presse
Kako Kossivi Nubukpo, maître de conférence, agrégé en Sciences économiques, directeur exécutif du Centre autonome d’études et de renforcement des capacités pour le développement au Togo (CADERDT)


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C’est avec beaucoup de tintamarre que le Premier Ministre Arthème Sélégodji Ahoomey-Zunu et son ministre chargé de la prospective Kako Kossivi Nubukpo ont lancé mardi « La vision Togo 2030 » à l’hôtel Sancta Maria à Lomé.


Selon les dires de ces derniers, il s’agit pour l’Etat du Togo de planifier le devenir du Togo sur les 15 ans à venir. Cette initiative aurait eu pour précurseurs, le DSRP et la SCAPE qui ont guidé l’action gouvernementale ces cinq dernières années.

Voilà qui doit en principe réjouir tous les togolais surtout que l’initiative en question est fortement soutenue par des partenaires solides comme la Banque Mondiale, la BAD. Quoi de plus normal et de plus pratique que de se donner une vision claire de l’avenir !

Les scientifiques et spécialistes des questions de développement ainsi que beaucoup de spiritualistes recommandent d’ailleurs et très fortement cette méthodologie dans la conception des plans de développement.

L’on ne peut donc que saluer une telle initiative qui, par le passé et dans bon nombre de pays et en Europe et en Amérique latine a déjà montré la preuve de sa pertinence.

Seulement voilà, nous nous devons d’être justes et réalistes pour apprécier avec objectivité les marges réelles de manouvre dont le Togo dispose aujourd’hui pour réussir une telle démarche.

D’abord revenons sur les propos du PM au lancement dudit projet. Il affirme avec pertinence que « le Togo ne peut réussir dans un tel processus de réalisation de la vision Togo 2030 que s’il sait se montrer sérieux et persuasif pour compter sur l’appui de ses partenaires ».


Et l’on va peut-être dire que c’est pour montrer le caractère sérieux d’une telle initiative que le gouvernement a jugé nécessaire d’associer au processus, 300 acteurs nationaux issus des différentes catégories socioprofessionnelles du Togo. Tout cela est bien mais allons au-delà.

En quoi doit en principe constituer le sérieux du Togo dans la mise en œuvre d’un tel processus ?

A notre avis, ce « sérieux » doit d’abord reposer sur la cohérence, la constante, le réalisme et le pragmatisme de nos dirigeants dans la conduite des différents programmes qui comptent dans un tel processus. Or, ces éléments dont nous venons de faire état ne se décrètent pas, ils se vivent.

A quel moment des 9 années que Faure Gnassingbé passe à la tête du pays, les togolais ont-ils perçu un minimum de cohérence, de rigueur ou de sérieux dans la gestion du pays ?

Pour ne pas paraître sévère, nous nous abstenons de répondre à une telle question laissant bien entendu le soin aux lecteurs d’y répondre.

Mais il nous parait utile de rappeler la réaction du représentant de l’Union Européenne au Togo suite au vote précipité du budget 2014.

Nicolas Berlanga-Martinez et à sa suite l’ensemble des partenaires du Togo s’étaient interrogés sur la pertinence des choix opérés par le gouvernement du Togo à travers un tel budget qui présentait des déphases curieux entre la SCAPE qui est supposée être la Bible du gouvernement sur les 4 années à venir et les lignes budgétaires qui venaient d’être arrêtées.



Cela posait du coup la question de la cohérence dans l’action gouvernementale.

Comment le pouvoir de Faure Gnassingbé qui a longtemps utilisé les partenaires et les représentants de la quasi-totalité des couches socioprofessionnelles du pays, pour élaborer la stratégie de croissance accélérée a pu, de go élaborer un budget qui n’en tient plus vraiment compte ?

Jusqu’à quelle hauteur, l’on pourrait faire confiance à un tel régime qui saute de coq à l’âne et navigue permanemment à vue sur tous les sujets de portée nationale ?

Mieux, est-il possible pour Faure Gnassingbé de chercher à élaborer des visions 2030 et consort sans qu’il n’ait au départ réglé la question des réformes institutionnelles et constitutionnelles qui, elle constitue la pièce maîtresse de l’avenir démocratique du pays ?

Quel est le niveau réel de capacité des dirigeants actuels du Togo pour conduire avec efficience et intelligence un projet sérieux jusqu’à son terme ?

Sur quels partenaires Faure Gnassingbé espère-t-il compter pour bénéficier des appuis conséquents dans la mise en œuvre de la fameuse vision s’il ne se résout pas au préalable à régler dignement et efficacement cette question de réformes ?

Il faut bien que nos dirigeants arrêtent leur comédie et se résolvent à aller à l’essentiel. La vision Togo 2030 va elle aussi subir le même sort que les précédents projets et processus si les volets politiques et les bases de renforcement des acquis démocratiques ne trouvent pas de bons répondants au Togo.


Tout le monde sait que pour des fins électoralistes, tout régime est toujours tenté de jeter de la poudre aux yeux des populations afin de leur arracher leur vote, mais la situation actuelle du Togo empêche les populations de se laisser berner aussi facilement par ces plaisantins de dirigeants.

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