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Monseigneur Dosseh-Anyron : Une tête pensante nous a quittés
Publié le samedi 19 avril 2014  |  Le Temps




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La mort d’une grande personnalité suscite toujours des commentaires dithyrambiques ou réprobateurs. Monseigneur Dosseh-Anyron est dans ce cas sur lequel il n’y a pas d’unanimisme possible, tant sa personnalité a traversé l’histoire controversée du Togo (1962-2014), en tout 52 ans de présence longue sur la scène religieuse, et forcément politique, l’Eglise catholique apostolique et romaine du Togo étant le second corps social, la force la mieux organisée du pays après les Forces armées togolaises (FAT).

La dimension de la personnalité de l’auteur de l’hymne national, mérite qu’on s’y intéresse pour comprendre certains pans de l’histoire du Togo. Votre magazine, www.letempstg.com a choisi de vous proposer plusieurs articles de nos contributeurs et collaborateurs. Voici pour commencer celui d’Ekoué SATCHIVI, notre correspondant en Europe.




Évacué depuis plusieurs semaines en France pour raison de santé, Mgr Robert –Casimir Tonyui Messan Dosseh –Anyron, le premier archevêque togolais, est décédé mardi 15 avril 2014 à Hirson, localité située dans la partie Nord-Est du département de l’Aisne en France. Il est âgé de 89 ans.

Issu d’une famille chrétienne, il a vu le jour à Vogan le 13 octobre 1925. Etudes primaires à Lomé et secondaires à Togoville d’abord, puis au Séminaire Saint –Gall de Ouidah (ex-Dahomey, aujourd’hui Bénin) couronnées par le baccalauréat. Aussitôt la philosophie scolastique, Robert Casimir Dosseh –Anyron sur décision de Mgr Joseph Strebler, alors archevêque de Lomé, prit en autonome 1948 le chemin de Rome en Italie.

Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1951 par le Cardinal italien Pietro Fumasoni Biondi avant de décrocher une année plus tars sa licence en théologie. Pour les trois années suivantes, le jeune prêtre prépare une thèse de doctorat sur le thème « L’Eucharistie dans les œuvres de Bossuet » qu’il soutient avec brio le 12 janvier 1955 avec la mention summa cum laude (Excellence).


Revenu au Togo, Robert –Casimir Dosseh est nommé vicaire à la Paroisse Saint Jean Apôtre de Tsévié, avant de servir en qualité de Directeur de l’Enseignement catholique du Togo pour la période 1960-1962. Alors vicaire général de l’Archidiocèse de Lomé, son nom est publié en avril 1962 sur la liste des quatre nouveaux archevêques africains par le Saint-Siège. Riche en couleur, son sacre eut lieu le 10 juin 1962. A en croire des témoignages, ce fut une cérémonie unique en son genre après le sacre de Mgr Jean –Marie Cessou en juillet 1923. Tout le gratin socio-politique des premières années de la jeune République Togolaise avec à sa tête, le Président Sylvanus Olympio s’était réunit à l’occasion en la Paroisse Saint Augustin d’Amoutiévé à Lomé. La cérémonie fut présidée par le cardinal Julius Döpfner, archevêque de Munich, et de Nosseigneurs Joseph Strebler et Bernardin Gantin, co-consécrateurs. Ainsi devenu le premier archevêque togolais, Mgr Robert-Casimir Dosseh-Anyron est intronisé le lendemain à la cathédrale Sacré-Cœur de Lomé par Mgr Maury, délégué apostolique.

Le prélat qui eut le Centre culturel catholique Foyer Pie XII sis au quartier des Etoiles (Wetrivi-Kondji) à Lomé comme résidence s’était consacré trente ans durant au service épiscopal à la tête de l’Eglise-famille de Dieu à Lomé, avant de devenir archevêque émérite de Lomé en 1992. Séminariste de caractère en ses années d’études à Saint- Gall à Ouidah comme il l’a lui-même reconnu dans le documentaire à lui consacré par le journaliste Edmond d’Almeida, Mgr Dosseh dût démissionner en toute obéissance en se pliant à une décision du Saint –Siège.

Une tête pensante….

Evêque conciliaire, Mgr Dosseh –Anyron est taxé d’avoir été un laudateur, supporter du régime Eyadèma. Au-delà, il un « intellectuel et théologien et il fait partie de l’intelligentsia de la première heure de notre pays….. » L’homme d’Eglise est véritablement comme l’a écrit Blaise Sallah, une tête pensante. D’ailleurs, même ses pires détracteurs aussi bien au sein du clergé catholique que des laïcs lui reconnaissent une grande intelligence. Mais pourquoi l’homme était –il devenu ce « mauvais » comme le pensent beaucoup de Togolais ? Doit-on s’acharner sur la personne de l’Archevêque Emérite du Togo, feu Mgr Dosseh-Anyron ? Non, répond l’ancien Directeur de la Rédaction du Forum de la Semaine.

Il s’agit plutôt de déplorer la perte que fut le prélat pour le peuple togolais et surtout pour la communauté catholique du Togo depuis qu’il s’était rangé du côté des politiques plutôt que de ses brebis. Il ne s’agira pas de revenir sur ses « frasques » telles que décrites par exemple par le chercheur togolais Comi Toulabor de l’Institut d’études politiques de Bordeaux.


Ayant accepté de diriger la présidence de la Commission de réhabilitation de l’histoire du Togo, les résultats de ses travaux avaient encore fait monter le prélat Robert Casimir Tonyui Messan Dosseh –Anyron sur la liste de ceux qui sont supposés être les oppresseurs du peuple. La preuve, fut sa déclaration du mardi 07 février 2006 sur les ondes de la station Rfi. Loin de calmer les esprits, les propos de l’évêque avaient plutôt accentué la controverse sur sa personne…


Grand orateur, le théologien et l’érudit, l’ancien Archevêque de Lomé devenu Evêque émérite sait s’effacer naturellement et simplement pour laisser toute sa place à l’Evêque du lieu, lorsque ce dernier l’invite pour présider une célébration. Certes, il la préside avec toute sa foi et son amour pour l’Eglise, mais il fait voir à tous, que c’est au nom de l’Evêque résident qu’il est là. «C’était un vrai bonheur d’assister à ses célébrations, même si parfois, elles étaient un peu longues ».
Deux détails de taille méritent d’être évoqués. Il ne faut pas perdre de vue que la nomination de Mgr Robert Dosseh –Anyron en qualité de premier Archevêque togolais le 04 avril 1962, fut suivie le 19 octobre 1964 de celle de Mgr Bernard Ogouki Atakpah, le « prélat rebelle » en qualité du tout premier évêque d’Atakpamé. Un an après le diocèse de Sokodé reçut également son premier évêque en la personne de Mgr. Chrétien Bakpessi. C’était le 14 octobre 1965. Le 09 janvier 1966, le Cardinal feu Paul Zoungrana, alors Archevêque de Ouagadougou consacra Mgr. Barthélemy Hanrion comme premier évêque de Dapaong.
Originaire d’Anyronkopé, une localité située au Sud-Est de Vogan- où dit-on la population des lieux est née avec le folklore, tant elle excelle dans les rythmes et folklores du terroir. Leur talent pour le fameux « Gbêkon » ou tam-tam guerrier est d’une qualité rare, sans oublier le rythme « Adjogbo » et bien d’autres. C’est sans nul doute, cette racine ancestrale des « Anyron » qu’ont hérité les frères Alex-Casimir (enseignant et musicien de haut vol) et Robert –Casimir le prélat. Le premier, décédé en mars 2007 et qui a fait de réputées écoles de musique en Europe est l’auteur avec F.Gonyuie, auteurs de « Terre de nos aïeux » et de « Marche républicaine » alors que les textes et la prosodie furent réalisés avec la collaboration poétique de l’évêque Robert Casimir Tonyui Messan Dosseh-Anyron.
Pour son demi-siècle de vie sacerdotale, et ce à titre de rappel ; le doyen des prêtres togolais tenace dans l’effort, avait malgré son grand âge, célébré la messe de son jubilé d’or le 10 juin 2012 en la Cathédrale Sacré-Cœur de Lomé.


© Copyright Ekoué SATCHIVI

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