"Le 9 avril 2014, M. Kwessi Séléagodji AHOOMEY-ZUNU, Premier ministre du régime UNIR/RPT a, dans une lettre réponse adressée à l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), parti membre du Collectif « SAUVONS LE TOGO », accusé réception de son mémorandum l’interpellant sur la nécessité d’un réel démarrage du dialogue en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Pour le Premier ministre, « Le Gouvernement examinera les points exprimés et ne manquera pas de vous faire part de toute suite éventuelle. »
Attendre pour « faire part de toute suite éventuelle » comme le dit le Premier ministre dans sa lettre-réponse alors que tous les togolais réclament la limitation du mandat présidentiel à deux, le mode de scrutin à deux tours et les réformes des institutions n’est qu’un faux-fuyant, une manœuvre mal déguisée visant à la conservation du pouvoir par un même clan depuis plus de 47 ans.
Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » constate que, par cette réponse qui est une manoeuvre dilatoire, le gouvernement rejette la tenue effective du dialogue aux calendres grecques et s’étonne que le premier ministre ait pu donner une telle réponse alors que le temps presse. Il devient en effet impérieux que les réformes soient faites au plus tôt pour baliser la voie à l’organisation rapide et, dans les meilleures conditions, des élections locales en premier lieu au cours de cette année 2014 puis, de l’élection présidentielle en 2015.
Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » prend le peuple togolais tout entier à témoin pour rappeler que l’Accord Politique Global (APG) a été signé depuis le 20 août 2006 et que cela fait bientôt 8 ans que le pouvoir RPT/UNIR use de manoeuvres dilatoires pour ne pas le mettre en application.
Nous tenons également à rappeler que c’est cet accord dont Faure GNASSINGBE s’est servi pour légitimer son pouvoir après les coups d’Etat par lesquels il a conquis le pouvoir d’Etat en février – avril 2005 après les gigantesques massacres d’innocents citoyens qui ont occasionné plus de 1000 morts selon la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH), 400 et 500 selon le Rapport de la Mission de vérification des faits de l’ONU.
Le CST note par ailleurs que la confiscation du pouvoir par une petite minorité, la prévarication dans la gestion des affaires publiques, le non respect des lois et la violation des droits des citoyens ne peuvent conduire inexorablement qu’à des situations dramatiques du genre de celle que nous voyons à l’œuvre en République Centrafricaine. C’est pour que notre pays n’en vienne pas à connaître de telles situations de guerre que le CST préconise sagement la tenue de ce dialogue.
Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » salue les vaillantes populations togolaises, les travailleurs de tous les secteurs d’activité tant public que privé, les commerçantes et commerçants, nos chers paysans qui s’enfoncent chaque jour un peu plus dans la misère la plus abjecte du fait de la mauvaise gouvernance qui gangrène l’appareil politique dirigeant notre pays. Le CST soutient tous les secteurs d’activité qui font actuellement valoir auprès du gouvernement la satisfaction de leurs justes et légitimes revendications : enseignants, corps médical, greffiers, les douaniers et agents des impôts, les étudiants qui ne demandent que l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie. Le CST, qui soutient toutes leurs luttes, exige du gouvernement la satisfaction inconditionnelle et immédiate de leurs justes revendications.
Afin d’amener le pouvoir à s’engager le plus rapidement possible dans la voie du dialogue qui doit aboutir, de façon consensuelle, aux réformes constitutionnelles et institutionnelles, le CST invite la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’OIF, le « Groupe des 5″ (France, Allemagne, UE, USA, PNUD) à user de leur influence pour aider les acteurs politiques et le gouvernement togolais à trouver les voies du dialogue pour mettre en œuvre les réformes prescrites par l’APG afin que soient organisées les échéances électorales à venir dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions d’équité et de transparence.
Le CST se félicite dans ce cadre, des positions exprimées par son Excellence M. Nicolas BERLANGA-MARTINEZ, ambassadeur de l’Union européenne au Togo, dans l’interview exclusive qu’il a accordée au journal L’Alternative, le 8 avril 2014, et dans laquelle il s’est prononcé pour la tenue d’un dialogue entre les acteurs politiques togolais dont les conclusions seront entérinées par l’Assemblée nationale afin d’aboutir à la tenue des élections locales avant la présidentielle de 2015, position conjointement défendue tant par le CST que par la Coalition Arc-en-Ciel.
Dans cette situation, devant les manoeuvres dilatoires du gouvernement UNIR/RPT et son mépris face à la dégradation vertigineuse des conditions de vie de nos populations, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » appelle toute la population à participer massivement à la Grande marche pacifique qu’il organise le samedi 26 avril 2014 pour exiger :
1°) la mise en œuvre immédiate des réformes politiques constitutionnelles et institutionnelles prescrites par l’APG ;
2°) la restauration de la Constitution initiale de 1992 ;
3°) l’organisation des élections locales cette année 2014 ;
4°) la satisfaction inconditionnelle et immédiate des revendications que font valoir tous les secteurs actuellement en lutte.
5°) l’arrestation inconditionnelle et immédiate des exécutants et commanditaires de l’incendie criminel des grands marchés de Lomé et de Kara.
Point de rassemblement : Face hôtel AHODIKPE, boulevard circulaire,
Point de chute : Plage, rond point Festival des glaces (ancien restaurant La pirogue).
Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la Nation togolaise doit renaître !
Lomé, le 17 avril 2014
Pour le Collectif,
Le Coordonnateur
Me Ata Messan Zeus AJAVON"