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Pour les morts et les blessés des accidents évitables : j’accuse et je propose !
Publié le lundi 21 avril 2014  |  Telegramme 228


© L’Union par DR
Grave accident de circulation à Tchangaidè : 03 blessés dont 02 militaires à Blitta


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Dans la nuit du 14 au 15 avril dernier, un terrible accident de circulation s’est produit sur la nationale No1, causant la mort d’environ une cinquantaine de passagers et occasionnant environ une vingtaine de blessés… Il n’y a pas si longtemps, deux autres accidents, avec, 11 morts et 9 morts se sont produits toujours sur la même nationale No1…

A Lomé, beaucoup d’accidents de circulation se multiplient, allant crescendo, de semaine en semaine : véhicules contre motos, motos contre motos, voitures et motos contre piétons. Les autorités, les associations de la société civile, tirent la sonnette d’alarme, donnent des consignes de sécurité, mais rien n’y fit : les morts s’accumulent dans les cimetières, les blessés dans les hôpitaux, les handicapés physiques se comptent par centaines…

A- Les causes connues des accidents

- L’inobservance élémentaire du code de la route. Dans la quasi-totalité des accidents meurtriers, le constat est clair. Les conducteurs de véhicules et de motos n’observent pas le code de la route, et commettent tout ce qu’on peut commettre comme infractions : excès de vitesse, dépassements défectueux, violation des feux rouges, surcharge des véhicules et des motos, conduite en état d’ébriété, ou sous l’emprise de la drogue, refus de boucler les ceintures de sécurité, refus de port de casque etc.…
- L’état défectueux des véhicules roulants : pas de visites techniques à jour, véritables cercueils roulants sur nos routes, âge moyen des véhicules roulant estimés à quinze à vingt ans…
- Le laxisme et la tolérance de la police routière …
- L’irresponsabilité des passagers…

Examinons une à une ces quatre grandes causes des accidents de circulation mortels dans notre pays :

a) La responsabilité de la police routière

A la fin de l’année dernière, j’ai participé a deux débats télévisés et radiophoniques sur les accidents mortels au Togo. Et nous avons fait le diagnostic et proposé des solutions pour éviter ces accidents horribles. Une des causes des accidents sur nos routes, est l’absence de barrages routiers sur nos routes. Il est illusoire de faire confiance aux conducteurs et au syndicat des transporteurs, qui ont fait des mains et des pieds, pour que le gouvernement lève les barrages routiers sur nos routes. Dans les pays développés, il y a des radars, mais malgré cela, de temps en temps, vous voyez sur les trajets routiers, des voitures de polices et de gendarmerie stationnées sur des trajets. On ne s’explique pas qu’au Togo, de Lomé à Dapaong, on ne voit aucun barrage policier ou de gendarmes ! Les deux avant derniers accidents de la route, qui ont fait 11 morts et 9 morts, sont dus à des surcharges : le 1er bus de 15 places avait 29 passagers à bord et le deuxième, de 15 places aussi, 26 passagers à bord ! Les conséquences de ces accidents est qu’aucune assurance n’accepte de payer pour les morts et des blessés, pour cause de surcharge !

S’il y avait des barrages policiers, aucun conducteur ne s’aviserait à prendre 29 passagers pour 15 places ! Les auditeurs et téléspectateurs ont soulevés le problème de la corruption de certains policiers et nous avions proposé des solutions radicales et efficaces.

Il faut mettre ces fameux barrages routiers en place sans délais, messieurs les ministres de l’Administration Territoriale et de la Sécurité., s’il vous plait…

b) L’inobservance du code de la route

L’inobservance du code de la route est sanctionnée, dans tous les pays du monde, par les services compétents de la police et les gendarmes. Nul ne doit conduire une moto ou un véhicule sans posséder un permis de conduire ! Toutes les causes des accidents par inobservance du code de la route auront disparu, si la police joue pleinement sa partition. Combien de fois n’ai- je pas proposé de faire passer le permis de conduire à tous les motocyclistes, dans une opération qui peut prendre à peine un mois… Il s’agit de regrouper, tous les soirs, de 18h à 20h, à tour de rôle, les 30.000 conducteurs de motos de Lomé, par exemple, au Palais des Congrès, en raison de 4000 conducteurs par jour : on leur projette le code la route, et ces cours de masse doivent être gratuits. Les motocyclistes ne payeront que pour le document du permis de conduire… La même opération sera faite simultanément dans toutes les villes de notre pays.

Mais, s’il n’y a pas sanction par la police routière, il y aura toujours inobservance du code de la route ! Lorsqu’un conducteur de moto ou de voiture paye 10.000 FCFA ou 25.000 FCFA pour avoir brulé un feu rouge, il ne recommencera pas de si tôt, et c’est plus efficace que trois mois de sensibilisation… Les hommes sont comme ça, et dans tous les pays du monde. Le refus de boucler sa ceinture de sécurité, la conduite en état d’ébriété ou consommation de drogue, l’excès de vitesse etc... Tout cela est facilement maitrisable par la police…

c) La responsabilité des passagers

Pour les accidents ayant causé la mort de 11 et 9 passagers, la responsabilité incombe aussi bien au conducteur, à la police, qui devrait être sur les barrages…et aux passagers. Ce n’est pas maintenant que la responsabilité des passagers est mise en exergue…

En août 1977, nous, étudiants en fin de 7ème année de médecine, étions venus faire un stage interne (stage obligatoire de 9 mois) au CHU de Tokoin. J’étais de garde avec Anne-Marie, une française de l’Université de Lille, et nous avons reçu à 3h50 min, 7 blessés graves d’un accident de la route. Un taxi de 9 places, avec à son bord, 17 passagers, fait un tonneau à l’entrée de Davié, et il y a eu 6 (six) morts ! Le cas dramatique qui nous a le plus ému, parmi les blessés, est celui de cette élève en terminale de 18ans, qui présentait une fracture ouverte du fémur droit, et une fracture des deux os de la jambe gauche. Après les soins, Anne-Marie et moi, ce même jour à 16 h, sommes passés la voir et lui avons posé la question : « Qu’est-ce qui t’a poussé à monter dans un taxi bourré pour aller à Tsévié, tout près, et en pleine nuit ? » Et elle ne trouvait pas de réponse !

Pourquoi les passagers acceptent qu’on les entasse comme des sardines dans un véhicule, et ne refusent-ils pas ou ne protestent pas ? Mystère ? L’ignorance, le manque de sanctions, même pour les passagers, et la police (et oui, on y revient dans mes propositions), et l’irresponsabilité de ces passagers est à mettre en exergue…

d) L’état défectueux des véhicules roulants

Cette cause des accidents peut être supprimée, si les services routiers sont rigoureux et si, hélas, la police routière fait avec rigueur et sans état d’âme son boulot…

Ce 9 avril dernier, le Dr Fovi ADANLETE (gynécologue-accoucheur) et Dr David IHOU (dermatologue-allergologue) sont partis de Lomé à 4h du matin, pour aller assurer des consultations spécialisées a l’hôpital d’AYOME, construit par les Suisses, dans la préfecture d’Amou. Nous devions commencer nos consultations à 7h30. Nous avons fait le trajet Lomé- Atakpamé en 2h15 min (164 km) et le trajet Atakpamé- Ayomé en 40min (22km)…

De Lomé à Atakpamé, nous avons rencontré 36 (trente et six) gros camions TITAN. J’ai noté que 25 de ces gros camions que nous avons croisés, n’avaient qu’un seul phare qui fonctionnait ! Nous avions doublés 17(dix sept) titans et je me suis retourné pour voir, par la vitre arrière, et 13 (treize) n’avaient qu’un phare ! C’est sans commentaires !

L’accident mortel de la nuit du 14 au 15avril, est dû à un dépassement défectueux et collision avec un Titan qui n’avait qu’un phare ! Sans commentaires.

B- Mes Propositions

1) Remettre sans délais les barrages routiers !

Les ministères concernés tardent trop à le faire, alors qu’ils avaient promis le faire !... La sensibilisation, l’éducation, l’information, c’est bien, mais la sanction, c’est encore mieux !...

Je raccompagnais un patient à sa voiture, quand un taxi débarquait deux patients devant chez moi. Je les salue gaiement et je lance au taximan : « Ah, vous n’avez pas bouclé votre ceinture de sécurité » ;

Il me répond : « Faure n’a pas encore promulgué la loi ! ».

Je lui répliquai sèchement : « Faure, lui, roule dans une voiture blindée. Tu attendras qu’il vienne à ton enterrement, quand tu mourras d’un accident de circulation, parce que tu n’as pas bouclé ta ceinture de sécurité ? ».

Il démarra en trombe son taxi…

Qui dit « barrage routier », dit police, et l’éternelle discussion sur la corruption supposée de la police routière…

Disons-le tout de suite, si je suis policier, je vais prendre aussi l’argent de la corruption que les conducteurs indélicats vont me tendre, parce que je suis sous le soleil ardent et sous les pluies sans indemnités conséquentes…

C’est pourquoi, je propose une ristourne de 15 % sur toutes les contraventions rédigées par les policiers, en ville ou sur les axes routiers…

Sur la fiche de contravention, doivent figurer obligatoirement, les coordonnées du conducteur, les coordonnées du policier qui a fait la contravention, le motif, le lieu et l’heure de la contravention. Ainsi, à la fin du mois, on ajoute au salaire du policer, le montant des 15 % de ses contraventions !

Il faudrait penser à un statut particulier de la police routière, avec aussi des sanctions draconiennes pour les policiers indélicats, pouvant aller jusqu’au licenciement pur et simple en cas de récidive.

2) Tarifs des contraventions
- Feu rouge violé : 20.000f pour les autos, et 10.000 pour les motos ;
- Excès de vitesse en ville et dans les villages : 30.000Fcfa ;
- Excès de vitesse sur les routes (points de contrôle cachés) ;
- Défaut de port de casque ou de bouclage de la ceinture de sécurité : 10.000Fcfa ;
- Conduite en état d’ébriété ou sous l’emprise de stupéfiants : 30.000FCFA et retrait du permis de conduire pour trois mois ; en cas de récidive, retrait définitive du permis de conduire ;
- délit de fuite : 50. 000Fcfa, et retrait du permis de conduire pour un an ;
- véhicule ou moto non assurée : 50. 000Fcfa et immobilisation du véhicule ou de la moto à la fourrière jusqu’à la prise de l’assurance (le prix de la fourrière est de 10.000F par jour pour les véhicules à 4 roues et de 5000Fcfa pour les motos) ;
- surcharge : 25.000Fcfa par passager en surcharge, et confiscation pour un an du permis de conduire ; en cas d’une surcharge de plus de trois passagers, confiscation définitive du permis de conduire, en plus des 25.000fcfa par passager à payer ;
- phare non fonctionnel : 30.000 Fcfa et immobilisation du véhicule jusqu’au remplacement du phare grillé ;
- Visite technique périmée : immobilisation du véhicule, et 50.000Fcfa d’amende ;
- téléphone au volant ou à moto roulants : 25.000Fcfa
- arrêt non autorisé sur bouche d’incendie, passage clouté, devant garage : 10.000Fcfa
Toutes ces mesures nécessitent que la police acquière au moins des alcotests, et des engins de contrôle de la vitesse des véhicules…
Devant toute cette panoplie de sanctions, je suis persuadé que le nombre d’accidents va dégringoler, pour le bien de la population du Togo. Que Dieu et nos dirigeants nous entendent…


Dr David IHOU

N.B : Cette position n’est que celle d’un Togolais parmi tant d’autres. Elle n’engage en rien la ligne éditoriale du site Telegramme228.

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