Le Conseil national des patrons de presse (Conapp) a procédé le 18 avril dernier au renouvellement de son bureau, en portant à sa tête Jean-Paul Agboh, Directeur de la publication du bimensuel Focus Infos.
Le Conapp rassemble la plupart des journaux proches du pouvoir UNIR et financé par lui. La nouvelle tête du Conapp change quelque peu l’image du dirigeant de la presse proche du pouvoir. Nanti d’un diplôme en fiscalité, Jean-Paul Agboh a le mérite d’être un patron qui a une bonne connaissance de la langue française, à défaut d’en avoir en journalisme : éloquence et bonne rédaction.
Il traîne néanmoins la réputation d’avoir coulé le Focus Infos originel, un mensuel financièrement indépendant, puis, bénéficiant des incohérences du code de la presse du Togo, il a récupéré le titre pour en faire un organe thuriféraire du pouvoir en place. Il a surtout la réputation d’être régulièrement en butte contre les dirigeants de l’ANC et du CST, qui n’apprécient guère son esprit d’indépendance quand il s’agit de critiquer l’opposition.
Dans la perspective de la présidentielle 2015, les journaux proches du pouvoir s’organisent pour mieux bénéficier des subsides de l’Etat.
Le Conapp s’oppose au Patronat de la presse du Togo (PPT), proche de l’opposition, engagé dans un combat frontal avec le pouvoir. Les deux se livrent régulièrement des guerres à travers leurs colonnes.
La presse privée togolaise est confrontée à un problème d’indépendance, à la fois financière et éditoriale. Elle est diamétralement divisée par une ligne de crête opposant les journaux proches du pouvoir et ceux cornaqués par certains partis de l’opposition. Les partis politiques se battent par médias interposés, et ces derniers informent ou désinforment par procuration. Les opposants et des hommes et femmes d’affaires et des leaders d’opinion, se plaignent régulièrement des diffamations et de la diffusion de fausses nouvelles dans de nombreuses colonnes.
Elle ne dispose même pas de convention collective et les journalistes sont très mal rémunérés, dans le cas où ils disposent de salaires.
Préoccupé par le problème, le ministre de la Communication, de la formation civique et de la culture, va organiser en mai les Etats généraux de la presse, censés régler le problème.