Pour le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), Kokou Biossey Tozoun, il existe encore une issue pour Légende Fm : une plainte devant la Chambre administrative de la Cour suprême.
Un mois après cette fermeture, la radio a repris ses activités le 26 août dernier, mais coup de théâtre, alors que ladite radio doit renouveler son autorisation d’installation et d’exploitation, la HAAC, sort un communiqué de fermeture définitive publié dans le Journal Officiel. « La HAAC par décision N°008/HAAC/13/P du 23 Août décide : Article 1er : Le refus de renouvellement de l’autorisation d’installation et d’exploitation de Radio Légende Fm. Article 2 : La présente décision qui prend effet à compter de la date de sa signature est notifiée au DG de Légende Fm ». Comme cela ne suffisait pas, c’est le tour de l’Autorité de Réglementation du secteur des Télécommunications et des Postes(ARTP) de retirer la fréquence 92.7 attribuée à la Radio Légende Fm. L’affaire fait grand bruit au des associations de presse. C’est pour apporter plus d’éclaircissement sur la démarche de son institution, que le Président de la HAAC, M. Biossey Kokou Tozoun, sort de son mutisme pour donner les raisons de la fermeture.
Selon M.Tozoun, malgré les multiples rappels à l’ordre au niveau de la radio, les responsables de la Radio Légende Fm restent campés sur leur position. « C’est qu’ils ne nous ont laissés un autre choix que celui-là, parce que nous ne sommes pas levés un matin et dire, il faut fermer la radio Légende Fm », a indiqué le Président de la HAAC.
Nous avons tendu plusieurs perches à cette radio pour qu’elle se ressaisisse, pour qu’elle comprenne que, quand on est une radio ou un organe de presse, on doit travailler avec les fondamentaux de la déontologie et de l’éthique et on doit respecter la vie privée des autres, a déclaré M.Tozoun.
« Et si cela n’est pas fait dans les règles de l’art, il est évident que, la HAAC doit prendre ses responsabilités. Toutes les perches que nous avons tendues, les responsables de la radio légende Fm n’ont pas cru bon devoir répondre favorablement à ses perches », clarifie M.Tozoun
Avec les multiples démarches au niveau de la radio, le président de la HAAC estime « qu’il est difficile en ce moment de pouvoir renouveler, par exemple, une autorisation à une radio qui n’a pas de gouvernail, qui n’a pas de directeur général ».
« Du fait que cette radio se comporte comme une radio hors la loi, du fait comme cette radio se comporte comme étant au-dessus de la HAAC, mais aussi au-dessus des actes de justice, il était important pour la HAAC de ne pas renouveler une autorisation à une telle radio, parce que, si on veut renouveler , ce serait comme si on donnait une prime à la médiocrité, une prime à ceux qui ont opté pour l’anarchie », ajoute M.Tozoun.
Que Légende FM porte plainte devant la Cour Suprême
Est-ce fini pour la radio légende qui laisse derrière elle, des confrères en chômage ? Quelle possibilité y a-t-il pour la direction de Légende Fm de se faire entendre ? N’y a-t-il pas une issue à la crise ?
« Nous avons déjà pris notre décision. Je crois qu’il revient à la radio aujourd’hui, de faire ce qu’on appelle un recours auprès de la cour suprême. La Cour suprême est là pour dire si Oui ou Non, nous avions le droit de prendre la décision prise étant entendu que la loi dit bien que nous devons dans le cas extrême motivé le refus que nous faisons d’autoriser une radio ou de renouveler l’autorisation d’une radio », dixit M.Tozoun.
« Je dis que nous avons tout essayé. Nous avons essayé par les mesures pédagogiques, les recommandations, la mise en demeure et puis nous sommes allés jusqu’à obtenir une ordonnance de justice, alors qu’est-ce que vous voulez que nous fassions d’autres après ce que ce nous venons de faire. Il appartient justement à la radio de pouvoir compter sur ce qu’elle comptait pour obtenir ce qu’elle peut obtenir », a souligné M.Kokou Biossey Tozoun.
Dans l’opinion, ces argumentations ne convainquent pas. Même son de cloche au niveau des organisations de presse particulièrement la Synchronie des Médias qui dit se mobiliser pour définir les actions à entreprendre.
« Nous constatons que la HAAC se dévie de sa mission. Si nous ne réagissons pas, après la fermeture des radios c’est des journaux qui seront supprimés. Nous devons nous mobiliser. Nous pensons à la synchronie des médias que la HAAC méprise les règles, les textes de loi qui fondent notre métier dans notre République togolaise. Nous pensons que la HAAC est en train de dévier. Son rôle d’après les textes, c’est d’accompagner, d’assurer leur indépendance, leur professionnalisme », fait savoir la Synchronie des médias au cours d’une conférence de presse, eu avant la décision de l’ART&P.