La situation en milieu carcéral reste une préoccupation majeure. Malgré les dénonciations presque au quotidien de la presse, des organisations de défense des droits humains au plan national et international, la situation perdure et les détenus continuent de côtoyer la mort.
Du 06 au 13 avril 2014, quatre (4) décès sont intervenus à la prison civile de Lomé. Infection pulmonaire, crise de paludisme, sont les causes les plus courantes de ces décès. En dehors de ces causes, il faut noter, la surpopulation carcérale, l’absence de prise en charge des malades, la lenteur observée dans le processus d’évacuation des malades vers le CHU Sylvanus Olympio. Sur les 4 décès, l’un est intervenu dans l’un des bâtiments de la prison de Lomé, un moins de 5 heures de temps après dans les mêmes conditions, les deux autres au CHU, au Cabanon, lieu où les détenus sont soignés dont les photos laissent perplexe.
Autre drame intervenu dans la même prison. Une jeune fille de 22 ans, Sowou Adjo rose a été déférée le 21 mars dernier pour avoir détourné 60.000 FCFA dans un débit de boisson sis au quartier Ablogamé. Le bar appartient à ses parents adoptifs, Rose est orpheline de père et de mère.
En état de choc de puis son arrivée à la prison et en colère face à la situation qu’elle vit, aussi bizarre que cela puisse paraître, elle a perdu la vue une nuit après avoir été entendue poussée un grand cri de douleur. Depuis c’est le noir total pour cette jeune détenue. Elle ne voit plus rien. Elle se faisait aider dans ses déplacements, quand elle doit se laver ou encore aller aux toilettes. C’est suite à la publication d’une dépêche alerte que les responsables de l’administration pénitentiaire ont pris des dispositions pour qu’elle consulte un ophtalmologue, surtout que les femmes détenues ne sont ordinairement autorisées à se faire consulter que les vendredis et là encore il faut pour s’inscrire sur une liste à l’avance.
Après consultation et en vue de connaitre les causes de cette perte subite de la vue nécessite des analyses supplémentaires qui vont couter 26000 FCFA. Rose Sowou n’a pas un rond, ceux qui peuvent l’aider sont ses parents adoptifs qui se trouvent être les plaignants dans ce dossier, l’administration pénitentiaire ne dispose pas d’un fond pour ces genres de cas. Aussi longtemps qu’il n’y aura pas une bonne volonté la situation risque de perdurer.Bonne nouvelle néanmoins, Rose est sortie de prison il y a bientôt une semaine mais elle n’a pas recouvré la vue.
La haut commissaire Flavia Pansieri lors de sa récente visite à Lomé, a fait un tour à la prison civile de Lomé où elle n’a pas caché sa stupéfaction d’apprendre que les détenus sont entassés comme des sardines et que plus de 55 détenus passent la nuit dans une cellule de 6 sur 7 mètres.
Le dernier rapport du HCDH est revenu sur les conditions inhumaines dans les prisons du Togo mais la situation reste préoccupante malgré les diverses interpellations.
Il est révoltant que le gouvernement continue d’évoquer la problématique de l’insuffisance du budget face aux besoins en milieux carcéral alors que le budget de la présidence ne cesse de grimper.
Note : les photos qui illustrent cet article sont celles du Cabanon, au Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio, où les détenus sont à même le sol.
La situation au centre hospitalier pour les détenus ne diffère pas de ce qu’ils subissent à la prison civile de Lomé et dans les autres. On dirait que la prison suit les détenus partout même quand ils sont malades malgré que leur situation mérite qu’ils soient humainement traités.... suite de l'article sur Autre presse