Et si l’on pensait au retour des contrôles policiers sur les routes ?
L’accident meurtrier de Talo à Atakpamé dans la nuit du 14 avril dernier avec à la clé 48 morts et 14 blessés est le facteur déclencheur d’une sortie médiatique du Ministre de la Sécurité et de la protection civile, Colonel Yark Damehame qui interdit la circulation entre 18 heures et 5 heures du matin aux bus de transport interurbain de plus de 12 places et les camions remorques ou semi-remorques de marchandises. Une mesure qui restreint la libre circulation des personnes et des biens. L’on se demande s’il ne faudra pas plutôt penser au retour du contrôle policier sur les routes ?
Sortir de chez soi pour aller et revenir est une question de chance si l’on s’en tient aux réalités de la route. Chaque jour que Dieu fait, nombreuses sont des vies qui en passent et l’on peut entendre quotidiennement et à une fréquence exagérée, les cris des sirènes des secouristes. Personne ne peut savoir ce qui doit arriver ni quand est-ce qu’il se produira. Ce fut le cas la dernière fois à Talo, Atakpamé où ce voyage constitue le dernier pour les 48 personnes qui y ont péris. Même si, à travers les nombreux témoignages, on fait le lien entre l’excès de vitesse couplée d’une tentative d’un dépassement exagérée de l’un et la panne d’électricité de l’autre qui n’avait qu’un seule phare allumé. Il suffit juste de voyager une seule fois sur nos routes pour se rendre compte du coup de chance qui accompagne le voyageur. Dès fois, vous êtes obligés d’interpeller les conducteurs sur leur façon exagérée de piloter leurs engins mais, ils vous écoutent rarement. Certains parmi eux se refusent tout repos et font du va et bien, un grand défi à relever à tout prix. Et de jour comme de nuit, le phénomène est fréquent et occasionnent plusieurs accidents de circulation. Si tout ce développement est fait, c’est juste pour exposer le caractère un peu désorienté de cette mesure restrictive prise par le gouvernement pour prétendre prévenir les accidents qui n’ont jamais donné un rendez-vous à personne. Ils se produisent à l’insu de tout passager et de tout conducteur y compris ceux qui circulent de nuit ou de jour ou encore ceux qui observent la prudence sur les routes ou qui les bradent à tord et à travers.
Interdire aujourd’hui la circulation de nuit aux bus de transport interurbain de plus de 12 places et les camions remorques ou semi-remorques de marchandises, c’est dire que ces accidents ne se produisent que la nuit et que c’est seulement avec les bus de transport interurbain de plus de douze places et les camion remorques ou semi-remorques de marchandises que des accidents se produisent sur les routes. Ce qui est très erroné si l’on s’en tient aux réalités de la route développée plus haut. Il s’agit donc d’une mesure qui porte atteinte à la libre circulation des personnes et des biens et aussi prive le passager et le conducteur de sa liberté de vaquer librement à ses occupations. A cette allure, on risque d’interdire aussi un jour ou dans les prochains jours, la circulation de jour c'est-à-dire entre 5 heures du matin et 18 heures. Bref, l’on sera appelé à rester clouer chez soi de peur de faire un accident. Mais là aussi, ce n’est pas la solution. La preuve, il y a quelques semaines, un camion de transport a dérouté pour aller écraser une famille qui dormait tranquillement chez elle à Adidogomé.
Il faudra plutôt prendre une mesure adéquate, une solution efficace qui concilie les acteurs, qui rassure quand à la libre circulation et qui protège les passagers et les conducteurs avec comme effet, la réduction des accidents sur nos routes. Et cette mesure, nous pensons qu’elle se résume en la résurrection du contrôle policier sur les routes. Pas des contrôles qui servent de créneau pour racketter les conducteurs mais d’un véritable contrôle de l’état du véhicule et ses accessoires, l’état de santé du conducteur, un contrôle à travers lequel les agents vont disposer d’un matériel pour contrôler le taux d’alcool dans le sang du conducteur et aussi de la vitesse à laquelle il circule, seule cette mesure qui n’est pas restrictive peut arriver à diminuer le taux d’accident sur nos routes.
Si les ministres de la Sécurité et de la Protection Civile, le colonel Yark Damehame et des travaux Publics et des Transports, Ninsao Gnofam ont déclaré que la cause principale de ces accidents est le facteur humain, il convient plutôt d’orienter la solution vers ce facteur humain en prenant en compte le contrôle routier «diurne et nocturne» à partir du mardi 22 avril sur toute l’étendue du territoire comme envisagé.
Outre l’immatriculation des agents de la police, de la gendarmerie et du ministère chargé des transports et la disposition à bord des autocars assurant le transport de passagers sur de longues distances de deux conducteurs pour se relever sans oublier l’interdiction au camion en panne de stationner plus de 6 heures sur la chaussée, il convient de mettre un accent particulier sur la sensibilisation des agents à ne pas transformer ce travail en collecte de fonds. Il va également falloir doter renforcer le contrôle d’un dispositif de surveillance pour s’assurer que le travail est bien fait par les agents et que les contrevenants subissent la rigueur de la loi c'est-à-dire l’emprisonnement de trois à six mois pour tout conducteur dont la faute sera avérée en cas d’accident.