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Tournée nationale de l’ANC et enthousiasme des populations du nord-Togo : Une mobilisation qui repose la question de la soif de démocratie et de changement
Publié le jeudi 24 avril 2014  |  Le Correcteur


© aLome.com par Parfait
Jean Pierre FABRE, Président de l’ANC


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Togo - Les groupes d’éléments incontrôlés qui prétendaient protéger Kara et la Kozah contre le « virus imaginaire » de l’opposition ont sans doute pris des congés pour que la délégation de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) aille et vienne en toute tranquillité dans la région. Quoi qu’il en soit, cette tournée a révélé que la soif de démocratie véritable et de changement est largement partagée par une majorité de Togolais, hormis les profiteurs directs et leurs obligés ici et là.


Enthousiasme et intérêt

Le Togo serait un pays normal ou un pays comme les autres que la mobilisation observée dans la Kozah, dans Dankpen et dans les Savanes au passage de M. Fabre et de sa délégation serait de l’ordre de l’ordinaire. Les populations ne se mettraient pas en transe à l’idée de voir leur frère et compatriote qui « tient tête » à la tyrannie oligarchique au pouvoir dans le pays. Mais, le pays étant ce qu’il est, les peuples par ailleurs aimant et soupirant après les martyrs et les victimes, M. Fabre et sa délégation ont fait l’objet d’une véritable adhésion dans les différentes localités où ils sont passés.

L’opinion nationale retient particulièrement les étapes de la préfecture de la Kozah. A Kouméa et à Kara en substance, les Togolaises et les Togolais ne se sont pas fait prier pour aller voir et écouter M. Fabre et sa délégation. On peut dire qu’il n’y a rien d’extraordinaire à cela peut-être, c’est oublier trop rapidement que naguère et d’ailleurs dans un passé très récent, il était impossible d’aller en ces lieux et d’y animer des réunions politiques. A Kouméa, les témoins rapportent que les populations n’ont pas manqué d’exprimer à la délégation du parti orange, aidée et renforcée par Abass Kaboua du Mouvement des Républicains Centristes (MRC), leur espérance et leur rêve de libération.

A Kouméa, le responsable cantonal du parti orange a déclaré à l’adresse de M. Fabre qu’ils lui font confiance et qu’ils attendent qu’il les libère tôt ou tard. Ce militant indiquait en substance : « nous sommes convaincus de votre rôle (de M. Fabre, ndlr) dans la vie politique de ce pays et surtout de votre intégrité et quoi qu’il en soit, nous suivrons le chemin que vous tracez car quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par se lever pour notre parti ANC ». Profession de foi et d’espérance à laquelle a répondu en écho celle du bureau de la fédération de la Kozah : « la raison continuera de nous donner les forces nécessaires pour la victoire…dans cette lutte pour le changement » a déclaré le porte-parole de la fédération.

Même son de cloche plus à l’ouest dans les cantons de Namon et de Binadjoubé. Ici particulièrement, l’arrivée de M Fabre et sa délégation est un événement. Après avoir écouté le message de leur hôte qui tourne autour de deux axes à savoir le bien-être des populations et la construction de l’Etat de droit, selon les services d’information du parti, les populations ont confié leur joie devant cette bonne surprise puisque « jamais le préfet n’est venu dans notre localité, encore moins un membre du gouvernement ». En conséquence : « nous sommes convaincus qu’une fois à la tête de notre pays, Monsieur Jean-Pierre Fabre trouvera les solutions aux différents maux qui minent notre localité ».


Soif de démocratie et de changement

De cette tournée de M. Fabre et de la mobilisation constatée ici et là, chacun peut dire ce qu’il veut et proposer la lecture qui lui convient. Ce qui est évident est que chacune des étapes de la tournée, davantage dans cette région du pays, révèle que les populations, où qu’elles se trouvent, ont compris que le pays ne saurait se priver du changement et d’un véritable Etat de droit. La soif et l’attente se lisent sur tous les visages, si elles ne sont pas devenues depuis longtemps le principal rêve ainsi que le premier désir refoulé des populations.

Des éléments d’appréciation assez pertinents et évocateurs sont contenus dans les discours prononcés à Kara et à Kouméa. Selon le porte-parole de l’antenne cantonale de l’ANC « (les) populations attendent inlassablement un sauveur comme les Hébreux attendaient le messie car leurs doits même fondamentaux tels que les droits de choisir son parti ou la liberté d’expression sont actuellement bafoués ». Il faut y comprendre que les populations de Kouméa ne peuvent pas choisir librement un parti politique et y militer, alors même que la Constitution du 14 octobre 1992 repose sur le fondement de la liberté d’expression. Parlant de liberté d’expression, le porte-parole informe qu’il leur est difficile voire impossible de dire ce qu’ils pensent sans en être inquiétés, ou sans en payer le prix.

Le porte-parole de la fédération de la Kozah apporte des détails intéressants. Dans son discours, il a mis en lumière la réticence du pouvoir UNIR à laisser s’instaurer dans le pays une véritable démocratie ainsi que les tracasseries et persécutions qu’on leur impose. « La démocratie est une organisation (sic) politique qui s’oppose à leur système de fraude, d’injustice sociale, de confiscation du pouvoir et autre forme d’injustice que nous connaissons, a-t-il indiqué, précisant que c’est le pourquoi ils ne veulent pas l’instaurer comme cela se doit en verrouillant le système institutionnel de l’Etat… ».

Auparavant, il a dénoncé les manœuvres faites pour les réduire à la peur inhibante et pour les embrigader dans la pensée unique et le creuset unique. A cet effet, on n’hésite pas à faire « appel aux services secrets de leur parti afin d’intimider et désarmer les militants de l’ANC. ». Il ajoute une question : « Mais comment un agent public, apolitique, dans l’exercice de ses fonctions peut-il se livrer à de tels actes ? ». La réponse, il l’a : « ils ont peur de quoi ? Nous le savons tous ».

L’évidence est faite : plus personne n’ignore que le système que chapeaute Faure Gnassingbé fait tout pour confisquer le pouvoir et ne recule devant rien pour conditionner les populations, en les intimidant et en les effrayant de diverses manières. Face à ce tableau, les uns et les autres n’ont qu’un seul mot à la bouche : le changement, l’instauration d’un véritable Etat de droit dans le pays. La tournée nationale de l’ANC a une fois encore révélé cette soif et cette espérance.


Tirer les leçons qui s’imposent

A moins d’un miracle, tout le monde sait comment le système UNIR réagira face à de telles envies, face de tels élans. Certains diront que ces voix discordantes ne représentent rien dans la Kozah et peut-être au Togo. Mais alors, pourquoi avait-on mis les petits plats dans les grands pour empêcher la candidature de madame Bodjona aux législatives de juillet 2013 ? La question vaut son pesant d’or et en même temps qu’elle constitue l’anguille sous la roche, elle est le témoignage d’une soif incontestable de liberté, de changement et de bonne gouvernance.

Qu’importe. Le bon sens recommande que si tant est qu’un chef qui n’a plus pour trône qu’un rocher ne peut pas rester caché longtemps, Faure Gnassingbé et le système qui le soutiennent seront utiles en admettant la nécessité de libérer le pays en faisant faire les réformes constitutionnelles et institutionnelles, en déverrouillant l’appareil de l’Etat. Cela produira l’effet de faire baisser la tension, de convaincre les citoyens de Kara par exemple qu’ils sont libres de militer dans le parti de leur choix et qu’ils peuvent exprimer leurs opinions sans en craindre aucun péril. L’enjeu n’est pas petit mais il est impossible de confisquer pour soi pendant tout le temps le bien de tout le monde. La paix, ce n’est pas un mot, c’est un comportement.

Nima Zara

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