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Lettre du NET au ministère de la Sécurité
Publié le vendredi 25 avril 2014  |  aLome.com


© Autre presse
Gerry Taama, président du Nouvel Engagement Togolais (NET)


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"A
Monsieur le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civique


Objet : Arrêt de circulation des certains véhicules de nuit et compétitivité nationale.


Monsieur le Ministre,

Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, un autocar en provenance de Lomé est entré en collusion avec un camion à hauteur du village de Talo, dans la région des plateaux. Le bilan humain est lourd ; 47 morts et de nombreux blessés.


La réaction du gouvernement suite à cet accident a été juste, rapide et proportionnelle. Les ministres concernés se sont rendus sur place pour constater, réconforter et décider. Les partis politiques aussi, dont des membres de la coalition arc-en-ciel, se sont rendus sur le terrain et ont exprimé leur compassion.


Depuis le mardi 23 avril, à Lomé et sur toute l’étendue du territoire, certaines des mesures prises par votre ministère sont déjà exécutoires. Le pire aurait été de ne pas agir.
Parmi ces mesures prises par le gouvernement pour juguler ce qui devient un drame national (déjà 224 morts au premier trimestre 2014), figure l’interdiction pour les bus de transport urbains de plus de 12 places, et les camions remorques et semi-remorque habituellement appelés titans de circuler entre 18h et 5h du matin. Monsieur le ministre, je suis opérateur économique et si cette mesure concernait toute la zone CEDEAO, elle serait salutaire et la bienvenue. Mais si elle ne concerne que le Togo, elle fera courir à notre économie, en réduisant les flux de marchandises et de transports de personnes vers l’intérieur et l’hinterland, un risque incompatible avec l’extension du port et l’augmentation de nos capacités de transbordement. Par exemple, un bus quittant Ouagadougou met presque 24h pour arriver à Lomé, l’interdire de circuler de nuit, c’est doubler le temps nécessaire pour atteindre notre capitale à des milliers de commerçants qui font ce parcours tous les jours. Un camion met trois jours pour faire cette même distance, votre mesure double de temps de transport de marchandises, incitant certainement les opérateurs à explorer d’autres pays qui n’auront pas pris les mêmes mesures.


Au delà du drame humain de cet accident, gardons-nous de trop aller vite en besogne en indexant la nuit et les conditions de visibilité comme premiers facteurs de risque. Usant régulièrement de cet itinéraires (Lomé-Kara au moins deux fois par mois) je peux attester empiriquement que l’étroitesse de la chaussée, son mauvais état à plusieurs endroits et les dénivelés sont des facteurs aggravant bien plus importants que la nuit dans les causes d’accident.


Monsieur le Ministre, des efforts sont fait pour doter notre pays d’infrastructures routières confortables et viables. Notre souhait est que d’ici quelques années, la ligne Lomé-Cinkassé soit une autoroute 4 voies qui fera baisser le nombre d’accident liés aux collisions et aux mauvais dépassements ; causes majeurs d’accidents sur nos routes. Mais il faut que la réflexion aille plus loin, notamment sur ces cinq pistes que je me permets de partager avec vous.


1. Cesser de faire du Togo la poubelle automobile de l’Afrique

Aujourd’hui, avec le système COTEC, les taxes pour importer des véhicules récents ou neufs sont si élevées qu’on incite presque les Togolais à acheter des vieilles voitures et les « sortir » à prix raisonnable. Résultat, on retrouve dans la circulation des épaves fraichement immatriculées. Il revient au Togo de fixer, ainsi que d’autres pays l’ont fait, une limite pour l’âge des véhicules importables dans le pays (10 ans au Ghana), et de prendre des mesures incitatives à l’achat des voitures neuves et récentes.


2. Faire respecter les normes techniques des véhicules
Que de fois un camion tenant à peine en équilibre, aux roues élimées, surchargé à l’extrême, n’a pas passé tous les postes de contrôle pour ensuite être impliqué dans un accident. Certes, des le 1er juillet 2014, pour contrôler la dégradation prématurée des routes par les véhicules poids lourds, la norme sur le contrôle de gabarit, du poids et de la charge à l’essieu effective sera effective. Il faudra étendre cette mesure à l’intérieur du pays, puisque certains camions font de la surcharge à la sortie du port. Reconstruire le péage de Mango, et installer des gabarits de contrôle à nos trois péages seraient d’excellentes solutions pour lutter contre la dégradation précoce de nos routes autant que les réduire les accidents dont ces camions surchargés sont la cause. Le respect des contrôles techniques et le recyclage des conducteurs restent des solutions d’accompagnement.


3. Permis moto obligatoire, en plus du port de casque
Aujourd’hui, la majorité des motocyclettes en usage dans notre pays ont un cylindre 125 cl et ont des vitesses de pointe de 120km/h. Il n’est pas normal que les motocyclistes qui roulent ces engins n’aient aucune notion de code de la route et ne soient pas tester sur la maîtrise de leurs engins. Le gouvernement devrait institutuer ce permis, en le subventionnant pour inciter le plus grand nombre à l’avoir. A Lomé, l’une des grandes causes d’accident est liée à la méconnaissance du Code de la route et à la non-maitrise des engins par leurs utilisateurs

4. Rendre les contrôles terrain plus efficaces.

Aujourd’hui, la plupart des agents chargés de faire respecter le Code de la route sur le terrain ne disposent pas de fiche de contravention. Du coup, tous les règlements se limitent à des billets qui changent hâtivement de main. Il faut changer cela. Que tous les agents disposent désormais de carnets de verbalisation, mais que les paiements se fassent à des guichets spéciaux, directement contrôlés par le trésor public. Les usagers de la route perdront ainsi moins de temps en négociations sans fin, en confiscation de pièces, en échange de billets rapidement fourrés dans la poche, mais chaque contrevenant aura un délai pour aller payer sa contravention, faute de quoi il sera convoqué à la police pour y payer une amende plus forte. Monsieur le ministre, vous ne pourrez pas combattre les infractions au code de la route, s’il y a un risque, si minime soit-il, de connivence entre l’agent de police et le contrevenant, à l’avantage financier du premier.

5. Sensibiliser pour lutter contre le facteur humain des accidents
Au Ghana voisin, il est presque impossible de faire la surcharge dans un bus, non que le conducteur n’en ait pas envie, mais aucun passager ne l’autorisera. Les campagnes de sensibilisation sont encore insuffisantes dans notre pays. Il faut que les Togolais comprennent les vrais risques liés aux accidents, et prennent eux même l’initiative de porter le casque, de mettre la ceinture, de respecter les limitations de vitesse, bref, de respecter le Code de la route.

Monsieur le ministre, le drame survenu récemment en Corée du Sud avec le naufrage du ferry nous montre encore une fois que malgré la technologie de pointe, une défaillance humaine, matérielle ou combinée sera toujours source de souffrance pour de nombreuses familles. Face à l’émoi, ne réagissons par en effet d’annonce. Notre économie a besoin que sur notre artère principale qui est la Nationale 1, circule ce flux indispensable. Rétablissons la circulation permanente, et faisons juste en sorte que le Code de la route soit respecté. Une meilleure responsabilisation de nos agents de contrôle, une police interne, et une sensibilisation nationale sont les ingrédients de cette réussite


Le Président
TAAMA K. Gerry"

Ampliations :
Primature, Présidence, MATDCL, , médias






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