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Un militaire à la gâchette facile tue un chauffeur à Kara
Publié le samedi 26 avril 2014  |  Le Temps


© aLome.com par Parfait
Les Forces Armée Togolaises


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Le mercredi 23 avril dernier, un drame est survenu à l’entrée sud de la ville de Kara. Le conducteur d’un camion semi-remorque convoyant du bétail a été tué par un militaire des forces de défense, désigné pour la mission anti-braquage. L’incident, devenu un classique des forces de sécurité togolaises, suscite un malaise dans le gouvernement. Selon un communiqué du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, une enquête est ouverte pour “élucider les circonstances exactes de ce grave incident” et traduire” les auteurs devant les juridictions compétentes”.


Le mercredi dernier, au poste de contrôle d’Awandjelo (entrée sud de la ville de Kara), un militaire tire mortellement sur un conducteur d’un camion semi-remorque qui n’aurait pas “obtempéré [aux] diverses injonctions de s’arrêter”, selon un communiqué du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel Yark Damehane. Le ministre parle dans son communiqué d’une “bavure”, en attendant les conclusions de l’enquête ouverte, mais il pourrait s’agir, entre les lignes dudit communiqué, d’un meurtre prémédité.

Awandjelo est l’entrée sud de la ville de Kara. Des barrages d la gendarmerie et de la douane sont érigés à l’entrée et à la sortie de la ville. Deux éléments des forces de défense, désignés pour la mission anti-braquage, qui attendaient pour embarquer dans un véhicule, ont érigé un panneau de signalisation à hauteur de la Direction régionale des douanes du sud de la ville de Kara, d’après le communiqué du ministère de la Sécurité.

Aux environs de 18H30, le camion semi-remorque, en provenance de Mango et transportant du bétail pour Lomé, écrase le panneau de signalisation sans s’arrêter, malgré les injonctions des deux éléments des forces de défense, selon le communiqué du ministre.
Les deux éléments des forces de sécurité réquisitionnent deux motocyclistes et entament une course poursuite du camion semi-remorque. Arrivé au bouchon d’Awandjélo tenu par les forces de défense, le conducteur du camion, immatriculé au Burkina Faso, sort du véhicule pour expliquer les faits.
C’est en ce moment que l’un des militaires qui le poursuivent, arrivé aussi sur les lieux, “ouvre le feu et atteint mortellement le convoyeur”.

Malaise

L’incident de Kara intervient dans un contexte de la sécurité routière au Togo, plus précisément dans le cadre des mesures d’interdiction de la circulation nocturne, suite à l’accident de Talo ayant entraîné la mort de 48 personnes. Se greffent sur ce contexte les mesures précédentes sur la sécurité des transports routiers, dont l’installation de nombreux barrages militaires sur la nationale N°1 et la mise en place d’éléments des forces de défense pour la mission anti-braquage destinée à lutter contre les attaques nocturnes des convois par des bandits armés.

La conjugaison de ces mesures un tantinet décriées a-t-elle conduit à l’incident d’Awandjelo? On peut le penser à la lecture du communiqué du ministre-colonel Yark Damehane. Dans le communiqué, le ministre rappelle:

C’est le lieu de préciser que cet incident regrettable, qui n’est qu’une bavure, n’a aucun lien avec l’application des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la recrudescence des accidents sur nos axes routiers. En outre, l’interdiction de circulation nocturne faite à certaines catégories de véhicules ne saurait en aucun cas s’appliquer au camion ci-dessus mentionné eu égard à la nature des marchandises qu’il transportait.


Le nombre important des barrages routiers sur les routes internationales de la zone UEMOA est décrié par les associations. Hormis les postes de douane, on compte un nombre extrêmement élevé et très souvent inutile de barrages militaires, gendarmes et policiers qui constituent des entraves à la libre circulation. Les organisations de transporteurs dénoncent régulièrement les extorsions et les rackets dont ils sont victimes de la part des gendarmes, des militaires et des policiers. Le refus des transporteurs d’être racketté conduit très souvent à des rixes avec les éléments des forces de défense. On peut craindre que le militaire qui ouvert le feu a certainement essuyé un refus de la part du conducteur du camion semi-remorque.


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